En ce moment, pour suivre toutes les sorties vidéoludiques, il faut s’accrocher ! Globalement, en 2025, même s’il y a eu quelques creux, on a connu une recrudescence de jeux vidéo. Entre les exclusivités et la nouvelle machine de Nintendo, les grosses surprises concoctées par l’industrie, les portages Xbox sur PlayStation 5 et j’en passe, on ne savait plus où donner de la tête. Plutôt que d’être emporté par la pléthore de titres qui ont inondé le marché, j’ai décidé d’adapter ma façon de jouer et j’ai bien fait : je ne me suis jamais autant amusé !
Je n’ai pas eu le temps de découvrir tous les jeux vidéo de 2025, et ce n’est pas grave
Il y a quelques mois de cela, aux portes des premiers jours de l’année 2025, le monde du jeu vidéo et les joueurs, par extension, s’attendaient à vivre un véritable raz de marée vidéoludique. Pour cause, un petit jeu, dont l’aura fait à peine trembler ses concurrents, prévoyait déjà de semer la zizanie : Grand Theft Auto 6 ! Face à l’étendue des possibilités offertes par notre cher calendrier grégorien, le futur hit de Rockstar Games — ça paraît évident — avait décidé de nous offrir un ticket à destination d’une Floride décomplexée et caricaturée avec pour fenêtre d’embarquement le mois de septembre 2025. De-là, il était inenvisageable de croire que la majorité des studios allait bomber le torse — ou plutôt se tirer une balle dans le pied — en décidant de camper sur leurs positions et de ne pas déplacer la sortie de leur jeu d’un iota. Du coup, après la paralysie collective qui a frappé le monde du jeu vidéo, le temps que Rockstar Games abatte sa carte pour 2025, on a eu le droit à un branle-bas de combat et une réorganisation générale. À lui seul, Grand Theft Auto 6 a changé le rythme de cette année 2025 — pour être finalement repoussé (pour l’instant ?) au mois de mai 2026 —, mais également mon propre rythme.

Personnellement, j’ai toujours eu cette impression que l’année 2025 allait être particulièrement chargée. Pourtant, à mesure que l’on s’apprête à clore cet énième chapitre du troisième millénaire, les mois qui se sont écoulés étaient plutôt en dents de scie, prisonniers d’un faux rythme plus ou moins consécutif au volatil GTA 6 qui vivote d’une fenêtre de sortie à l’autre. Mais plus que tout ça, c’est surtout que les sorties réellement majeures de l’année ne m’ont fait ni chaud ni froid. Pour moi, Kingdom Come Deliverance II, Death Stranding 2, Ghost of Yotei, Mario Kart World, Monster Hunter Wilds, Metal Gear Solid Delta : Snake Eater, Borderlands 4, ce n’était clairement pas des priorités. Au mieux, des titres à ajouter à la liste des jeux qui m’intriguent à long terme. Cette absence de AAA d’envergure tout au long de mon année, je l’ai ressenti et, hormis Assassin’s Creed Shadows qui rentrait dans mon cadre professionnel, je m’en suis bien porté. Car, finalement, j’ai pu faire des découvertes bien plus précieuses et me forger tout un tas de souvenirs, quitté à faire l’impasse, sur le moment, sur quelques-uns des titres faisant partie de l’avalanche de la rentrée 2025/2026.

Ce n’est ni un drame, ni une fin en soi, d’autant que le jeu vidéo n’a jamais démontré l’envie de ralentir la cadence en termes de productions lors des dernières années. En fin de compte, plus le temps passe et plus le jeu vidéo nous demande d’avoir la même philosophie que pour de nombreux domaines artistiques. Une vie — où les obligations professionnelles et familiales prennent de plus en plus de poids au fil des années — n’offre pas le temps de tout entendre, tout voir et tout lire, et c’est un processus de longue haleine de comprendre que l’on devra, au cours de notre existence, faire des concessions et qu’on ne pourra pas lire tous les films qui sortent, voir tous les films que le Septième art a été en mesure de créer et d’entendre les chansons et autres mélodies que les artistes coucheront sur le papier. Pour le jeu vidéo, c’est pareil et cette année 2025 m’a fait comprendre qu’il faut créer son propre tempo et non se laisser emporter par le courant des sorties. En faisant ça, j’ai réalisé que je ne m’étais jamais autant amusé !
Fini les AAA à la pelle et la pression : j’ai changé ma façon de jouer et j’aime encore plus les jeux vidéo depuis ça
Avec le recul, je me rends compte que j’ai passé la majorité de l’année à sélectionner soigneusement mes jeux plutôt qu’à courir après toutes les grosses sorties AAA du moment. Oui, je me suis imposé un rythme différent, mais opter pour une autre dynamique vidéoludique ne veut pas dire qu’on s’arrête complètement de jouer ou que l’on réduit la voilure. Pour ma part, et en parallèle de certains titres actuels, je me suis plutôt orienté vers des jeux vidéo qui traînaient dans ma bibliothèque depuis quelque temps ou vers des recommandations dont on pouvait me parler par-ci par-là au détour d’une conversation, et mine de rien, ça m’a permis de mieux profiter des jeux que je lançais, là où suivre l’enchaînement des sorties peut exercer une forme de pression, tout comme le fait de tenir une liste et de vouloir rayer un maximum de noms le plus rapidement possible. Cette année, j’ai fait le choix de prendre mon temps et ça n’a fait qu’accroître mon plaisir de jouer et de découvrir des titres que j’avais mis de côté dans l’attente de pouvoir les lancer dans de bonnes dispositions. Qui plus est, en faisant cela cette année, j’ai pu davantage réalisé à quel point les AA et autres titres plus modestes pouvaient être bien plus divertissants que des titres aux ambitions démesurées.

S’il y a bien évidemment eu la révélation Clair Obscur : Expedition 33, je n’oublierai pas ma découverte de Xenoblade Chronicles X, de Fantasy Life i : La Voleuse de temps, Grand Theft Auto 3 (même si je me suis arraché les cheveux sur les missions d’ambulance…), The Rogue : Prince of Persia, Code Vein, Shinobi : Art of Vengeance ou encore Final Fantasy Tactics : The Ivalice Chronicles dont je me délecte actuellement. Au-delà d’être dans une dynamique de « slow run », de picorer quelques titres à droite à gauche grâce au Game Pass — un sujet qui fait couler un torrent d’encre en raison des augmentations de prix décrétées par Microsoft… — et de prendre conscience qu’il n’y a aucun mal à remettre à plus tard certains titres pour mieux les découvrir par la suite, je me suis également fixé un objectif vis-à-vis de la scène indépendante. Plus encore qu’au long de cette année, je veux vraiment allouer du temps à la découverte de jeux indépendants, qu’ils soient anciens ou tout juste disponibles, et je me suis donné une règle simple : faire au moins un ou deux jeux vidéo indés entre deux « gros » jeux et regarder régulièrement dans les promotions du Nintendo eShop pour trouver des titres plus ou moins anciens et plus ou moins indépendants pour rester dans cette dynamique de découverte et de curiosité. D’ailleurs, ce qui m’encourage d’autant plus à maintenir ce schéma, c’est le fait d’avoir finalement investi dans une Nintendo Switch 2, typiquement le genre de machine qui se prête aux petites découvertes, jeux indépendants et titres plus conséquents que l’on peut emporter partout avec nous. Bref, 2025 a changé pas mal de choses dans ma consommation du jeu vidéo et je me vois mal revenir en arrière tant ça a été l'une des meilleures décisions pour entretenir mon amour du jeu vidéo.