Longtemps cantonné à une image masculine, le monde du jeu vidéo s’avère bien plus mixte qu’on ne le croit. Une récente étude internationale remet en cause cette idée reçue et révèle une répartition presque égale entre joueuses et joueurs à l’échelle mondiale.

L’idée selon laquelle le jeu vidéo serait avant tout une affaire d’hommes reste encore largement répandue. Elle s’appuie sur des décennies de marketing orienté — le nom même de la GameBoy, par exemple, semble en soi indiquer que jouer serait une activité masculine. Pourtant, cette vision, héritée d’une autre époque, ne correspond plus à la réalité du terrain.

Une étude mondiale qui change la donne

L’Entertainment Software Association (ESA) vient de publier son rapport annuel « Global Power of Play », réalisé en partenariat avec plusieurs organismes internationaux. Cette vaste enquête, menée par le cabinet de recherche AudienceNet, repose sur un échantillon de 24 216 joueurs et joueuses âgés de 16 ans et plus, répartis dans 21 pays à travers le monde. Tous ont été interrogés sur leurs habitudes de jeu, leurs supports préférés et leurs motivations.

Les résultats sont sans équivoque : 48 % des personnes qui jouent aux jeux vidéo sont des femmes, contre 51 % d’hommes et 1 % de personnes non binaires ou n’ayant pas souhaité se prononcer. Dans dix des pays étudiés, les femmes sont même majoritaires parmi les joueurs, avec des pointes notables comme 57 % au Brésil et 58 % en Afrique du Sud.

L’étude livre d’autres données éclairantes : l’âge moyen du joueur mondial est de 41 ans, et le mobile reste le support de jeu privilégié pour 55 % des répondants, un chiffre qui grimpe à 64 % chez les femmes. Les principales raisons évoquées pour jouer sont le divertissement (66 %), la réduction du stress (58 %) et la stimulation intellectuelle (45 %). Près de la moitié des participants estiment par ailleurs que le jeu leur a permis de développer des compétences utiles dans leur vie quotidienne.

Quand les chiffres bousculent les stéréotypes

Ces données viennent contredire un stéréotype encore solidement ancré : celui du joueur exclusivement masculin, amateur de compétition ou de jeux d’action. En réalité, les femmes investissent tous les genres de jeux, du mobile aux titres plus exigeants sur PC ou console, même si leurs pratiques sont parfois moins visibles médiatiquement.

Ce déséquilibre de représentation explique en partie la persistance du préjugé. Les campagnes publicitaires, les personnages principaux et les discours autour de la “culture gamer” continuent trop souvent d’exclure ou de minimiser la place des femmes. Pourtant, les chiffres de l’ESA montrent clairement que le public du jeu vidéo est désormais presque paritaire.