Les Annales de la Compagnie noire : une œuvre de dark fantasy prête à conquérir Netflix et Amazon

Titre original : Cette saga fantastique est du niveau du Seigneur des Anneaux, je rêve d'une série Netflix ou Amazon

La fantasy ne se résume pas au Seigneur des anneaux, Game of Thrones et The Witcher. Je comprends que la “plèbe” ne jure que par ces trois sagas qui ont su dépasser leur condition d’œuvre “papier” pour devenir des phénomènes culturels. Cependant, une autre appartenant à la dark fantasy mérite clairement d’être placée sous le feu des projecteurs. Les Annales de la Compagnie noire est ma plus belle découverte littéraire depuis Le Problème à trois corps de Liu Cixin. Je rêve éveillé d’une série adaptée des romans de Glen Cook.

"En fantasy, on n'a jamais lu ça"

Les Annales de la Compagnie noire, œuvre majeure de la dark fantasy signée Glen Cook, forment une fresque littéraire singulière par son approche réaliste et désabusée du genre. Publiée à partir de 1984, la saga compte dix romans principaux et plusieurs récits annexes retraçant les aventures d’une unité de mercenaires, la Compagnie noire, au fil de siècles de guerres, de trahisons et de magie. Le récit, souvent narré par le médecin et chroniqueur Toubib, adopte un ton sobre et quasi journalistique, offrant un regard humain et terre-à-terre sur des événements d’une ampleur épique. Glen Cook, ancien soldat et ouvrier, y transpose son expérience du quotidien militaire et de la hiérarchie, conférant à son univers une authenticité rare dans la fantasy.

L’impact de la saga s’étend bien au-delà de la littérature spécialisée. Elle a profondément influencé l’évolution de la fantasy moderne, notamment des auteurs comme Steven Erikson (Le Livre malazéen des glorieux défunts) ou Joe Abercrombie (La Première Loi), qui revendiquent cliarement son héritage. En rompant avec les codes manichéens de la high fantasy dont J.R.R. Tolkien est le principal représentant, Glen Cook a ouvert la voie à une vision plus sombre, moralement ambiguë et psychologiquement dense du genre. Si Les Annales de la Compagnie noire n’ont pas rencontré un succès populaire immédiat, elles jouissent en 2025 d’un statut culte et continuent d’inspirer des œuvres cherchant à renouveler la fantasy.

En fantasy, on n'a jamais lu ça. (...) C'est remarquable. - (Bifrost)

Cette saga fantastique est du niveau du Seigneur des Anneaux, je rêve d'une série Netflix ou Amazon

La saga de fantasy idéale pour une série

Il fut une époque jadis où mon temps de lecture se résumait à celui passé sur Internet à de rares exceptions près. J’ai depuis repris goût au papier et à ce qu’il a de bénéfique pour l’imagination (et la maîtrise de la langue française). J’ai ainsi découvert l’oeuvre d'Alain Damasio dont l’indescriptible La Horde du Contrevent, celle de William S. Burroughs avec Le Festin Nu, les sagas The Witcher, Hyperion, Le Problème à trois corps, Le journal d’un AssaSynth et bien d’autres “classiques” de la littérature fantastique et de science-fiction. Toutefois, rarement une série de romans m’a autant pris aux tripes que celle des Annales de la Compagnie noire.

Je suis fan des Croix de bois de Roland Dorgelès, un roman publié en 1919 qui raconte le quotidien des soldats de l’armée française durant la Première Guerre mondiale, et je retrouve ce ton et cette approche quasi documentaire de la guerre et du vivre au jour le jour dans les écrits de Glen Cook. L’épique se mêle ici à l’habituel, le surnaturel à la normalité. La force de ce cycle littéraire réside dans sa capacité à donner vie à un univers de fantasy riche en personnages, en événements et en mythes par l’intermédiaire de la plume désabusée d’un médecin. Et c’est dans cette approche “docu-fiction” que la Compagnie noire se distingue des autres.

Cette saga fantastique est du niveau du Seigneur des Anneaux, je rêve d'une série Netflix ou Amazon

Glen Cook manie le verbe à merveille, entre phrases ciselées et argot tout juste dégrossi. J’apprécie énormément ce ton tantôt fleuri tantôt cruellement réaliste qui me rappelle encore une fois Les Croix de bois. Les souvenirs font de nous ce que nous sommes, et nul doute que mon attachement pour ce roman participe grandement à mon amour pour le cycle de la Compagnie noire, mais cela ne diminue en rien l'impact de la série sur ma personne et sur la culture populaire. Son adaptation en série (ou en films) est donc une évidence pour moi tant je rêve de voir ces mercenaires conquérir le 21e siècle sur petit ou grand écran.

Exception faite de l’annonce (trop) précoce d’une série télévisée supervisée par David S. Goyer (scénariste sur la trilogie du The Dark Knight et la franchise Call of Duty), Les Annales de la Compagnie noire n’a jamais eu le droit à une adaptation audiovisuelle digne de ce nom. Et cela me fend le cœur. Cette série littéraire possède toutes les qualités et bien plus encore pour devenir le nouveau phénomène fantastique après Le Seigneur des anneaux, Game of Thrones et The Witcher. Hélas, un tel projet exige un budget à la hauteur de l’univers dépeint par Glen Cook, ce qui doit probablement refroidir Amazon et Netflix enchaînés respectivement à la Terre du Milieu et au Sorceleur, mais je ne désespère pas car les plateformes de streaming ont un besoin vital de contenus et de fantasy.

Le temps de la Compagnie noire viendra.