Test de Metroid Prime 4 : Performance et Immersion sur Switch 1 vs Switch 2

Titre original : Test du jeu Metroid Prime 4 Switch 1 : une véritable prouesse qui frôle l'excellence sur Switch

Metroid Prime reste, encore aujourd’hui, la référence du jeu de tir chez Nintendo. Au début des années 2000, la trilogie sortie sur GameCube et Wii a marqué toute une génération de joueuses et de joueurs en proposant une autre façon d’aborder la vue à la première personne, moins tournée vers le défouraillage que vers l’exploration, la curiosité et la mise en scène d’un monde hostile mais fascinant. Là où beaucoup de titres tentaient de suivre la voie tracée par Doom, Metroid Prime posait déjà les bases d’un sous-genre à part entière, qui mêle aventure, énigmes et combats dans un même mouvement. C’est cet héritage exigeant que doit assumer Metroid Prime 4 Beyond, attendu depuis des années, et désormais proposé à la fois sur Switch et Switch 2 depuis le 04 décembre.

Metroid Prime 4 sur Switch 1 : ça tourne comment ?

En mode docké sur Switch 1, Metroid Prime 4 laisse tout de suite apparaître les limites de la machine. La résolution tire l’image vers le bas, les textures paraissent plus floues et l’ensemble perd en netteté, ce qui nuit un peu à l’immersion. Si l’on devait faire une image, la version Switch 2 ressemble à un livre neuf, quand la version précédente génération évoque le même ouvrage recouvert d’une bonne couche de poussière. En revanche, en mode portable sur Switch OLED (nous n’avons pas pu tester les autres modèles), le rendu reste impressionnant et très agréable. L’écran compense en partie l’absence de HDR, au point qu’on se surprend à rêver déjà d’un modèle OLED pour la Switch 2.

Côté performances, rien à redire sur la stabilité : que ce soit en portable ou en docké, nous n’avons relevé aucune chute de framerate, même dans les situations les plus chargées. C’est en revanche sur les temps de chargement que la version Switch 1 accuse le coup. Les transitions entre zones se montrent nettement plus longues que sur Switch 2, ce qui finit par peser si vous aimez enchaîner les allers-retours entre la Vallée Del Sol et les différents donjons. Le phénomène existe aussi sur Switch 2, mais dans une moindre mesure ; ici, il devient un paramètre à prendre en compte dans la façon de jouer, surtout pour celles et ceux qui aiment optimiser leur exploration.

La jouabilité, enfin, souligne le fossé entre les deux générations. Après avoir passé du temps avec le mode souris de la version Switch 2, son absence se fait clairement sentir sur Switch 1. La visée au stick reste tout à fait praticable, mais on se sent moins réactif, moins au cœur de l’action et plus vulnérable face aux projectiles ou aux ennemis volants, comme si tout se déroulait dans un léger ralenti. Les combats, en particulier contre les boss, restent engageants et satisfaisants, mais il manque ce petit supplément de nervosité qui fait la différence ailleurs.

La note tout en bas du test !

Test sur Nintendo Switch 2

Metroid Prime 4 Beyond arrive ainsi presque vingt ans après le dernier épisode numéroté, avec la lourde tâche de prolonger une licence qui a su se réinventer. Après une première présentation qui laissait déjà entrevoir un jeu très solide visuellement sur Switch 2, on pouvait se demander si le résultat final serait à la hauteur.

Histoire : un nouveau signal sur le radar de Samus

Metroid Prime 4 Beyond raconte une histoire inédite, toujours portée par Retro Studios. Le studio adopte une approche proche de celle de la trilogie originale : nouveau contexte, nouvelle menace, mais mêmes repères pour celles et ceux qui connaissent déjà l’univers. Pas besoin d’avoir terminé les anciens épisodes pour suivre ce scénario, ce qui ouvre clairement la porte aux nouveaux venus.

Metroid Prime 4 Switch 1 : une véritable prouesse qui frôle l'excellence

Les fans de longue date, eux, retrouveront tout de même quelques visages et noms familiers, à commencer par Sylux, qui s’inscrit dans le lore plus large de la saga. Le jeu s’ouvre sur une mission de défense d’un centre de recherche de la Fédération Galactique, attaqué par les pirates de l’espace. Samus échoue à protéger un artefact et celui-ci s’active, l’envoyant sur une planète inconnue, Viewros, sans ses pouvoirs habituels.

