Lettres d’Iwo Jima : le chef-d'œuvre de Clint Eastwood sur la Seconde Guerre mondiale à découvrir sur HBO Max

Titre original : Ce film de guerre réalisé par Clint Eastwood est un chef-d'œuvre inégalé : il est à voir sur HBO Max

Avec ce film, Clint Eastwood offre l’un des regards les plus justes et poignants jamais portés sur la Seconde Guerre mondiale. Ce film, raconté du point de vue japonais, bouleverse les codes du cinéma de guerre hollywoodien et impose une leçon d’humanité universelle.

Lettres d’Iwo Jima : quand Clint Eastwood filme la guerre depuis l’autre rive

Réalisateur prolifique et exigeant, Clint Eastwood s’est souvent attaché à retranscrire l’Histoire avec un rare souci d’authenticité. Avec Lettres d’Iwo Jima, sorti en 2006 (et en 2007 en France), il signe un film de guerre sobre, déchirant, et unanimement salué par la critique. Noté 91 % sur Rotten Tomatoes et disponible aujourd’hui sur MAX, le long-métrage est considéré par plusieurs historiens comme l’un des récits les plus fidèles jamais portés à l’écran sur la Seconde Guerre mondiale.

Alors que Hollywood a longtemps raconté la guerre du Pacifique à travers le prisme américain, Lettres d’Iwo Jima renverse la perspective. Eastwood choisit d’explorer la bataille d’Iwo Jima - survenue entre février et mars 1945, lorsque les forces américaines assaillirent l’île japonaise - depuis le camp ennemi. Le film constitue un contrepoint direct à Mémoires de nos pères (Flags of Our Fathers), réalisé la même année par Eastwood. Là où le premier film observait le conflit du côté américain, Lettres d’Iwo Jima adopte la vision japonaise, plus intime, plus tragique, mais tout aussi humaine.

Ce film de guerre réalisé par Clint Eastwood est un chef-d'œuvre inégalé : il est à voir sur HBO Max

Le récit s’articule autour du lieutenant-général Tadamichi Kuribayashi, incarné avec justesse par Ken Watanabe, qui commande la défense de l’île. Inspiré du livre Picture Letters from Commander in Chief, le film s’appuie sur la correspondance réelle du général, mêlant mémoire personnelle, devoir militaire et conscience morale. Par une narration sobre et linéaire, ponctuée de réminiscences intimes, Eastwood rend perceptible la peur, la résignation et la dignité des soldats japonais enfermés dans un réseau de tunnels souterrains de près de 27 kilomètres - un décor claustrophobe devenu métaphore de l’enfermement psychologique de la guerre.

Authenticité et reconnaissance critique

L’historien John McManus, spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, a salué le film comme l’un des plus justes du genre, lui attribuant une note de 9/10 pour son authenticité historique et sa profondeur humaine. Selon lui, la force du diptyque Mémoires de nos pères / Lettres d’Iwo Jima réside dans la complémentarité des points de vue, offrant une compréhension plus nuancée des événements tragiques d’Iwo Jima, où plus de 20 000 soldats japonais ont péri et à peine 1 083 ont survécu. S’il n’a pas dominé le box-office, le film a conquis la critique internationale. Lettres d’Iwo Jima a remporté le Golden Globe du Meilleur film en langue étrangère, et a été nommé aux Oscars 2007 dans plusieurs catégories majeures : Meilleur film, Meilleur réalisateur, et Meilleur scénario original.