Quentin Tarantino loue La Horde sauvage de Peckinpah comme un chef-d'œuvre imparfait, révélant les tensions autour de ce western classique

Titre original : Quentin Tarantino trouve que ce western est parfait, alors qu'il lui trouve pleins de défauts !

Entre admiration et réserve, Quentin Tarantino créée un débat autour d’un western culte qu’il a d’abord qualifié de « parfait » avant de nuancer ses propos…

Quand Quentin Tarantino parle de western, le monde du cinéma écoute. Le réalisateur, connu pour son amour du genre, s’est récemment exprimé avec enthousiasme sur La Horde sauvage de Sam Peckinpah. Au point de le qualifier, l’espace d’un instant, de film « parfait ». Une déclaration forte… dont il s’est pourtant rétracté presque immédiatement. Un revirement qui en dit long sur ce classique de 1969, adulé autant qu’il divise encore.

Le cinéma c'est le pied

Lors de son passage dans Jimmy Kimmel Live! en 2022, Tarantino a expliqué que parmi les films qu’il considère comme de véritables chefs-d’œuvre (comme Frankenstein Junior, Les Dents de la mer ou encore L’Exorciste), La Horde sauvage pourrait également entrer dans cette catégorie :

Je pourrais dire que La Horde sauvage s'inscrit dans cette catégorie (des films parfaits)

Et pourtant, ce n'est même pas un film parfait.

Il reconnaît néanmoins ce qu’il doit à ce western crépusculaire. « Ses imperfections font partie de sa gloire », confie-t-il. Sorti la même année que Butch Cassidy and the Kid ou True Grit, le film suit une bande de hors-la-loi vieillissants confrontés à la fin de leur époque. Violent, amer et frontal, il n’est pas surprenant qu’il ait profondément marqué le réalisateur de Django Unchained.

Un film admiré, contesté… et fondamental

Si Tarantino admet s’être inspiré de La Horde sauvage (pour l’usage du ralenti dans Django Unchained), il reste conscient de la puissance de Peckinpah. Il décrit ainsi la célèbre fusillade finale comme « un chef-d’œuvre incomparable ». Pour autant, ce statut n’a jamais fait consensus. À sa sortie, le film a été autant célébré que boudé, parfois violemment critiqué pour sa représentation brute de la violence dans l’Ouest américain.

Roger Ebert, des années plus tard, notera qu’il fut « loué et condamné avec la même véhémence ». Mais la critique la plus symbolique reste celle de John Wayne, qui rejetait totalement la brutalité réaliste du film. Pour le Duc, cette approche allait trop loin et trahissait l’esprit du western classique. Un affront que Peckinpah assumait pleinement : il voulait montrer la violence telle qu’elle était, sans artifice.