L’entrée de Microsoft dans le marché des consoles de jeu fut jalonnée de tentatives plutôt audacieuses de rachat d’éditeurs. L’histoire de la négociation entre Nintendo et le constructeur américain fut particulièrement mémorable.
Au moment où Microsoft préparait le lancement de sa toute première console de jeu, le constructeur devait assurer d’avoir un catalogue de titres exclusifs suffisant. Pour cela, Microsoft se met en tête d’acquérir des studios pendant le développement de la première Xbox. La société américaine s’approche de Nintendo pour un rachat. Leur proposition était le suivant : Nintendo s’occupe du développement des jeux et Microsoft de la console. La réponse de la firme japonaises étaient pour le moins… directe.
Des refus à répétitions pour Microsoft
Présent dans la réunion, Kevin Bachus, un employé de Microsoft, raconte un article de Bloomberg : « Ils se sont juste tordus de rire. Imaginez une heure où quelqu'un ne fait que se moquer de vous.” À cette proposition d'acquisition de Nintendo, la réponse de Nintendo a été cinglante mais repose sur de réels arguments. Le montant proposé par Microsoft pour racheter Nintendo n'est même pas connu. Bob McBreen, alors responsable du développement commercial chez Xbox, a précisé que l'argumentaire présenté à Nintendo soulignait la médiocrité technique de la Xbox face au rival de Sony, la PlayStation.

Ce n’est pas la première fois que Microsoft tentait un rachat. Leur premier essai du constructeur américain s’est tourné vers EA qui lui a gentiment dis “Non, merci”. Microsoft a persisté en approchant également Square Enix en 1999. Cette négociation s'est vue interrompue, l'offre ayant été jugée trop faible par l'éditeur japonais. Microsoft a au moins réussi une acquisition, celle de Bungie, qui a permis de sécuriser l'exclusivité du titre phare Halo: Combat Evolved pour le lancement de la console en novembre 2001.
L'architecture supérieure face aux concurrents
Malgré ces nombreux revers pris par Microsoft, la première Xbox, lancée en 2001, a été conçu pour dominer technologiquement le marché. La machine se distinguait surtout par son disque dur intégré, lui conférant un avantage technique notable sur ses concurrentes de la sixième génération : la PlayStation 2 de Sony, la GameCube de Nintendo et la Dreamcast de Sega. Bien que le lancement nord-américain ait été un succès rémanent, la console s'est avérée ne pas être rentable pour son fabricant au début de la vie de la console à cause des coûts de fabrication très onéreux qui était plus cher que le prix de vente. La Xbox a néanmoins réussi à surpasser les ventes de la GameCube et de la Dreamcast, même si la console fut largement distancée par la PlayStation 2 de Sony en termes de ventes mondiales.