Un mois après son lancement, un grand titre du jeu vidéo fait déjà l’objet d’une promotion surprise — une situation pour le moins ironique quand on se souvient des déclarations de son créateur, convaincu qu’il faudrait attendre « un long moment » avant une première baisse de prix.
Randy Pitchford aurait sans doute préféré que l’histoire se déroule autrement. Moins d’un mois après sa sortie, Borderlands 4 est déjà affiché à –20 % sur Steam, soit 55,99 € au lieu de 69,99 €. Une baisse significative pour un blockbuster censé être la crème des looter-shooters, d’autant plus ironique que le patron de Gearbox avait promis que son jeu « ne serait pas en promotion avant un long moment ». Sur les réseaux sociaux, la communauté n’a pas manqué de s’en amuser.
Ce rabais surprise semble surtout traduire des ventes inférieures aux attentes internes. Malgré un départ honorable – 2,5 millions d’exemplaires écoulés en dix jours, le jeu fait moitié moins bien que Borderlands 3 sur la même période. Une performance décevante pour une franchise aussi populaire, que n’ont pas arrangée les problèmes techniques rencontrés au lancement : sur PlayStation 5, certaines zones descendaient jusqu’à 1 FPS, malgré les promesses d’une expérience « buttery smooth »(lisse comme du beurre).

Un looter-shooter ambitieux mais imparfait
Pourtant, tout n’est pas à jeter dans cette nouvelle itération. Borderlands 4 se veut un nouveau départ pour la saga, adoptant un ton plus mature et une direction artistique “cartoon réaliste” du plus bel effet. La montée en puissance des Chasseurs de l’Arche, la personnalisation poussée et la coopération à quatre joueurs offrent un terrain de jeu toujours aussi généreux, gorgé de loot et d’activités.

Chez jeuxvideo.com, nous avons salué cette ambition dans notre test, tout en soulignant les limites du projet. Nous avons attribué au jeu la note de 14/20, un score qui reflète bien son potentiel inabouti. Borderlands 4 brille par son dynamisme, sa générosité et ses mécaniques RPG, mais peine à renouveler la formule une fois transposée dans un monde ouvert trop classique, où la répétitivité finit par s’installer
Entre promesses et désillusion
Malgré les bonnes intentions de Gearbox, le passage à l’open world ne convainc pas totalement. Le bestiaire manque de variété, l’intelligence artificielle reste basique, et l’endgame peine encore à prouver sa valeur. Pire encore, la difficulté parfois absurde et les soucis d’optimisation sur PC rappellent que le jeu aurait mérité quelques mois de polissage supplémentaire.

Résultat : si les fans de looter-shooters y trouveront leur dose d’action et de butin, ceux qui espéraient une révolution du genre devront patienter. Et pour Randy Pitchford, la leçon est peut-être plus douloureuse encore : dans le monde impitoyable des blockbusters, même les plus grandes gueules finissent parfois par devoir solder leurs rêves.