Analyse du nouveau DLC 'D’Entre les Cendres' d'Avatar : Frontiers of Pandora : nouveautés prometteuses mais défis persistants

Titre original : J’ai joué 3h au nouveau DLC d’Avatar Frontiers of Pandora : ces grosses nouveautés peuvent vous convaincre d’y jouer, mais…

Deux ans après la sortie du jeu Avatar : Frontiers of Pandora, les planètes sont alignées et, dans notre ligne de mire, une destination : l’exolune de Polyphème, Pandora. Construit autour du troisième film de James Cameron pour en faire une passerelle entre les déclinaisons de ce riche univers (films, jeux vidéo, comics…), le DLC d’Entre les Cendres s’appuie sur le personnage de So’lek et propose de multiples nouveautés et améliorations ! On a eu la chance d’y jouer en avant-première il y a quelques semaines et je vous fais le récit de tout ce que j’ai pu constater lors de cette expérience inédite !

Cette fois-ci, le timing est plus que parfait ! Il y a deux ans, Ubisoft et Massive Entertainment ont ouvert les portes de Pandora aux joueurs du monde entier avec le lancement du jeu vidéo Avatar : Frontiers of Pandora. À l’époque, le duo avait malheureusement raté le coche : le jeu, initialement prévu pour l’année fiscale 2022/2023, devait sortir en même temps que le film Avatar : La Voie de l’eau, en décembre 2022. Sur le papier, c’était parfait, mais Ubisoft a été contraint de revoir son calendrier de sorties et a repoussé le jeu à l’année fiscale suivante, ce qui nous amène au fameux lancement de décembre 2023 et à notre verdict : une aventure bluffante pour l’immersion, mais plombée par une certaine redondance dans les contenus annexes, le gameplay et la structure générale. Pour autant, Ubisoft et Massive Entertainment n’ont pas abandonné le titre et lui ont offert deux contenus additionnels : Le Briseur de ciel (juillet 2024) et Les Secrets des montagnes (novembre 2024).

J’ai joué 3h au nouveau DLC d’Avatar Frontiers of Pandora : ces grosses nouveautés peuvent vous convaincre d’y jouer, mais…

Il y a quelques jours, nous avons eu l’opportunité de nous rendre dans les locaux de Lightstorm Entertainment pour découvrir deux nouveautés : d’une part, la vue à la troisième personne (implémentée via une grosse mise à jour gratuite le 5 décembre) et, d’autre part, un troisième contenu additionnel pensé pour la sortie du film Avatar : De Feu et de Cendres, baptisé « D’entre les Cendres ». Contrairement à l’expérience originale, ce contenu scénarisé fait le lien entre la saga cinématographique et l’opus Frontiers of Pandora, puisque l’on incarne le personnage de So’lek, hautement apprécié des fans, face à la menace de la RDA et du clan Mangkwan, ennemis de Jake Sully, sa famille et des Omaticayas dans le troisième volet ! Extension de l’univers vidéoludique, nouvelle visibilité grâce au film, ajustements et fonctionnalités supplémentaires, volonté de renforcer l’aspect scénaristique… Avatar : Frontiers of Pandora repart à l'assaut et cherche à rallier de nouveaux clans — ceux des joueurs — dans sa quête de succès. Allez, il est temps de vous en dire un peu plus sur ce que nous avons découvert, manette en main !


