À, l’époque vous auriez dû payer 200 euros pour jouer à cette exclu Xbox, mais vous risquiez de perdre votre sauvegarde à la première partie. Alors le jeu en valait-il la chandelle ? Pas sûr…
À l’époque de la première Xbox, Capcom rêvait grand. Très grand. Avec Steel Battalion, le studio japonais ne proposait pas simplement un jeu, mais une véritable expérience de simulation militaire. Pour 200 euros, les joueurs pouvaient s’installer aux commandes d’un robot de guerre, maniant un contrôleur hors norme composé de leviers, pédales, boutons lumineux et même un essuie-glace. L’objectif : vivre l’immersion totale.
Catastrophe industrielle
Steel Battalion se voulait plus qu’un simple divertissement : une expérience de pilote de mécha, exigeante et réaliste. Les commandes étaient d’une complexité rare : pédales pour avancer ou reculer, manettes pour orienter la tourelle, et un fameux bouton d’éjection protégé par une vitre en plastique. Une fausse manœuvre, et votre robot partait en fumée. Pire encore, oublier de s’éjecter signifiait la mort définitive du pilote : la sauvegarde était effacée, sans retour possible. Une idée folle, cruelle, mais incroyablement punitive pour l’époque.

Ce système a marqué les esprits. Certains joueurs racontent encore la sueur froide ressentie en cherchant frénétiquement le bouton d’éjection avant l’explosion. L’intention de Capcom était claire : créer une tension réelle, une peur de l’échec. Une philosophie aujourd’hui inimaginable dans le jeu vidéo grand public, même dans les jeux From Software.
Dépassé par les évènements
Mais l’ambition de Capcom a fini par se heurter à la réalité technique et communautaire. Steel Battalion souffrait de nombreux problèmes de serveurs, de bugs et de tricheurs ruinant l’expérience en ligne. Des robots immortels circulaient sans scrupule, détruisant toute immersion et décourageant les rares joueurs motivés. Sans un suivi sérieux et avec des promesses de serveurs « dédiés » jamais tenues, la communauté s’est vite vidée.

Aujourd’hui encore, Steel Battalion reste un objet culte. Un symbole de démesure qui a voulu réinventer la simulation, mais qui a surtout marqué les esprits comme l’un des plus beaux échecs de la Xbox. Un jeu qui, à sa manière, a prouvé qu’entre passion et folie, il n’y a parfois qu’un bouton rouge à ne pas rater.