Entre crash mystérieux, héritage disputé et enquête rétro, The Roottrees Are Dead m’a aidé à passer un très agréable anniversaire.
Il existe de nombreuses manières de fêter son anniversaire avec plus ou moins de dignité. On peut le célébrer entouré de nos proches les plus chers, le passer en tête-à-tête avec un ami privilégié autour d’un bon repas, ou ruminer seul dans le noir dans la froideur de son appartement en pensant aux années qui défilent. Bien tentée par cette dernière option, une petite voix dans ma tête m’a néanmoins sauvée de ma détresse en me suggérant d’installer ce jeu que j’avais laissé pourrir dans mon backlog depuis quelques mois déjà : The Roottrees Are Dead.
Une enquête rétro, minutieuse et exigeante
Son interface est modeste, tout comme son esthétique figée, les visages désincarnés de ses personnages et ses contrôles en point’n click, mais The Roottrees Are Dead propose un élément précieux qui m’a poussée à l’acquérir sans tarder : une enquête, dans la digne lignée d’un Obra Dinn ou de The Case of the Golden Idol, qui nécessite de nombreuses déductions et analyses minutieuses. Ce qui m’a finalement fait franchir le pas, c’est que le jeu bénéficie depuis peu d’un patch en français, indispensable pour examiner confortablement des coupures de presse, des pages de journaux intimes et d’autres éléments nécessaires pour lever le voile sur les mystères d’une famille frappée par la mort.
Un jet privé appartenant à la Roottree Corporation s’écrase, emportant avec lui les sœurs Roottree et leurs parents. Ensemble, ils valaient plus d’un milliard de dollars. Mais la fortune ne peut rester intacte : selon les dernières volontés de leur excentrique arrière-arrière-grand-père Elias, l’héritage doit être redistribué… aux véritables membres de la famille. Le problème ? Qui est réellement un parent de sang ?

Une progression captivante dans un labyrinthe familial
Le joueur doit explorer photos, livres, articles et autres documents pour rassembler des preuves. Chaque découverte rapproche de la reconstitution complète de l’arbre généalogique familial, permettant de placer correctement noms, visages, et même professions. Un travail de recherche qui devient vite haletant. Comble du bonheur : vous disposez aussi d'un moteur de recherche sur ordinateur (votre vaillant modem 56k) et d'une bibliothèque en ligne pour y inscrire des mots-clés qui laisseront peut-être apparaître des bribes d'articles vitaux pour votre investigation.
À mesure que les cases se remplissent, les indices deviennent plus rares et plus difficiles à dénicher, de quoi vous faire sentir comme un immense génie quand vous débloquez une solution. On peut se sentir désorienté par les innombrables branches de la famille Roottree, mais si, comme moi, le principe vous intrigue, vous serez rapidement happé par le plaisir de compléter chaque case vide. En plus, l’action se déroule en 1998, offrant une esthétique rétro qui sied parfaitement à cette période.

Chaque fois qu’un certain quota d’affiliations est débloqué, de nouveaux éléments apparaissent, souvent transmis par un mystérieux informateur dont l’identité jouera un rôle déterminant dans l’enquête au récit captivant. J’ai bouclé le jeu en environ huit heures, ce qui constitue une très bonne durée de vie pour ce type d’expérience.
- Découvrir The Roottrees are Dead sur Steam
Initialement conçu pour le Global Game Jam 2023, le jeu est disponible gratuitement sur itch.io grâce à l’usage d’art généré par IA, mais il a été repensé pour Steam, où il est proposé pour une dizaine d’euros. La version remake offre des illustrations et un doublage professionnels, des énigmes enrichies, une histoire étendue avec des dizaines de nouveaux personnages, ainsi que de nombreuses améliorations d’interface et corrections de bugs. Quelle que soit l'option choisie, je vous conseille de lancer le jeu un dimanche matin, un plaid sur vos genoux, et un excellent café (à grains, de préférence) posé à côté de vous.