Récemment, un rapport financier sur l’état de Square Enix a beaucoup fait réagir sur les réseaux sociaux. Il faut dire qu’il dresse un bilan alarmant de l’éditeur japonais, en particulier de la marque Final Fantasy. Mais avant de faire des conclusions hâtives, il vaut mieux s’intéresser à qui est vraiment à l’origine de ce rapport.

Récemment, la communauté des fans de Final Fantasy a été secouée. Pourquoi ? Car le 8 décembre dernier, un rapport intitulé "Square Enix Next" apparaît en ligne et dresse un bilan alarmant de l'entreprise japonais. Dedans, l'exemple le plus frappant reste sûrement que Final Fantasy XVI ne serait vendu "qu'à" 3,23 millions d'exemplaires depuis sa sortie. Problème, la semaine de son lancement, le titre annonçait fièrement avoir écoulé 3 millions d'exemplaires. Cela voudrait dire que depuis juin 2023, FF16 n'aurait quasiment plus fait de ventes ! Et encore, ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres de "problèmes" poignés du doigt par le rapport. Mais au fait... qui est derrière ce bilan ?

Un groupe d'investissement au but bien précis

3D Investment Partners est, comme son nom l'indique, un groupe d'investissements qui a la réputation d'être "activiste". C'est un fond qui cherche à acquérir des parts importantes dans des entreprises qui ne font pas autant de revenus qu'elles le devraient afin d'influencer leur gestion, qu'elle gagne de la valeur et ainsi faire une plus-value en revendant les actions une fois l'entreprise à flot.

Actuellement, ce fond d'investissement basé à Singapour est le second plus grand actionnaire de Square Enix derrière Yasuhiro Fukushima, le fondateur d'Enix. Au fil des années, 3D Investment Partners est réputé pour être avoir une attitude agressive envers les entreprises japonaises, comme Tosihba ou Fuji Soft, en critiquant publiquement des mauvaises décisions de gestion... et Square Enix semble être la dernière victime.

Quel avenir pour Square Enix avec 3D Investment Partners ?

En sachant cela, vous comprenez que ce rapport a peu de chances d'être innocent et cherche probablement à renforcer la présence du fond d'investissement dans le capital de Square Enix en faisant baisser sa valeur en bourse pour racheter ses actions moins chères. Et visiblement, 3D Investment Partners semble prêt à tout, même à donner des informations qui ne sont pas vérifiées. Dans le cas de l'exemple de Final Fantasy XVI, il y a peu de chances qu'en plus de deux ans, le titre se soit vendu à seulement 230.000 exemplaires, surtout avec un portage sur PC et Xbox Series. Vous l'avez peut-être compris, mais malgré sa position de second actionnaire majoritaire au sein de l'entreprise, il est peu probable que le groupe ait accès à des informations confidentielles de Square Enix. Pour cette raison, certains chiffres de ce document relèvent plus de l'approximation que de la confirmation.

Malgré cette attitude agressive, certains internautes pensent que la stratégie de 3D Investment Partners pourrait être bénéfique pour Square Enix. C'est le cas par exemple de Jacob Navok, ancien directeur commercial chez Square Enix Holdings, qui explique dans un tweet :

Contrairement à un vendeur à découvert, ils souhaitent que le cours augmente. Ils ont besoin de libérer de la valeur. En réalité, leur objectif correspond étroitement à celui de nombreux fans, à savoir voir Square Enix fonctionne à son meilleur niveau. Je pense que la société peut y parvenir avec la bonne philosophie de gestion.

Une analyse à contre-courant de ce que les fans de Final Fantasy pensent à l'heure actuelle, mais qui n'en reste pas moins intéressante venant d'un ancien de Square Enix. Dans tous les cas, avec l'arrivée du nouveau PDG Takashi Kiryu en 2023, l'entreprise japonaise avait déjà annoncé avoir appris des erreurs de passé pour insuffler une nouvelle direction. Mais pour en voir les résultats, il va falloir attendre plusieurs années. Wait and see donc !