Pandora Tomorrow : Ubisoft mise toujours sur Avatar et nous renvoie chez les Na’Vi

Presque deux ans après la sortie du jeu vidéo Avatar : Frontiers of Pandora, nous voilà à nouveau en train d’arpenter l’exolune qui gravite autour de la planète géante gazeuse Polyphème. Or, comme on le disait, il y a une subtilité : on ne reprend pas le contrôle du héros ou de l’héroïne de Frontiers of Pandora. Ici, c’est le personnage de So’lek, allié majeur du héros du jeu original, qui nous sert d’avatar, sans mauvais jeu de mots. Enfin, il n’est pas complètement question d’un « avatar » puisque son incarnation est double : on peut suivre ce contenu additionnel à travers ses yeux (vue à la première personne) ou, à la manière d’un film, en adoptant une vue à la troisième personne, comme si l’on était constamment derrière son épaule. Les équipes nous l’ont confié : élaborer une vue à la troisième personne à partir d’une vue subjective est un chantier complexe, mais ce DLC, pensé autour de ce changement de point de vue, prouve que Massive Entertainment a relevé le défi. Contrairement à d’autres titres qui laissent le choix, à l’instant de Skyrim ou Avowed, les déplacements paraissent plus naturels et font honneur à l’agilité des Na’Vis (glissades, sauts, esquives) malgré leur taille imposante.

J’ai joué 3h au nouveau DLC d’Avatar Frontiers of Pandora : ces grosses nouveautés peuvent vous convaincre d’y jouer, mais…

Sur le coup, l’expérience paraît suffisamment authentique pour donner l’impression que cette vue à la troisième personne a toujours fait partie du jeu. Pour celles et ceux qui ont des réticences vis-à-vis de la vue subjective, c’est une alternative intéressante, d’autant que les gunfights ne perdent rien de leur nervosité, notamment face aux membres du clan Mangkwan — dirigés ici par Wukula et Raks — qui sont aussi véloces et puissants que So’lek. D’ailleurs, pour permettre à notre héros de tirer son épingle du jeu et de décupler ce côté très action du DLC, les équipes de Massive ont mis en place un arbre de talents sur mesure. Au fil de l’avancée dans ce scénario inédit et des points de compétence dépensés, So’lek étoffe sa palette de coups et dispose de nombreux moyens de libérer sa colère et ses talents de grand combattant. Il dispose même d’une jauge spéciale qui, une fois activée, aiguise ses sens et lui permet de faire le grand ménage sur le champ de bataille. Là où Avatar : Frontiers of Pandora valorisait l’art du camouflage et de l’infiltration, ce DLC propose un défouloir que So’lek incarne à merveille, tout en récompensant (quand même) la discrétion puisque So’lek peut éliminer, grâce à son couteau, les immenses exosquelettes de la RDA rôdant sur Pandora et ses différents lieux.

J’ai joué 3h au nouveau DLC d’Avatar Frontiers of Pandora : ces grosses nouveautés peuvent vous convaincre d’y jouer, mais…

Maintenant, ce que l’on aurait pu craindre, c’est surtout l’impact de cette vue à la troisième personne sur l’immersion. C’était l’une des qualités de Frontiers of Pandora, et les équipes ont tenu à la conserver. D’un côté, les décors de Pandora n’ont pas perdu de leur charme, et de l’autre, l’expérience se rapproche d’un véritable blockbuster à la James Cameron, avec des séquences très rythmées. Aussi, pour coller à l’ambiance du troisième volet, une partie des décors que l’on connaît bien a évolué, notamment la forêt de Kinglor, dévastée par le feu et corrompue. Forcément, lorsque la végétation se fait plus rare, il faut faire parler la poudre, d’où la dimension plus action de ce DLC. Au-delà de ça, l’ambiance n’est plus vraiment à l’émerveillement, ce qui ajoute de la tension. Par exemple, lors de la mission centrale The Beast, l’atmosphère pesante m’a tenu sur mes gardes au point que la personne qui m’encadrait m’a fait sursauter… Maintenant, si le gameplay et l’immersion restent plaisants, on est encore loin d’un grand pas en avant pour Avatar : Frontiers of Pandora.

