Ridley Scott réintroduit un entracte dans la version longue de Kingdom of Heaven, un hommage au cinéma classique et à sa vision originale

Titre original : Ridley Scott n’a pas fait les choses à moitié pour la version longue de ce grand film fantastique : il y a ajouté ce clin d’oeil pour les connaisseurs !

Ridley Scott a réservé une surprise inattendue dans la version longue de son grand film fantastique. Un choix artistique rare aujourd’hui…

Dans un paysage cinématographique où chaque minute de projection doit être rentable, Ridley Scott continue de faire figure d’exception. Pour la version longue de Kingdom of Heaven, le réalisateur avait décidé de restaurer sa vision initiale, celle qu’il n’avait jamais pu montrer en salles. Et parmi ces ajouts, un détail attire particulièrement l’attention : un véritable entracte, pensé comme un hommage au cinéma d’antan. Une manière pour Scott de rappeler que certaines œuvres se savourent mieux quand on laisse au spectateur le temps de respirer.

Un retour assumé à une tradition oubliée

Dans cette version étendue, le réalisateur réintroduit un entracte de trois minutes, clin d’œil direct aux grandes fresques de l’âge d’or hollywoodien. L’idée peut surprendre dans un film déjà dense, mais elle s’inscrit parfaitement dans l’approche originelle de Scott : proposer une épopée ample, structurée comme les grands récits historiques du passé. Cet intermède apparaît à mi-parcours, accompagné d’une image fixe de Balian et de ses compagnons croisés, ainsi que d’un morceau composé spécialement pour l’occasion. Un geste simple, mais chargé de sens, qui renvoie aux projections « roadshow » des années 50 et 60.

L’ajout de cet entracte marque aussi la volonté du cinéaste de réparer ce que beaucoup considèrent comme une erreur de l’époque. La version sortie en 2005 avait été largement amputée, conséquence des coupes imposées par la 20th Century Fox. La version longue est celle qui aurait dû sortir depuis le début, car elle restitue non seulement des intrigues et sous-textes supprimés, mais aussi un rythme pensé pour une expérience plus ample et cohérente.

Pourquoi ces entractes ont-ils disparu ?

Si ce type de pause a presque totalement disparu des salles modernes, la raison n’a rien de mystérieux. Les modes de consommation ont changé : les plateformes ont habitué le public à enchaîner des films très longs sans interruption, tandis que les exploitants cherchent à maximiser le nombre de séances quotidiennes. Un entracte, même bref, réduit mécaniquement les rotations. Pourtant, certains réalisateurs y reviennent ponctuellement. Comme le rappelle un article d’El País, les entractes font timidement leur retour dans quelques productions récentes, mais se heurtent encore à une logique industrielle tournée vers le rendement plus que vers l’expérience.

En réintroduisant cette pause, Scott ne cherche donc pas seulement à faire un clin d’œil nostalgique. Il affirme une vision : Kingdom of Heaven version longue n’est plus seulement un film, mais un événement, pensé pour retrouver l’esprit des grandes sagas historiques. C’est d’ailleurs pour cette raison que nombre de fans et de critiques la considèrent comme la version authentique, celle qui permet enfin d’apprécier pleinement l’ambition du réalisateur.