Metroid Prime 4 Switch 1 : une véritable prouesse qui frôle l'excellence

Sur place, Samus rencontre le dernier survivant des Lamorn, un peuple ancien qui renvoie à la place occupée par les Chozo dans d’autres épisodes. Ce personnage lui propose un marché simple : préserver son héritage en l’aidant à transmettre ses pouvoirs psychiques, en échange de nouvelles capacités qui permettront à la chasseuse de l’espace de quitter Viewros. L’objectif principal consiste donc à récupérer cinq clés disséminées sur la planète pour activer un grand téléporteur. Le récit reste classique dans sa structure, explique progressivement pourquoi les Lamorn disparaissent et ce qui se joue réellement sur Viewros, tout en gardant une ouverture pour la suite.

Les compagnons que Samus croise en chemin, bien que construits sur des archétypes très lisibles, bénéficient de doublages soignés et de quelques scènes qui les rendent plus attachants. On aurait aimé qu’ils interviennent davantage dans le gameplay, mais ils contribuent déjà à rompre la solitude habituelle de la série.

Metroid Prime 4 Switch 1 : une véritable prouesse qui frôle l'excellence

Gameplay : une boucle qui reste en orbite

Sur le plan du gameplay, Metroid Prime 4 Beyond utilise son scénario comme un cadre clair pour justifier la progression. Chaque clé du téléporteur se trouve au bout d’un donjon, qui combine combats, exploration et acquisition de nouveaux pouvoirs. Finir ces zones permet à la fois de récupérer des capacités de déplacement, indispensables pour ouvrir des passages jusque-là inaccessibles, et des améliorations pour le canon de Samus. Entre chaque donjon, il faut traverser la Vallée Del Sol, un désert gigantesque qui sert de hub central et cache lui aussi plusieurs bonus. Certains de ces éléments restent hors d’atteinte tant que Samus ne possède pas telle ou telle compétence, ce qui crée des occasions de revenir plus tard pour fouiller plus à fond.

Ce cadenas ne s'ouvre qu'avec le tir de glace.

Metroid Prime 4 Switch 1 : une véritable prouesse qui frôle l'excellence

La boucle est donc claire : donjon, traversée du désert, nouveau donjon, avec à chaque fois un mélange d’action et de réflexion.

Les énigmes restent accessibles, souvent basées sur une ou deux interactions, mais elles réussissent à maintenir une certaine tension d’observation, en obligeant à utiliser le scanner et à prêter attention aux détails. Par moments, il faut fouiller un peu plus que ce que le jeu laisse deviner, ce qui peut créer de légères frustrations, mais globalement la progression reste fluide.

Les phases de plateformes, déjà présentes dans les anciens Metroid Prime, gagnent en dynamisme grâce à une Samus plus réactive, mieux animée et agréable à contrôler, même si quelques imprécisions subsistent.

En revanche, le contenu global peut laisser une impression de retenue. En une quinzaine d’heures, il est possible de décrocher la majorité des pouvoirs et des objets importants, certains étant d’ailleurs très peu exploités. Le rayon contrôlé, présenté comme une nouvelle capacité majeure, ne sert que dans quelques situations isolées.

Malgré ces réserves, le jeu parvient à installer une boucle de gameplay qui donne envie de continuer, surtout une fois un objet clef obtenu et les premières heures d’adaptation passées.

Metroid Prime 4 Switch 1 : une véritable prouesse qui frôle l'excellence

Une exploration sans prime de risques

L’un des éléments centraux de Metroid Prime 4 Beyond tient dans la Vai-O-La, la moto de Samus. Cette machine permet de traverser le désert de Viewros à grande vitesse et apporte un vrai changement de rythme dans la progression. En pratique, on passe beaucoup de temps à enchaîner les allers-retours entre les différentes zones reliées par cette vallée, et le véhicule évite que ces trajets ne deviennent trop laborieux. À ce niveau-là, la moto enrichit la boucle de jeu et introduit une sensation de vitesse inattendue pour la série. Toutefois, elle souligne aussi un point plus délicat : la relative vacuité de ce vaste hub central, qui donne parfois le sentiment de servir davantage de décor que de terrain de jeu réellement dense et surprenant.

