C’est parfois difficile à croire, mais les plus grands succès de réalisateurs ne figurent pas forcément parmi leurs films préférés. En voici un nouvel exemple avec Steven Spielberg et Jurassic Park.
Steven Spielberg est incontestablement l’un des plus grands cinéastes de notre époque. Pourtant, dans une déclaration assez surprenante, il affirme ne pas être particulièrement fier de Jurassic Park — l'un de ses films les plus emblématiques. Le réalisateur explique même que le long-métrage ne figure pas parmi ses 5 préférés.
« Un film populaire… mais pas personnel »
Dans une interview accordée au magazine Premiere en 1997, Spielberg affirme en effet que Jurassic Park, sorti en 1993, n’a pas eu pour lui la charge émotionnelle de films comme E.T. (qu'il juge « très personnel » à ses yeux). En comparaison, Jurassic Park était davantage un projet auquel il a prêté son talent.
Au moment où le premier film de la saga a cartonné, Spielberg avait initialement refusé de faire une suite à Jurassic Park : « Je ne voulais pas gâcher quelque chose que je considérais presque parfait », dit-il. Puis, face à l’immense demande du public — « des milliers et des milliers de lettres » — il s’est retrouvé confronté à l’enfant de neuf ans qu’il avait été, celui qui aurait rêvé de voir une suite à Jurassic Park. « Je ne pouvais pas lui dire non », confie-t-il.

Un bilan sans concession et l’après Jurassic Park
Le cinéaste ne mâche pas ses mots : pour lui, le premier Jurassic Park ne figure même pas parmi ses 5 meilleurs films. Il faut préciser qu’il a fait cette déclaration dès 1997, alors que Le Monde Perdu (Jurassic Park 2) était sur le point de sortir. À propos de cette suite, Spielberg reconnaît avoir abordé le tournage « trop confiant », ce qui selon lui a donné un film clairement inférieur au précédent. Après cela, il n’est jamais revenu réaliser les épisodes suivants de la saga.
Le réalisateur raconte aussi que, juste après le tournage de Jurassic Park, il est parti en Pologne pour tourner La Liste de Schindler — qu’il considère comme « le meilleur film que j’ai fait ». Il explique avoir ressenti une forme de "colère" en passant d’un projet aussi grave et intime à un divertissement spectaculaire centré sur des dinosaures. Ce contraste extrême a sans doute accentué sa distance envers Jurassic Park.