J’ai joué 3h au nouveau DLC d’Avatar Frontiers of Pandora : ces grosses nouveautés peuvent vous convaincre d’y jouer, mais…

Avatar : Frontiers of Pandora renaît de ses cendres, mais…

Il y a deux ans, j’ai eu l’opportunité de tester le jeu Avatar : Frontiers of Pandora. Autant dire que certains points me faisaient attendre ce DLC avec attention… Par exemple, l’aspect scénaristique. Pour l’instant, il est compliqué de juger D’Entre les Cendres, car je n’ai exploré que les prémices de la quête de So’lek, bien décidé à se venger des ravages causés à Pandora et à la dispersion des Sarentus (sa famille adoptive, issue du clan Trr’ong). En tout cas, Massive et Ubisoft ont choisi un sujet dramatique et pertinent, et je suis curieux de voir si le scénario dédié apportera plus d’épaisseur et sera à la hauteur de la tragédie vécue par So’lek. Quoi qu’il en soit, la découverte de la quête The Beast montre la complémentarité voulue par Massive pour lier l’univers au troisième film : les Mangkwan passent à l’action, la RDA redouble d’efforts pour exploiter Pandora, et leurs alliances créent de nouveaux enjeux qui évoluent au fil de la progression. Pour le moment, ces promesses restent surtout sur le papier, et j’ai à peine eu le temps de les effleurer.

J’ai joué 3h au nouveau DLC d’Avatar Frontiers of Pandora : ces grosses nouveautés peuvent vous convaincre d’y jouer, mais…

D’ailleurs, l’une des interrogations reste la manière dont Ubisoft et Massive ont structuré ce contenu. Dans Frontiers of Pandora, on regrettait une structure peu inspirée, où les mêmes activités se répétaient. À vrai dire, l’agencement de cette démonstration n’a pas totalement dissipé cette inquiétude, puisque l’exploration débouche souvent sur des bases ennemies où il faut déloger les militaires de la RDA, s’infiltrer pour condamner l’infrastructure et se préparer à l’affrontement final. Là où j’avais potentiellement plus d’espoir, c’était sur le déroulé de la quête centrale. Malheureusement, le DLC D'Entre les Cendres n’a fait que me présenter ce que j’avais déjà expérimenté dans le jeu original : mener l’enquête pour finir par s’infiltrer dans un immense complexe. Certes, l’infiltration demande parfois plus de réflexion, mais rien qui apporte un vrai vent de fraîcheur ou rompe la redondance.

J’ai joué 3h au nouveau DLC d’Avatar Frontiers of Pandora : ces grosses nouveautés peuvent vous convaincre d’y jouer, mais…

Néanmoins, le DLC tente d’inclure des moments marquants. Avant la quête centrale, nous avons affronté un Na’Vi du clan Mangkwan sur les cimes de l’Arbre-Maison. S’il s’agissait d’un aperçu des combats de boss, la fin de la mission The Beast montre l’envergure de ces affrontements : il a fallu livrer bataille face à un Fireback Mastodon, créature issue des comics Avatar : Frontiers of Pandora - So’lek’s Journey. Une preuve que les formats liés à la saga sont connectés. Après, « livrer bataille » est un terme un peu fort : l’affrontement consistait surtout à enlever les dispositifs greffés sur la créature en tirant dessus, tout en éliminant les forces de la RDA. La mise en scène est sympathique, mais on regrette le manque d’originalité. Espérons que le DLC propose des climax plus forts dans les missions futures.


Conclusion:

Avec D’Entre les Cendres, Massive Entertainment et Ubisoft montrent leur volonté de relancer l’engouement autour de la saga Avatar. Le titre pourrait séduire un nouveau public, notamment grâce à un pack combinant le jeu de base et le DLC (40€), et à la grosse mise à jour gratuite. Néanmoins, mon essai montre que le DLC reste très attaché à la structure de base du jeu, même s’il tente certaines nouveautés, comme les combats de boss. Reste à voir si le scénario saura combler ces lacunes et transporter pleinement le joueur dans l’histoire de So’lek, mais pour l’instant, on attend d’être convaincu.