La série Assassin’s Creed compte 13 jeux principaux, auxquels on peut ajouter de très nombreux jeux annexes et intermédiaire à l’image de Mirage. Pourtant, la saga aurait dû s’arrêter il y a bien longtemps. Le succès aidant, Ubisoft a décidé d’aller explorer d’autres périodes historiques avec tout ce que ça implique de positif et de négatif.
Desmond et puis c'est tout
En 2007, les joueurs découvrent Assassin's Creed à travers les aventures d'Altaïr, mais également celles de Desmond Miles. On l'a un peu oublié car ce n'est plus aussi important qu'auparavant, mais Assassin's Creed a longtemps narré une double histoire : celle de la période historique visitée, et celle des personnages présents dans le passé.
Le lien entre tout ça est que c'est Desmond qui navigue dans les souvenirs génétiques des ses ancêtres afin de lutter contre les Templiers contemporains. Toute la saga était construite autour de cette dualité entre l'assassins du passé dont on revit les aventures et les enjeux modernes. Ainsi, on attendait autant la nouvelle époque à visiter que la conclusion des aventures de Desmond. Ce que vous ne savez peut-être pas c'est qu'Ubisoft aussi comptait conclure la saga avec Desmond, comme l’a expliqué Alex Hutchinson :
À l’origine, c’étaient les deux tels quels, puis un jeu centré sur Desmond, et c’était tout. Le problème du succès, c’est qu’il prolonge les choses.
Après l’explosion des ventes des premiers opus, Ubisoft a publié Brotherhood puis Revelations avant d’aborder Assassin’s Creed III, retardant ainsi la conclusion prévue. Le résultat a été un récit alourdi par des enjeux accumulés et des digressions, alors que l’intention initiale visait à concentrer l’attention sur la conclusion de l'histoire du personnage.

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Une structure à repenser
La sortie d’Assassin's Creed III a finalement permis de boucler l’histoire de Desmond, offrant une fin voulue comme définitive. Les concepteurs expliquaient vouloir clore ainsi un cycle narratif majeur de la franchise. Cette période a néanmoins laissé des leçons pour la suite : une licence très populaire peut gagner en longévité mais aussi perdre en lisibilité si elle s’étend sans cadence narrative claire. Pour les équipes créatives, le défi a été de retrouver un équilibre entre ambition transversale et cohérence interne, en limitant les intermèdes qui diluent la force émotionnelle d’un arc central.
Pour les joueurs, l’ère Desmond reste un moment charnière : elle a façonné l’identité d’Assassin’s Creed, imposé des bases mythologiques solides, et montré combien la gestion d’un univers à grande échelle exige des choix éditoriaux précis. Ubisoft ayant prolongé l'aventure jusqu'à aujourd'hui, il a fallu repenser l'approche. Le "présent" est devenu de plus en plus accessoire, n'étant qu'une parenthèse liant l'ensemble. L'arc Origins, Odyssey et Valhalla a plutôt habilement joué de ça, créant des liens importants entre les époque tout en évitant un séquençage trop marqué.