Pendant des années, Arknights a dominé le marché du jeu mobile gratuit. Mais face au succès de Genshin Impact, le studio chinois Hypergryph décide de proposer sa propre vision du gacha d’action en monde ouvert avec Arknights : Endfield. Alors qu’on aurait pu s’attendre à un énième clone du jeu phare de HoYoverse, le titre révèle son lot d’originalité qui pourrait lui offrir une place dans ce marché hyper compétitif. Voici mes impressions après un mois de jeu intensif sur la seconde Beta.
Arknights, c'est le genre de jeu dont on a du mal à comprendre le succès. Quand on regarde les revenus générés par mois par les jeux mobiles, il trône à chaque fois dans le top 10 des titres les plus rentables, et ce depuis cinq ans maintenant. Pourtant, quand on regarde du gameplay d'Arknights, le titre n'est qu'un mélange entre du tactical et du tower defense, le tout avec des personnages en chibi. Mais contrairement à Nikke : Goddess of Victory qui peut susciter une incompréhension similaire vu son gameplay, Arknights ne mise pas tout sur la sexualisation de ses héroïnes. Au contraire, le jeu de Hypergriph se démarque plutôt par sa direction artistique de science-fiction élégante dans un style industriel qui lui est propre et qui livre de magnifiques artworks qui expliquent sa popularité.
La bonne nouvelle, c'est que j'ai pu profiter de cet univers intriguant dans une expérience bien plus ambitieuse avec Arknights : Endfield (AKE). Face au succès de Genshin Impact, de nombreux développeurs chinois ont voulu proposer leur propre Action-RPG en monde ouvert free-to-play et en 2026, c'est au tour de Hypergryph de tenter sa chance. Alors que le jeu est prévu pour le début d'année prochaine, j'ai pu jouer à sa seconde longue période de bêta qui dure tout le mois de décembre pour en mesurer le potentiel qui me semble bien au rendez-vous.
Arknights Endfield n'est pas qu'un Genshin Impact de SF
Bon, vous avez compris qu'Arknights : Endfield reprend dans les grandes lignes la formule instaurée par Genshin Impact dans la catégorie des Action-RPG free-to-play en monde ouvert. Alors plutôt que de faire une simple présentation en listant toutes les similarités, je préfère insister sur les originalités d'Arknight : Endfield pour mieux vous l'introduire. Tout d'abord, on peut dire que la science-fiction est un genre bien représentée dans le monde des gachas à grand budget, entre l'aspect cartoon de Honkai : Star Rail ou plus adulte de Wuthering Waves (WuWa). Pourtant, c'est bien dans cette dimension qu'Endfield se distingue le plus. Graphiquement, il est clairement l'un des plus beaux gachas du marché. Pourquoi ? Tout d'abord car sa direction artistique industrielle et pourtant élégante donne l'impression de voir les artworks du jeu original prendre vie. Le titre de Hypergryph a une identité visuelle bien à lui et c'est aussi grâce à sa partie technique qu'il le fait sentir.
On a l'impression de dire ça à chaque fois, mais c'est ici plus vrai que jamais. Arknight : Endfield est incroyablement beau pour un jeu gratuit et surtout mobile. Cette fois, c'est encore plus impressionnant par le niveau de détail des graphismes qui ne donnent pas cette sensation lisse que l'on peut voir chez d'autres expériences du marché. Le premier environnement a beau être une banale prairie classique, le nombre de petits éléments soignés donnent une véritable sensation de relief à l'image. En vérité, ce qui distingue Endfield, c'est surtout ce travail sur les textures qui ressemblent exactement à celles de ces artworks, ce qui confère un cachet unique au titre. Évidemment, cela se ressent autant sur les environnements que les personnages qui sont encore plus soignés et c'est bien normal, ce sont eux qui poussent les joueurs à passer à la caisse !
Le système d'invocation d'Arknights : Endfield est à la fois plus généreux que Genshin... mais aussi plus compliquée. Au bout de 120 tirages sur la même bannière, vous avez la garantie d'avoir le personnage 6 étoiles (plus haut niveau de rareté) mis en avant à la 120ème invocation. Si vous n'avez pas eu de personnages 6 étoiles au bout de 79ème invocation, le 80ème sera un personnage 6 étoiles aléatoire. En revanche, si vous ratez votre 50/50, votre pity ne se transfère à la prochaine bannière. Enfin, la progression dans l'histoire principale n'offre pas tant de ressources pour invoquer, mais cela pourrait être corrigé lors du lancement officiel. Il y a donc à boire et à manger !
