Metroid Prime 4, Donkey Kong Bananza et Mario Kart World forment aujourd’hui le trio de gros jeux Nintendo sortis cette année sur Switch 2. Mais si les deux derniers brillent par leur accessibilité et leur statut de valeurs sûres, c’est bien Metroid Prime 4 qui sert de meilleure vitrine à la nouvelle console. Entre ses multiples modes graphiques, son utilisation avancée des fonctionnalités de la machine et une direction artistique plus taillée pour mettre en avant le rendu visuel, le titre de Retro Studios est celui qui permet le mieux de mesurer le saut générationnel par rapport à la Switch 1, malgré ses limites de conception.
Metroid Prime 4 : le meilleur ambassadeur technique de la Switch 2
Metroid Prime 4 : Beyond signe les six mois de vie de la console et le dernier titre de la Nintendo Switch 2 à sortir en 2025. De quoi faire le bilan à mi-année et surtout de comparer les grosses productions de la console "nouvelle génération" entre elles. Initialement développés pour le modèle Là où Mario Kart World et Donkey Kong Bananza restent très proches de ce que l’on pouvait attendre d’une fin de vie de Switch 1, Metroid Prime 4 donne vraiment l’impression d’avoir été pensé pour la Switch 2. Ironie de l’histoire, les trois jeux ont un point commun : ils ont tous un lien avec la console portable de l'ancienne génération. Sauf qu’au final, seul Metroid Prime 4 sortira aussi sur Switch 1, tout en exploitant bien davantage les capacités du nouveau modèle. Le contraste est particulièrement net quand on passe d’un titre à l’autre, avec des environnements plus détaillés, des effets de particules plus fins et surtout une gestion de la lumière qui n’a pas d’équivalent dans le catalogue actuel des jeux licenciés Big N.
Pour Donkey Kong Bananza, la prouesse se situe ailleurs. La direction artistique très dessin animé partagée avec Mario Kart World, marginalise volontairement le côté spectaculaire du rendu pour favoriser la lisibilité et le fun immédiat. Dans Bananza, c’est surtout le processeur qui impressionne : chaque niveau est largement destructible, les éléments de décor réagissent en temps réel aux actions du joueur : la quantité de calculs en arrière-plan force le respect malgré quelques ralentissements dans les derniers niveau du jeu. Mais visuellement, le résultat reste moins démonstratif que Metroid Prime 4, qui, à l’écran, donne instantanément l’impression d’un jeu pensé pour montrer ce que la Switch 2 a dans le ventre.
Modes performance, qualité et contrôle souris : la vraie vitrine Switch 2
C’est surtout côté technique que Metroid Prime 4 creuse l’écart. Le jeu propose un mode performance en 4K à 60 images par seconde en docké, avec une stabilité exemplaire, et un mode 1080p à 120 images par seconde pour les joueurs qui privilégient la fluidité pure. Les deux profils se distinguent à l’œil nu, et permettent réellement d’adapter l’expérience à ses préférences. En mode portable, Metroid Prime 4 reste tout aussi solide, avec un affichage propre et une lisibilité constante, ce qui renforce la sensation de console nouvelle génération, là où Mario Kart World et Donkey Kong Bananza ne concilient ni l'un ni l'autre : le premier tourne à 30 FPS en multi local à partir de 3 joueurs et comme on l'a dit, le second n'affiche pas une stabilité constante.
L’autre différence majeure, c’est l’ergonomie. Metroid Prime 4 est particulièrement généreux en options de commandes : configuration classique à la manette, détection de mouvements, mode hybride… et surtout ce fameux mode souris, mis en avant dès la présentation de la Switch 2. Facile à activer ou désactiver, il transforme le jeu de tir de Nintendo en expérience beaucoup plus précise, y compris confortablement installé dans son canapé. C’est une fonctionnalité qui change vraiment la manière d’aborder certains combats, qu’on ne retrouve ni dans Mario Kart World ni dans Donkey Kong Bananza. Alors c'est vrai qu'ils innovent de leur côté, mais pas sur la façon de jouer du joueur chez lui. Sur le terrain des fonctionnalités vitrine" de la nouvelle console, Metroid Prime 4 joue clairement dans une autre catégorie.
Une direction artistique éclatante, pour un jeu parfois archaïque
Si Metroid Prime 4 vend aussi bien la Switch 2, c’est grâce à une direction artistique qui met constamment en valeur le travail sur la lumière et les matériaux. Les couloirs métalliques, les zones organiques ou les surfaces vitrées réagissent différemment aux éclairages, aux reflets et aux effets d’énergie. Dans un style visuel plus réaliste que les univers très colorés de Mario Kart World et Donkey Kong Bananza, ces choix artistiques rendent immédiatement lisible la montée en gamme graphique. Sur ces titres plus cartoon, le saut technique existe, mais il est moins évident à percevoir, car tout est pensé pour rester simple et visible.
En revanche, Metroid Prime 4 ne doit pas être envisagé comme un achat obligatoire uniquement parce qu’il exploite mieux la console. Il s’adresse d’abord à un public qui aime le mélange d’exploration, de tir et de scanning propre à la série. Sa construction, très codifiée, risque de paraître archaïque pour une partie des joueurs en 2025 : progression segmentée, exploration finalement limitée par des portes et pouvoirs bien précis, rythme parfois posé. Pour profiter pleinement de ce que le titre propose, il faut accepter ce côté "à l’ancienne", ce qui ne sera pas forcément le cas d’un public habitué aux mondes ouverts ou aux expériences plus immédiates.
Une première année de Switch 2 sous le signe de Metroid Prime 4
La sortie de Metroid Prime 4 coïncide avec le bilan des six premiers mois de la Switch 2 et c’est loin d’être anodin. Si l’on regarde le planning connu au 2 juin 2026, l’année de lancement ressemble à une longue phase de chauffe : beaucoup de jeux Nintendo ont été, à un moment ou à un autre, pensés pour la Switch 1, avant d’être adaptés ou portés sur Switch 2. Certains, comme Animal Crossing ou Super Mario Bros. Wonder, profitent de versions Switch 2 Edition qui améliorent le confort de jeu, sans pour autant révolutionner la perception de la machine.
Du côté des exclusivités, Mario Tennis Fever, Pokémon Pokopia ou encore Fire Emblem : Fortune’s Weave ont tout pour être de très bons jeux dans la lignée de leurs aînés. Mais ne semblent pas conçus comme des démonstrations techniques majeures. À court terme, il est donc probable que Metroid Prime 4 reste le principal produit star de la Switch 2, le titre que l’on lance pour montrer à quoi sert vraiment de changer de console. La question qui demeure, c’est jusqu'à quand, mais surtout par qui. Et avec quel style ce nouveau prétendant va bousculer la hiérarchie.