Alors que son dernier titre n’a pas fonctionné, le créateur de la licence culte Katamari Damacy se voit contraint de retourner dans son pays d’origine et envisage même de mettre un terme à sa carrière dans le jeu vidéo.
Un échec aux tristes conséquences
Sorti au milieu des années 2000, Katamari Damacy avait alors durablement marqué les esprits avec son gameplay aussi étrange qu'addictif et son univers de science-fiction complètement barré. Devenu culte, ce premier jeu permit à son créateur, Keita Takahashi, d'investir son talent sur une suite directe, avant de se lancer sur d'autres projets plus curieux les uns que les autres. Mais vingt ans après ses débuts dans l'industrie, ce concepteur singulier doit maintenant revoir ses plans de carrière.
Après avoir travaillé pour Bandai Namco, Keita Takahashi décida de fonder le studio indépendant Uvula et partit pour les États-Unis avant de collaborer avec Annapurna, notamment autour du jeu Wattam. Cette année, le créateur fit de nouveau parler de lui avec le projet to a T, un jeu qui s'inscrit dans la droite lignée de ses précédentes productions. Mais malheureusement, ce dernier titre n'aurait pas rencontré le succès escompté, contraignant ainsi Keita Takahashi et sa famille à retourner vivre au Japon. Le réalisateur a expliqué la situation dans une interview accordée à Games Radar.
Je ne pense pas que quiconque cherche à créer un jeu de niche. L'étiquette de "jeu de niche" n'est qu'une conséquence. Je sais que mes jeux sont loin d'être grand public. Je suis récemment rentré au Japon, notamment parce que "to a T" ne s’est pas bien vendu. C’est le risque de l’indépendance, et je suis prêt à l’assumer, mais je ne pense pas que ce soit une question de niche ou de tradition, c’est plutôt une question de goût. Je crois qu'il y a encore de la place pour de nouvelles idées, et malheureusement, "to a T" ne convenait pas. Mais je pense que la situation est ce qu'elle est.

Un talent brut menacé
Même s'il pense que les expériences singulières ont toujours leur place aujourd'hui, Keita Takahashi assure néanmoins qu'il est "de plus en plus difficile" pour lui de concevoir des projets expérimentaux. Pire encore, le développeur songerait à un mettre un terme définitif à sa carrière au sein de l'industrie vidéoludique.
Mon prochain objectif est de subvenir aux besoins de mes enfants et de leur trouver une école au Japon. Ensuite, si je sens que je n'ai plus ma place dans l'industrie du jeu vidéo, je devrai me tourner vers d'autres horizons.
Mais tout n'est pas perdu pour autant et Keita Takahashi n'a pas encore abandonné. Interrogé sur l'héritage de la licence Katamari Damacy, le concepteur explique qu'il a encore des idées en tête. "J'aimerais bien posséder la licence Katamari Damacy. Quoi qu'il en soit, je suis ravi que le jeu et ses personnages soient toujours aussi appréciés. J'ai d'ailleurs quelques idées intéressantes pour Katamari Damacy, des idées que seul moi pourrais avoir. Si j'ai l'opportunité de retravailler avec Bandai Namco, ce serait un projet passionnant", déclare-t-il. Si l'opportunité se présente, Keita Takahashi pourrait donc renouer avec son premier projet phare et poursuivre cette belle aventure.