L'inquiétude des joueurs face à l'augmentation des prix des jeux vidéo et aux pratiques de monétisation cachées

Titre original : 100€ ou plus pour un jeu vidéo : et si la grosse inquiétude des joueurs ne venait pas du prix, mais de la manière de le cacher ?

De plus en plus, l’inquiétude liée au prix des jeux vidéo s’agrandit chez les consommateurs et, récemment, l’annonce autour de Borderlands 4 a démontré que le jeu vidéo, en réalité, était déjà amené à facturer ses « expériences complètes » à un prix largement supérieur à ce fameux palier des 100 euros qui fait trembler les aficionados de jeux vidéo et le pouvoir d’achat du grand public. Avec ses DLC, Borderlands 4 est prêt à vous facturer… encore plus cher que son jeu de base !

L’augmentation des prix du jeu vidéo, un sujet sensible du point de vue des consommateurs

En parallèle de l’annonce de Grand Theft Auto 6 et de l’approche de sa date de sortie — reportée d’une année supplémentaire en mai dernier, alors qu’il était attendu pour cet automne —, on a commencé à s’inquiéter du prix d’une telle production tant le titre de Rockstar Games s’annonce comme l’un des plus ambitieux de cette décennie. Pour apporter de l’eau au moulin sur ce sujet, il y a eu la hausse des prix des exclusivités Nintendo Switch 2, à l’image de Mario Kart World que le constructeur japonais facture au prix de 79,99€ en version numérique et 89,99€ en version physique. À partir de là, on avait le sentiment qu’il n’y avait plus qu’un pas pour arriver à un tarif de 100€ pour certains titres, et ça, les joueurs ont commencé à le voir d’un très mauvais œil. Au vu des difficultés économiques et sociales, de l’inflation et des soucis de pouvoir d’achat, le jeu vidéo a donné la sensation de devenir un loisir onéreux. Pourtant, une étude américaine a récemment mis en avant le fait que le joueur moyen — sur les terres de l’Oncle Sam, du moins — a pour habitude d’acquérir un voire deux titres au cours de l’année. De ce fait, c’est surtout pour les gros consommateurs de jeux vidéo que cette pratique paraît effrayante.

100€ ou plus pour un jeu vidéo : et si la grosse inquiétude des joueurs ne venait pas du prix, mais de la manière de le cacher ?

Cependant, aucun jeu vidéo n’a réellement appliqué cette forte hausse des prix à l’heure actuelle, et il se murmure que même Grand Theft Auto 6 pourrait respecter les standards actuels des AAA — les jeux vidéo à gros budget — au moment de sa commercialisation. De ce fait, pour l’instant, on peut relativiser, même si l’inquiétude sur ce sujet n’est pas près de quitter notre esprit de sitôt. Toutefois, ce dont il faut se rendre compte, c’est qu’il existe déjà des tas de titres qui ont déjà franchi ce pas, d’une manière ou d’une autre. Si l’on remet une pièce dans la machine aujourd’hui à travers cet article, c’est parce qu’on a récemment eu la confirmation que l’avenir du jeu vidéo Borderlands 4 allait être bâti à grands coups de contenus additionnels, une pratique que la franchise a longtemps employé pour faire grossir l’expérience de chacun de ses titres. Sorti en septembre 2025, Borderlands 4 a révélé, mi-octobre et à l’occasion de la PAX Australia, une feuille de route… comprenant l’équivalent de 90 euros de DLC de contenus plus ou moins narratifs, un montant plus cher que le jeu de base.


Borderlands 4, une expérience ultime facturée 160€ ! Le jeu vidéo coûte déjà plus de 100€ et on ne s’en rend pas toujours compte…

Pour assurer le suivi de Borderlands 4, 2K (éditeur) et Gearbox (développeur) ont décidé d’opter pour le lancement de deux Packs Histoire et de quatre Packs Prime, répartis entre le quatrième trimestre de 2025 et la fin de l’année 2026. Lorsque l’on fait les comptes — en additionnant les prix avec 50 euros, d’un côté, pour les packs Histoire (tarif global, et non unitaire) et 40 euros, de l’autre, pour les packs Prime —, on se retrouve avec une addition quelque peu salée car, au-delà des 90 euros de contenus supplémentaires, c’est aussi le prix du jeu qui rentre en ligne de compte, si bien qu’on paie pour l’expérience globale, ultime pourrait-on dire, la somme de 160 voire 170 euros, selon la plateforme et la version du jeu choisie (physique ou numérique). Et encore, ce prix peut encore augmenter étant donné que Borderlands 4 se décline déjà en plusieurs formats (Deluxe, Super Deluxe). Le constat est donc là, certains jeux vidéo coûtent déjà plus de 100 euros, et si Borderlands 4 a franchi le pas, c’est loin d’être le premier.

100€ ou plus pour un jeu vidéo : et si la grosse inquiétude des joueurs ne venait pas du prix, mais de la manière de le cacher ?

Entre la mécanique des Battle Pass, les jeux-service, les jeux de carte (Hearthstone, Magic, Legends of Runeterra…) les abonnements à certains types de jeux vidéo, tels que les MMORPG (World of Warcraft, Final Fantasy XIV…), certains types de remaster, les lancements d’extension, les microtransactions plus basiques sont déjà tout un tas de pratiques qui font augmenter le prix d’un jeu vidéo. De plus en plus, les jeux vidéo ne sont plus des expériences figées qui ne bougent pas entre leur sortie, à l'instant T, et les années qui suivent leur lancement. Par conséquent, tant qu’il y aura des productions qui continueront d’adopter ces stratégies, certains jeux vidéo coûteront par essence plus de 100 euros, et cette réalité n’est pas tant une nouveauté tant les joueurs sont confrontés à cette réalité depuis très longtemps. En vérité, c’est surtout pour les consommateurs occasionnels et le très large public que cette démarche peut avoir un impact et une image négatifs : l’inquiétude est légitime vis-à-vis des jeux de base, mais les pratiques du jeu vidéo ont déjà prouvé que cette limite a déjà été franchie.