Les Budgets des Jeux Pokémon : Une Ambition Limitée Face à des Revenus Colossaux

Titre original : Je ne comprends pas comment Pokémon peut concevoir des jeux avec de tels budgets… Son problème, c’est l’ambition et ça me fend le cœur !

À l’aube de la sortie de Légendes Pokémon Z-A, une multitude d’informations, extraites d’une vaste fuite, ont inondé les réseaux sociaux. Potentiellement exposés au grand jour, les nombreux projets de la franchise Pokémon, passés ou à venir, ont fait parler d’eux, et il y a un point bien précis qui m’a particulièrement étonné : les budgets de développement. Malheureusement, ça m’a confirmé que Pokémon n’avait pas d’ambition et, en fin de compte, c’est tout à fait compréhensible. On tente d’expliquer pourquoi !

Ces fuites sur les budgets des jeux vidéo Pokémon m’ont laissé sans voix…

Il y a quelques jours de cela, il s’est produit un petit séisme au sein de l’actualité Pokémon, et ça n’a rien à avoir avec la sortie de Légendes Pokémon Z-A. Enfin, pas directement ! Récemment, une avalanche d’informations concernant la franchise Pokémon s’est abattue sur les réseaux sociaux dès suite d’une immense fuite de données. Repérées et relayées par le compte @CentroLeaks, ces informations — toujours à prendre avec des pincettes dans ce type de cas de figure — ont levé le voile sur d’innombrables projets de développement de la franchise. En l’occurrence, une feuille de route entière aurait révélé les plans de The Pokémon Company… jusqu’en 2023. Prochaine génération, DLC, concepts de création d’anciens jeux de la série, idées abandonnées, spin-offs, etc. L’ampleur des découvertes — si tant est qu’elles soient avérées — est colossale. Cependant, ce qui m’a paru encore plus choquant, en feuillant les contenus publiées sur le fameux compte X cité précédemment, ce sont les montants alloués au développement des jeux vidéo Pokémon.

Je ne comprends pas comment Pokémon peut concevoir des jeux avec de tels budgets… Son problème, c’est l’ambition et ça me fend le cœur !

D’après les informations récoltées via ces fuites autour de la franchise Pokémon, on aurait une idée des budgets de tout un tas de titres, comme celui des versions Épée et Bouclier, des DLC d’Épée et Bouclier, de Légendes Pokémon : Arceus, des versions Écarlate et Violet, des DLC de Violet et Écarlate, ou encore de Légendes Pokémon Z-A. À ce jour, le budget le plus conséquent n’est autre que celui des versions Écarlate et Violet, estimé, après conversion du yen en euros, à un peu moins de 19 millions. 18,722 pour être plus précis ! Pour vous donner une idée, certaines franchises dépassent facilement les centaines de millions de budget, à l’image de The Last of Us (220 millions pour Part. II), Marvel’s Spider-Man (315 millions pour le deuxième volet), Cyberpunk 2077 (+ de 400 millions) ou encore Call of Duty (700 millions pour l’épisode Black Ops Cold War). Bref, la différence est monstrueuse ! En voyant passer ces informations, je comprends encore moins la volonté de The Pokémon Company de mettre aussi peu d’argent sur la table. Parce que, rappelons-le, Pokémon n’est autre que la franchise qui rapporte le plus d’argent au monde avec des revenus estimés à 147 milliards de dollars !


Pokémon n’affiche plus d’ambitions, et c’est normal : ce n’est pas ce qui lui rapporte le plus !

Depuis sa création, la franchise Pokémon a, à l’image de ses créatures, pas mal évolué. D’une part, il y a eu l’évolution graphique avec le développement des consoles portables. Ensuite, il y a eu le développement de sa formule, notamment par le biais de tout un tas de jeux gravitant autour de la branche principale et taillés pour les autres consoles du constructeur japonais (Nintendo 64, GameCube, Nintendo DS…). Pendant longtemps, on a adressé de nombreux reproches à la franchise, comme un amoindrissement de la difficulté, des directions artistiques moins inspirées ou une absence de prises de risque vis-à-vis de ses fondamentaux. Ces dernières années, le phénomène s’est exacerbé. D’abord, il y a eu la tentative d'amener la franchise vers de nouveaux horizons avec Légendes Pokémon : Arceus — un projet rafraîchissant mais qui manquait un peu de poigne — puis avec les versions Écarlate et Violet avec la volonté d’offrir la première aventure Pokémon en monde ouvert avec un fort accent mis sur la liberté d’exploration. Malheureusement, après une huitième génération qui avait déjà posé les premières pierres du désamour avec la communauté, la neuvième génération est venue confirmer l’une des grandes craintes autour de la franchise : son manque d’ambition.

Je ne comprends pas comment Pokémon peut concevoir des jeux avec de tels budgets… Son problème, c’est l’ambition et ça me fend le cœur !

Certes, Pokémon Écarlate et Violet pouvait agréablement surprendre dans son écriture lors de certains moments de l’aventure, mais ces versions ont surtout démontré des lacunes d’un point de vue technique (graphismes, performances…). Compte tenu des informations glanées dans les fuites de ce que l’on nomme le Teraleak 2, on comprend que Pokémon, pour les projets actuels et à venir, n’a pas vraiment envie de se donner les moyens d’aboutir à une vraie révolution, préférant maintenir son cap et surfer sur son image de marque. Car, oui, la société The Pokémon Company n’est pas folle. Jusqu’à présent, chaque titre de la saga s’est vendu sur la simple base de son aura auprès du grand public, et ça restera le cas. Alors pourquoi augmenter les coûts de production des titres à venir ? Ici, The Pokémon Company limite les coûts et continue d’exploser ses revenus, d’autant que ce n’est pas grâce au jeu vidéo que la franchise réalise sa plus grosse marge en termes de revenus. D’après d’anciennes analyses effectuées par Visualcapitalist, c’est la partie Merchandising (soit l’ensemble des produits dérivés) qui permet à Pokémon de faire pleuvoir les dollars. De ce fait, ce n’est pas tant la vente d’un jeu qui pèse lourd dans la balance, mais son côté « vitrine » pour la franchise et, par extension, la marque laissée dans l’inconscient collectif qui, grâce à un tas d’objets et autres goodies, s’implante encore plus. En tant que joueur, j’adorerais que The Pokémon Company mette les bouchées doubles, voire triples et plus encore, mais ce n’est pas dans son intérêt et, pour quelqu’un qui a grandi avec les jeux sur Game Boy et qui fantasme encore et toujours le jeu vidéo ultime de la franchise, c’est un crève-coeur.