À l’occasion de la TwitchCon qui se tient à San Diego, le studio parisien Quantic Dream a surpris tout le monde en dévoilant Spellcasters Chronicles. Un titre (teasé plus tôt dans la journée par David Cage) qui, au premier abord, semble très éloigné des jeux vidéo solo narratifs habituellement chapeautés par le groupe. Sortez vos baguettes, il est temps de montrer à vos adversaires de quel bois vous vous chauffez. Avec une pluie de boules de feu sur leur trogne, s’il le faut !

Interactive Drama MOBA

Quelques jours avant l’annonce officielle, nous avons pu assister à une présentation du surprenant nouveau projet de Quantic Dream, intitulé Spellcasters Chronicles. Dans les lignes du vieux grimoire qui a permis de donner vie à cette création, nous retrouvons Grégorie Diaconu, un des piliers du studio parisien qui revendique 17 années d’ancienneté. Dans le monde du jeu vidéo, rester dans une même société aussi longtemps, ça relève presque de la magie. Voilà qui tombe bien : ce n’est pas un autre jeu solo narratif SF/Fantastique qu’il est venu présenter en tant que Game Director, mais, attention les yeux, un free-to-play compétitif 3v3 en vue à la troisième personne mêlant action et éléments de stratégie ! Quand Quantic Dream dit que ses développeurs veulent sortir de leur zone de confort, force est de constater qu’ils enfourchent leurs balais magiques et foncent à vive allure vers de nouveaux horizons, qu’ils soient orageux ou non.

Adieu le photoréalisme, adieu le plaisir solitaire, adieu les choix de dialogue, adieu les scripts à foison qui déroulent une histoire. Avec Spellcasters Chronicles, le studio parisien retire les ingrédients qui formaient jusque-là une mixture “QD” que tout le monde connaissait par cœur. En se lançant dans l’expérience MOBA en 3v3, la marmite a des allures de tube à essai où différentes gouttes se mélangent. Il y a du SMITE dans la direction artistique, du Paragon dans l’interface, du Battleborn pour l’action poussée, du Gigantic dans l’invocation de créatures gigantesques, voire même un soupçon de League of Legends, avec des événements mondiaux capables de changer des arcs narratifs. Nous ne savons pas si Quantic Dream a eu l’inspiration divine ou s’il a pioché des éléments dans les livres de sa bibliothèque, mais la formule affiche un côté “best-of” du MOBA. Sera-t-elle magique pour autant ?

C’est pas Sorcerer !

Spellcasters Chronicles se déroule dans un univers où les Dieux sont partis, laissant les mortels à leurs sorts. Cependant, certains ont découvert comment manipuler une source d'énergie leur permettant d'avoir des pouvoirs destructeurs. Souris et clavier entre les mains, le soft demande de protéger ses trois lifestones tout en détruisant celles des adverses dans des parties qui durent 25 minutes. Aux commandes d’un héros virevoltant dans les airs, le joueur peut invoquer des créatures, construire des structures et lancer des sorts pour étendre son influence sur le terrain. Ces magies se choisissent avant de partir au combat à partir d’un deck. L’idée ici est de dire que si vous communiquez bien avec les membres de votre équipe avant même l’affrontement, alors vous créerez les meilleures synergies et vos chances de victoire exploseront.

Six héros nous ont été dévoilés, à savoir la mystic scribe, le sorcier de fer, l’élémentaliste de feu, la sorcière des marais, le shaman de pierre et la nonne astrale. Chaque personnage dispose de ses propres compétences mais partage le fait de pouvoir voler partout sur la map. Cette fonctionnalité permet d’avoir à la fois une vision stratégique de ses troupes, grâce à la hauteur, mais aussi de participer directement à l’action en envoyant des sorts sur les monstres, structures et spellcasters adverses. Comme dans tout MOBA qui se respecte, le contrôle du terrain est extrêmement important. Conquérir des points-clés donne l’opportunité de faire apparaître des légions toujours plus proches de l'ennemi afin de le maintenir sous pression. Chaque joueur a aussi le pouvoir d’invoquer un titan (choisi au préalable dans son deck) à la puissance destructrice. Ces grands gaillards très résistants n’ont qu’une idée en tête : avancer et détruire toutes les lifestones du camp d’en face. Ils peuvent renverser le cours d'une partie à eux seuls s'ils sont bien utilisés (et protégés).

David Mage

La partie à laquelle nous avons pu assister montre des joutes particulièrement dynamiques où le joueur doit faire rapidement des choix… et si possible les bons. Non pas par l’intermédiaire d’une boîte de dialogue comme dans les anciens autres jeux Quantic Dream, mais en utilisant les pouvoirs salvateurs, en défendant, en communiquant, en attaquant, en construisant. “Chaque décision compte pour remporter une partie”, assure Grégorie Diaconu, et il faut reconnaître que nous avons déjà entendu cette phrase sortir de la bouche de David Cage par le passé. Puisque nous évoquons l’ADN du studio, Laura Courouble, la Lead Producer du projet, a évoqué le fait que chaque saison proposera des événements où les joueurs pourront changer le gameplay ainsi que le lore du jeu. Des choix, des conséquences… vous voyez, nous sommes bien en face d’un jeu Quantic Dream !

"Nous avons plein de choses qui chauffent dans le four", promet Grégorie Diaconu. Avec NetEase qui soutient ce projet, les apprentis sorciers pourraient bien nous surprendre. Spellcasters Chronicles sera un free-to-play qui ne sera pas pay to win, a-t-on assuré à JV. Il est développé et sera édité par Quantic Dream. Si vous voulez voir ce que ça peut donner, sachez qu’une bêta fermée arrive avant la fin de l'année. Le jeu n’est pour le moment annoncé que sur PC.