Cette impression se retrouve dans la structure globale du titre. Que ce soit dans le désert ou dans les zones plus fermées, Metroid Prime 4 Beyond adopte un cheminement très dirigiste. Le jeu laisse peu de place à l’impression de “chemin caché” ou de découverte vraiment personnelle. On suit très souvent la route que l’aventure trace devant nous, sans éprouver ce frisson lié au sentiment d’avoir trouvé quelque chose par soi-même, en s’écartant un peu du tracé prévu. Certes, la série Metroid Prime a toujours eu une structure plus linéaire que les épisodes en 2D, mais après plusieurs générations de consoles et de nombreux titres qui ont retravaillé la notion d’exploration, cette approche peut décevoir. On ressent parfois un léger décalage entre l’image de jeu d’exploration associée à Metroid et ce que propose vraiment cet épisode, surtout sur une Switch 2 capable d’accueillir des mondes plus ouverts et plus interactifs. Reste un plaisir d’arpenter Viewros, de découvrir peu à peu ses zones et de compléter la carte, même si l’on aurait aimé se sentir davantage acteur de ses propres trouvailles.

Des petits bonus sont tous de même cachés sur la map.

Metroid Prime 4 Switch 1 : une véritable prouesse qui frôle l'excellence

Combats et boss : Metroid tire là où ça fait mal

Les combats, eux, surprennent agréablement. On pouvait s’attendre à quelque chose de très classique, mais Metroid Prime 4 Beyond réussit à rendre les affrontements plus tendus qu’ils n’en ont l’air, surtout en mode normal. Les rencontres imposent parfois de gérer la survie de compagnons, ce qui oblige à jeter un œil à leur état en pleine action, tout en continuant à esquiver et viser. Le bestiaire, sans être particulièrement volumineux, suffit à créer des variations intéressantes grâce aux différents types de tirs élémentaires disponibles. Adapter ses armes aux faiblesses des ennemis devient vite un réflexe et l’on sent que le jeu a été pensé pour encourager ce genre de micro-décisions en permanence, plutôt que de simplement vider un chargeur sur tout ce qui bouge. La gestion de la difficulté reste raisonnable : on perd parfois un affrontement, mais sans avoir l’impression de se heurter à un mur infranchissable.

Metroid Prime 4 Switch 1 : une véritable prouesse qui frôle l'excellence

En revanche, Metroid Prime 4 Beyond remet aussi sur le devant de la scène une mécanique qui a moins bien vieilli : la sauvegarde manuelle. Si vous oubliez de passer régulièrement par les points prévus à cet effet, une défaite peut signifier la perte d’une bonne partie de votre progression, y compris les multiples scans collectés sur le chemin. Ce choix renforce la tension, mais peut aussi décourager lorsque l’on enchaîne plusieurs échecs d’affilée.

Du côté des boss, le jeu propose un nombre limité de grands affrontements, mais chacun d’eux se distingue par une mise en scène soignée, des phases d’observation nécessaires pour comprendre comment exposer les points faibles, et un mélange réussi entre casse-tête et action pure. Ces combats s’étirent sans être pénibles, demandent de rester concentré jusqu’au bout et représentent clairement certains des meilleurs moments du jeu, en termes de sensations comme de lisibilité de la direction artistique.

Metroid Prime 4 Switch 1 : une véritable prouesse qui frôle l'excellence

Une ambiance qui en met plein le viseur

Metroid Prime 4 Beyond consacre une large partie de son identité à l’ambiance, soutenue par une direction artistique très travaillée. Les environnements traversés affichent une cohérence forte avec le concept d’une planète hostile, marquée par des phénomènes météorologiques extrêmes et des infrastructures abandonnées. Le jeu ne glisse pas pour autant vers le registre de l’horreur, mais joue plutôt sur une tension continue, qui maintient l’attention du joueur sans le pousser dans le malaise. Cette ambiance s’appuie sur des détails visuels comme les étincelles, les fumées ou les éclats d’énergie qui accompagnent les tirs de canon de Samus. L’ensemble reste lisible, même dans les situations les plus chargées, et donne à Viewros une véritable personnalité.

