Avant de quitter Netflix, ce film rappelle pourquoi Guy Ritchie a marqué le cinéma britannique : un polar frénétique, drôle et ultra-stylisé, porté par un Brad Pitt totalement méconnaissable.
Les abonnés Netflix n’ont plus que quelques jours pour (re)découvrir l’une des œuvres les plus jubilatoires du cinéma britannique contemporain. Avant de quitter le catalogue le 31 décembre, Snatch (2000), film culte de Guy Ritchie, offre une dernière plongée dans les bas-fonds londoniens, là où se croisent gangsters fantasques, boxeurs clandestins et arnaques en cascade. Le long-métrage n’a rien perdu de sa puissance de séduction plus de vingt ans après sa sortie. Une longévité confirmée par sa présence dans le top 250 des meilleurs films de tous les temps sur IMDb.
Le braquage à l’anglaise, version chaos organisé
L’intrigue de Snatch est un modèle de chaos savamment orchestré, entremêlant deux récits parallèles promis à une collision explosive. D’un côté, la traque d’un diamant volé de 86 carats, dérobé à Anvers par Franky « Four Fingers » (Benicio del Toro). De l’autre, les ennuis de Turkish (Jason Statham), promoteur de boxe illégale dépassé par les événements, contraint de composer avec le redoutable gangster Brick Top. Dans la droite lignée de Arnaques, Crimes et Botanique, Guy Ritchie déploie ici tout son savoir-faire : montage ultra-rythmé, dialogues ciselés et une galerie de personnages plus hauts en couleur les uns que les autres. De Boris « The Blade », ex-agent du KGB, à « Bullet Tooth » Tony, chasseur de primes brutal incarné par Vinnie Jones, chaque figure contribue à cette mécanique narrative délicieusement incontrôlable. Ce cocktail explosif a permis au film de récolter plus de 83 millions de dollars au box-office mondial, confirmant Ritchie comme l’un des grands stylistes du film de gangsters à l’anglaise.

Brad Pitt, l’atout imprévisible du film
Si Snatch brille par son casting choral, une performance s’impose durablement dans les mémoires : celle de Brad Pitt. À contre-emploi total, l’acteur abandonne son statut de star hollywoodienne pour incarner Mickey O’Neil, boxeur à mains nues issu de la communauté des Irish Travellers. Son accent volontairement incompréhensible déstabilise aussi bien les personnages que les spectateurs. Souvent cité par la critique comme l’un des éléments les plus marquants du film, Mickey devient le pivot narratif de l’histoire, capable de faire basculer une intrigue entière… notamment lorsqu’il accepte de se coucher lors d’un combat truqué, avant de faire exactement l’inverse.