Un concurrent de Genshin qui se démarque par son gameplay... et ses usines !
En parlant de personnages, les combats sont l'autre grand point où AKE se distingue de la concurrence. Contrairement à Genshin Impact ou Wuthering Waves où on ne voit qu'un personnage à la fois, Arknight : Endfield propose des combats où tous les membres de l'équipe sont présents sur le terrain en même temps. Plutôt que de passer de l'un à l'autre, on déclenche les enchaînements, les compétences et même les capacités ultimes de ses partenaires en restant sur le même personnage. Résultat, cela donne des combats peut-être plus lents que la concurrence, mais pas moins dynamiques. En prenant plus son temps, on a l'impression d'être plus stratégique dans cette action qui gagne en lisibilité et qui repose toujours sur un système de rotation. Clairement, c'est sur ce point qu'AKE se distingue le plus des autres gachas du genre, et c'est justement cette bouffée d'air frais qui pourrait faire la différence... mais pas que.
Côté histoire, Arknight : Endfield nous met dans la peau de l'Endministrator, le patron d'Endfield : Industries qui est à la tête d'une colonie partie peupler une nouvelle planète après avoir été chassée de leur astre natal. On est évidemment amnésique et notre but sera d'aider au développement de nos congénères sur Talos-II, lieu où se déroule l'action du titre. Cependant, pas de paravoile, d'escalade, ni de grappin comme dans WuWa, l'exploration est bien plus encrée au sol dans AKE, ce qui nous pousse à découvrir ce monde à pied ou grâce à tyroliennes éparpillées dans l'environnement. Et justement, pour s'installer sur ces nouvelles terres, le titre propose une dimension gestion à la Factorio qui en a surpris plus d'un... dont moi-même.
Je vous avoue que jusqu'à présent, j'ai près d'une vingtaine d'heures sur cette bêta et malgré un tunnel de tutoriels, je n'ai encore saisi tout le potentiel des usines d'Arknight : Endfield. De ce que j'ai compris jusque-là, le principal intérêt de la récolte de ressources et de leur transformation est de produire de l'équipement, élément capital pour améliorer ses personnages. De quoi changer du farm de Genshin et WuWa qui prennent la forme de combats. À côté de ça, cette partie de gestion permet de créer des objets pratiques pour l'exploration, gérer des avant-postes où vivent des réfugiés, mais aussi à construire des défenses lors de phases aux allures de tower defense. De quoi rappeler le Arknights original ! On a même une petite dimension Death Stranding avec des bâtiments construits par d'autres joueurs qui peuvent s'introduire dans notre partie pour nous aider.
Pour une version 1.0, il faut reconnaître que cet aspect est particulièrement poussé, ce qui impressionne autant qu'il assomme. Encore plus que dans d'autres gachas, Arknights : Endfield regorge de menus et de tutoriels en particulier pour les usines, ce qui rend son approche plus compliquée que d'autres productions du marché. Néanmoins, cette dimension gestion n'est pas le centre de la quête principale et j'ai le sentiment que c'est une volonté des développeurs pour ne pas effrayer les nouveaux joueurs. Dans tous les cas, je pense qu'il va falloir que j'arrive au bout de cette seconde beta pour que le titre me laisse plus libre et que je saisisse toutes les subtilités de ces mécaniques étonnantes pour un gacha.
Après plusieurs dizaines d'heures de jeu, je vois vraiment Arknight : Endfield devenir l'un des nouveaux grands noms du gacha. Aux côtés de Genshin Impact et Wuthering Waves, le titre de Hypergryph reprend la formule de gacha Action-RPG en monde ouvert de ses concurrents en ajoutant suffisamment d'originalités pour se démarquer. Que ce soit par sa sublime identité visuelle, ses combats plus lents, mais stratégiques et sa dimension gestion étonnante, AKE n'est pas un side game en attendant la prochaine mise à jour de son gacha préféré, il a bien le potentiel pour être un solide main game. Comme d'habitude, seul le temps me donnera tort ou raison, le lancement de ce genre de titre étant aussi important que son suivi dans les mois après sa sortie. Rendez-vous donc début 2026 pour que vous puissiez vous aussi jouer à Arknights : Endfield et vous forger votre propre avis.