Il y a 6 ans, je m’arrachais les cheveux sur le boss de fin de ce jeu. Depuis, je ne suis plus jamais tombé sur un combat aussi difficile… et j’ai pourtant terminé Elden Ring ! Après une matinée entière passée sur cet affrontement, c’est dans ce genre de moments que le jeu vidéo dépasse le cadre du jeu pour devenir un moment de concentration hors du temps.
Dans nos vies de joueur, on s'est tous cassé les dents sur un combat de boss compliqué. Que ce soit dans une expérience de plateforme en 2D comme Hollow Knight, dans un jeu d'action comme les productions From Software ou même dans un jeu de rôle au tour par tour comme les Shin Megami Tensei, les expériences difficiles ne manquent pas. Pourtant, malgré les échecs, malgré le sentiment de ne pas avancer pendant des minutes, voire des heures, on continue d'essayer... parfois à l'excès. C'est un peu ce qui m'est arrivé avec cet affrontement qui m'a marqué à vie. Laissez-moi vous parler de Isshin Ashina, le boss fin de Sekiro Shadows Die Twice.
Quand un simple PNJ se transforme en boss final
Pour vous remettre les choses dans leur contexte et vous spoiler un peu, même si c'est bon, l'histoire n'est pas très importante dans un jeu From Software, Isshin Ashina est un PNJ à qui l'on peut parler durant l'aventure. Âgé et fatigué, on ne penserait pas qu'il puisse être l'antagoniste final du jeu et au début, ce n'est même pas le cas. En première phase, on affronte Genichiro, celui qui nous coupe le bras lors des prémisses de l'aventure et qui fait office de premier boss qu'on ne peut pas vaincre (à moins d'être très bon). En le revoyant à la fin dans un sale état, on penserait que la boucle est bouclée... jusqu'à ce qu'il se tranche le cou. De cette blessure jaillit son ancêtre bien plus en forme que lorsqu'on lui a parlé précédemment et c'est là que les problèmes commencent.
En réalité, la première phase du boss devient rapidement une promenade de santé tant les patterns de Genichiro sont simples en comparaison de ce qui arrive après. Vraiment, c'est un peu comme refaire le chemin pour atteindre le boss dans un Dark Souls : c'est une formalité. Mais si c'est le cas, c'est surtout parce que Isshin Ashina pousse le joueur à faire tellement d'essais que le joueur finit par apprendre par coeur sa première forme. C'est après que les choses sérieuses commencent et que l'on comprend pourquoi de nombreux joueurs et médias le classent parmi les ennemis les plus difficiles à vaincre créés par le studio japonais.
Le boss de fin le plus difficile d'un jeu From Software ?
Des attaques rapides, incessantes, peu d'occasions de contre-attaquer : Isshin est typiquement le genre de boss qui ne laisse pas de répit au joueur. Il faut être concentré en permanence, ne rien relâcher et garder ses réflexes aiguisés. Et quand il n'enchaîne pas les frappes rapides, c'est pour en faire avec une énorme zone d'effet. Malheureusement, les choses se gâtent d'un cran lorsqu'il dégaine sa lance et son pistolet puisque ses attaques gagnent en portée. Paradoxalement, c'est la dernière phase du boss qui est la plus "facile". C'est à ce moment-là que Isshin utilise sa lance pour envoyer de la foudre, ce qui est une attaque facile à renvoyer puisqu'il suffit de sauter, d'intercepter l'attaque et frapper pour le faire. Le boss est ensuite paralysé, ce qui offre une belle ouverture pour se venger.
Décrit comme ça, difficile de saisir pleinement les difficultés de ce combat. Retenez juste que compte tenu de la vitesse des attaques, cet affrontement relève du par-coeur pour savoir comment réagir. Et forcément, pour tout connaître, cela va demander de nombreux essais, beaucoup d'essais... et c'est là que Sekiro nous fait entrer dans une autre dimension. En réessayant encore et encore, on rentre dans une sorte d'état second d'hyper-concentration sur ce qu'il se passe à l'écran à force de répéter les mêmes choses en boucle. Plus qu'un combat, l'affrontement devient à la fin une sorte de danse dans lequel on ne veut pas se tromper sur le prochain mouvement à effectuer. Les tries s'enchaînent comme les heures et à la fin du compte, après 4 heures d'essais et une matinée entière de perdue, ça y est, je lui tranche enfin le cou. C'était difficile, c'était éreintant, mais qu'est-ce que c'est satisfaisant et ça, c'est un sentiment dans lequel excelle les jeux From Software. Je ne regrette rien et j'espère que mon expérience vous donnera le courage de persévérer sur un boss récalcitrant, sur Hollow Knight : Silksong par exemple...