Les Sentinelles, la nouvelle série originale de Canal+, plonge dans une uchronie où la France cherche à créer des soldats augmentés en pleine Première Guerre mondiale. Si le concept semble tout droit sorti d’un récit de science-fiction, il s’appuie pourtant sur des faits bien réels
Depuis le 29 septembre, Canal+ diffuse Les Sentinelles, une série originale qui mêle science-fiction, guerre et histoire. Adaptée de la bande dessinée éponyme, elle nous plonge dans une Première Guerre mondiale revisitée, où la science flirte dangereusement avec la démesure militaire.
Le récit suit Gabriel Ferraud (interprété par Louis Peres), un jeune soldat grièvement blessé sur le front. Sauvé in extremis, il est intégré à un programme expérimental secret mené par l’armée française : la création de soldats « augmentés ». Grâce à l’injection d’un mystérieux sérum, Gabriel devient plus fort, plus rapide et plus résistant que la normale. Il rejoint alors une unité d’élite baptisée… les Sentinelles. Un postulat digne de la science-fiction, mais qui s’appuie sur des éléments bien réels.
Des super soldats, entre fiction et réalité
L’idée d’un humain amélioré au service de la guerre n’est pas qu’un fantasme. Comme le rappelle Guillaume Lemans, scénariste de la série, certaines armées ont bel et bien cherché à repousser les limites du corps humain.
Les Allemands ont vraiment développé des sérums de combat, Certains soldats pouvaient ne pas dormir pendant 72 heures, car ils étaient sous amphétamines. L’objectif était d’avoir des combattants infatigables ou des pilotes capables d’enchaîner des missions de 40 heures.
Lemans fait ici référence à la Pervitine, une forme de méthamphétamine très courante en Allemagne durant les années 30 et 40, et notamment utilisée par la Wehrmacht. Un équivalent fut également utilisé par l’armée britannique, la Benzédrine. La France n’a cependant pas eu de programme similaire, que ce soit durant la 1ère ou la 2nde guerre mondiale. Mais ces expérimentations ont inspiré l’univers des Sentinelles. La série transpose cette idée un peu plus tôt, dans la boue et les tranchées de 1914.
La guerre de 14-18, laboratoire de la mort industrielle
Pour Lemans, la Première Guerre mondiale reste le symbole d’un basculement :
Si la guerre de 14 a fait autant de morts, c’est parce que c’est la première fois que les sociétés industrielles ont pu tester la modernité de leurs armes.
Mitrailleuses, grenades, tanks, lance-flammes, gaz… L’Europe de 1914 devient un terrain d’expérimentation technologique, où les nations rivalisent d’ingéniosité destructrice.
Même les premières armures de combat ont réellement existé ( on peut d’ailleurs en voir dans une mission solo de Battlefield 1) : elles protégeaient des balles, mais leur poids condamnait parfois les soldats à s’enliser et mourir noyés dans la boue, et elles furent donc rapidement abandonner.