Escape from Tarkov n’a pas été bâti en un jour. Après de longues années d’accès anticipé, le FPS hardcore de Battlestate Games revendique désormais une version “pleine” et une vision tranchée du genre. Dans un marché saturé de shooters compétitifs, il s’affirme par une promesse claire : réalisme, tension et perte permanente du butin en cas d’échec. Voici d’abord un tour d’horizon du jeu, puis un avis argumenté à partir du document fourni par la rédaction.

Escape from Tarkov en quelques mots

Un Extraction shooter est un type de jeu où les joueurs s’aventurent dans une zone hostile pour y récupérer des ressources, accomplir des objectifs, puis s’en extraire vivants : la survie conditionne la conservation du butin et la progression. Et Escape from Tarkov, développé par Battlestate Games, s’inscrit comme l’un des représentants les plus exigeants du genre. Le titre se déroule dans la région fictive de Norvinsk, en Russie, plongée dans un conflit entre forces militaires et sociétés privées suite à un scandale politico-économique. Le joueur incarne un mercenaire tentant de quitter la ville en naviguant entre factions rivales et zones de combat.

Le gameplay repose sur un réalisme poussé : balistique détaillée, gestion avancée de l’équipement, soins localisés et tension permanente due à la perte possible de son inventaire en cas de mort. Les raids mêlent PVE et PVP, tandis qu’un système économique interne complexe et une histoire trop secondaire structure la progression. Escape from Tarkov se distingue également par son développement continue, avec des mises à jour régulières ajustant cartes, mécaniques et équilibre général. Bien des choses ont changé en huit dans la province de Norvinsk, et ce n'est pas terminé.

Un Extraction Shooter (trop ?) réaliste

Escape from Tarkov est un jeu qui ne cherche pas à plaire à tout le monde. Sa philosophie “hardcore” forge une boucle émotionnelle rare : la frustration initiale (éliminations, pertes d’équipement, lecture fastidieuse des cartes, etc.) est à la hauteur de l’euphorie d’un raid réussi. Ce sentiment d’accomplissement après avoir extrait un sac plein, grâce à une décision prudente, une écoute fine ou un tir chirurgical, constitue l'essence de ce FPS. Mais cette exigence a un coût. L’accessibilité de EFT demeure faible. Les débuts rugueux, l'interface contre-intuitive, et la courbe d’apprentissage face à des vétérans aguerris écrêment les rangs des nouveaux venus. Les asymétries de matchmaking, où un débutant peut croiser un adversaire nettement plus expérimenté, pèsent aussi sur les premières dizaines d’heures.

Techniquement parlant, malgré une direction artistique qui installe une ambiance unique, Escape from Tarkov ne peut tenir la comparaison face aux standards imposés par la concurrence en 2025. Entre son manque d'optimisation, ses bugs rémanents, ses environnements peu vivants et ses lourdeurs de navigation, EFT n'est pas au meilleur de sa forme. Quant au mode PvE destiné aux joueurs cherchant un cadre moins hostile pour faire leurs armes, il nécessite de passer à la caisse pour se procurer ladite extension (sauf si vous possédez l'édition ultime du jeu). Autre détail qui peut faire la différence : les progressions en PvE et PvP sont totalement dissociées.

Escape from Tarkov demeure une référence pour un public prêt à souffrir au nom d’un réalisme assumé : gunfights intenses, mécaniques de gameplay réalistes et générosité du contenu sont au rendez-vous. Pour les autres, l’addition en temps, en patience et en concessions risque d'être un peu trop salée. En 2025, EFT tient sa promesse d’adrénaline et de tension… mais la tient pour une élite qui a déjà appris à survivre à Tarkov.