On ne s’attendait pas ce mélange. Encore moins qu’il fonctionne. Et pourtant, le résultat intrigue, charme, et donne envie d’en voir plus.
À l’occasion du Steam Next Fest, j’ai pu jouer à la démo de The Legend of Khiimori, un jeu à la croisée de Death Stranding, MudRunner et Red Dead Redemption II. Financé via un Kickstarter ayant récolté plus de 500 000 euros, il promet un mix unique d’exploration en monde ouvert, de survie/craft et d’équitation ultra-réaliste. Après un peu plus d’une heure de gameplay, voici ce que j’ai pu voir de ce titre très prometteur.
Le jeu nous transporte dans la Mongolie du XIIIe siècle. La région est alors le centre de l’empire le plus vaste ayant jamais existé. On incarne une cavalière de l’Örtöö, le système postal mongol créé par Gengis Khan pour assurer la transmission d’informations dans son empire. On parcourt donc la steppe à cheval, effectuant des livraisons et assurant le maintien des liens entre les habitants. Je vous vois déjà vous dire que c’est encore un jeu rempli de quête Fedex, mais il n’en est rien ! Plusieurs éléments de game design s’assurent que les trajets ne soient jamais monotones.

Le cheval, le cheval, ça m’a prit très tôt
Si on trouve des chevaux dans un nombre incalculable de jeux vidéo, les titres où ces derniers bénéficient d’une réelle attention de la part des développeurs se comptent sur les doigts d’une main. Cette main aura un doigt de plus avec la sortie de The Legend of Khiimori. En effet, la gestion de votre monture est très détaillée. Outre la traditionnelle barre d'endurance, le cheval possède des jauges de soif, de faim, d’humeur et de température.

Il faut donc veiller à s'arrêter près de point d’eau et de prairies, et effectuer plusieurs actions pour s'assurer au bonheur de notre canasson adoré, comme le brosser ou lui décrotter les sabots.

À la manière d’un Death Stranding, il faudra répartir la cargaison entre les selles droite et gauche du cheval, car tout déséquilibre peut le faire trébucher et entraîner des blessures. À l’image de Red Dead Redemption 2, les animations et le modèle du bourrin sont très soignés et détaillés.
Le cheval, le cheval je trouvais trop beau
Il est essentiel de planifier ses trajets en tenant compte du relief, des zones de chasse des prédateurs (ours, loup, serpents…) peuplant le monde ouvert, et du sens du vent, qui a bénéficié d’un traitement tout particulier. On a donc affaire à un jeu contemplatif, où prendre son temps est la clé de la réussite. Et fort heureusement, ce qu’on y contemple ravit l'œil. Graphiquement, l’Unreal Engine 5 fait encore des merveilles. Le titre est simplement sublime, et galoper dans le vent des steppes se révèle être une expérience grisante.

D’aller au galooooop
De plus, The Legend of Khiimori réussit à se détacher de ses modèles grâce à un système novateur de reproduction des chevaux. En effet, le titre propose une mécanique d’élevage, qui permet d'associer un étalon et une jument de notre écurie afin de faire naître une nouvelle monture, qui profitera d’un mélange de l’ADN du père et de la mère.

Outre l’aspect cosmétique, cela permet de sélectionner des chevaux pour certaines caractéristiques, et de les renforcer, améliorant ainsi sa monture, et donc son efficacité en mission. Les chevaux bénéficient de tout un tas de statistiques et d’attributs, comme la confiance, l’endurance, l’agilité ou le courage. Autant de paramètres à prendre en compte pour créer le destrier parfait, qui nous permet de nous aventurer encore plus loin.


En l’état, le jeu reste perfectible, notamment l’aspect narratif, qui est au stade embryonnaire (pas d’animations faciales, très peu de dialogues doublés), et le contenu annexe.