Metroid Prime 4 Switch 1 : une véritable prouesse qui frôle l'excellence

La bande-son participe aussi beaucoup à cette immersion. On retrouve certains thèmes bien connus de la série Metroid, réarrangés pour l’occasion, ce qui parlera immédiatement aux fans. Mais le jeu s’autorise aussi des morceaux plus discrets, qui se fondent dans le décor tout en soulignant les moments clés de l’exploration ou des affrontements. Le sound design, lui, s’applique à rendre crédibles les environnements traversés : grondement lointain d’une forge battue par la foudre, résonances métalliques d’un complexe scientifique, souffle du vent dans le désert. Avec un casque, l’ensemble gagne en relief et renforce la sensation de présence au cœur de Viewros, ce qui colle parfaitement à l’ADN d’un Metroid en vue subjective.

J'ai sursauté à cause d'un tuyau qui pète.

Metroid Prime 4 Switch 1 : une véritable prouesse qui frôle l'excellence

Technique, modes d’affichage et jouabilité : la Switch 2 à son prime avec Metroid

Sur Switch 2, Metroid Prime 4 Beyond met clairement en avant les capacités de la console, notamment à travers ses différents modes d’affichage. En mode docké, le jeu propose un mode performance en 4K à 60 images par seconde, particulièrement agréable pour l’exploration et les combats, avec une stabilité générale qui rassure. Ceux qui privilégient avant tout la fluidité peuvent opter pour un mode 1080p à 120 images par seconde, qui donne une sensation de réactivité encore plus marquée, au prix d’une image un peu moins fine. La différence entre les deux modes se voit vite à l’œil nu, ce qui permet de choisir vraiment en fonction de ses préférences.

Deux modes pour la Switch 2 en docké, deux aussi pour le mode portable.

Metroid Prime 4 Switch 1 : une véritable prouesse qui frôle l'excellence

En mode portable, Metroid Prime 4 Beyond conserve une base technique solide, et l’écran de la machine met bien en valeur le travail sur la lumière et les effets. Avec un casque, l’immersion sonore complète l’expérience.
La jouabilité profite quant à elle d’un large éventail d’options. Le jeu permet de jouer avec ou sans détection de mouvements, propose un mode hybride pour ceux qui aiment simplement corriger la visée au gyroscope, et laisse suffisamment de liberté dans la configuration des touches pour trouver un réglage confortable.

Le point le plus marquant reste cependant le mode souris, annoncé dès les premières présentations et bel et bien intégré dans la version finale. On peut l’activer ou le désactiver facilement, sans avoir à ajuster sa position comme sur un PC de bureau. Même installé dans un canapé, ce mode offre des sensations de précision très appréciables, notamment lors des combats les plus intenses. Il donne envie de voir cette approche utilisée plus souvent dans les prochains jeux Nintendo, tant elle apporte une façon différente d’aborder la visée, sans sacrifier la souplesse de la manette.

Le mode souris est particulièrement pratique contre ces ennemis volants.

Metroid Prime 4 Switch 1 : une véritable prouesse qui frôle l'excellence

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Conclusion

Points forts

  • Toujours aussi agréable jouer en portable, surtout sur OLED
  • Pas de chutes de framerate
  • Proche de la version Switch 2

Points faibles

  • Temps de chargement
  • Forcément moins d'immersion avec une qualité graphique en baisse
  • Une jouabilité moins dynamique et moins sur-mesure

Note de la rédaction

16

Sur Nintendo Switch 1, Metroid Prime 4 offre une expérience pleinement jouable et extrêmement proche de la version Switch 2, surtout en portable avec le modèle OLED. Une prouesse impressionnante au vu de l'écart certain en termes de puissance pure entre les deux machines La mouture Switch 1 peine toutefois à rivaliser avec le confort, la précision et l'immersivité (surtout visuelle) fournie par la Switch 2. De quoi frôler l'excellence de la version Switch 2 sans jamais l'atteindre.

12.1

L'avis des lecteurs (10)

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