Conditions de travail alarmantes chez MercurySteam : témoignages de développeurs sur l'exploitation et la peur au sein du studio

Titre original : "Des conditions de travail déplorables" Les développeurs de ce jeu Nintendo ont lancé l'alerte dès 2021... aujourd'hui c'est pire !

Rien ne va plus chez ce studio bien connu des joueurs (et qui a notamment développé un jeu pour Nintendo). Une enquête a été publiée, voici ce qu’il faut en retenir.

Vous vous souvenez de MercurySteam, le studio derrière Castlevania : Lords of Shadow et Metroid Dread ? Le 22 mai 2025, l’équipe a sorti son dernier jeu d’action-aventure, Blades of Fire, et au-delà de l’accueil contrasté - autant critique que commercial - du titre, rien ne va plus en coulisses. Dans une enquête publiée ce 15 octobre, nos confrères de 3DJuegos dévoilent un environnement toxique, marqué par la peur et les heures supplémentaires imposées.

L’article du média espagnol couvre des événements allant de janvier à septembre 2025, grâce aux témoignages d’une douzaine de développeurs de MercurySteam (certaines toujours en poste, d’autres non). Au début des années 2020, le studio avait déjà été épinglé pour ses conditions de travail.

10h de travail par jour

L’enquête révèle déjà que début 2025, MercurySteam a instauré une nouvelle politique d’horaires de travail, invoquant des “besoins de production”. C'est alors la dernière ligne droite du développement de Blades of Fire. Ce fut d’abord des journées de 9h puis de 10h pour certains employés, et pas sur la base du volontariat. Un développeur parle notamment du caractère “totalement obligatoire” de ces heures (alors qu'en Espagne, c'est quelque chose qui doit normalement rester volontaire).

“L'entreprise exploitait l'ignorance générale des travailleurs quant à leurs droits”, précise 3DJuegos. Le média évoque également le climat entretenu par MercurySteam : celui d’un sacrifice collectif et d’un sentiment d’urgence, voire d’intimidation.

Si Mercury fait bien une chose, c'est jouer avec la peur, car il n'y a nulle part où aller dans l'industrie - Un développeur qui s’est confié à 3DJuegos

Blades of Fire

"Des conditions de travail déplorables" Les développeurs de ce jeu Nintendo ont lancé l'alerte dès 2021... aujourd'hui c'est pire !

S’opposer à ces heures pouvait être mal vu par la direction, voire déboucher sur un licenciement. Un développeur raconte par exemple comment sa période d’essai s’est achevée deux jours avant son terme, pour avoir (en gros) refusé de faire des heures en plus.

Quand il y en a plus, il y en a encore

Qui plus est, la direction de MecurySteam aurait réduit voire supprimé le télétravail (même dans le cas d’un motif médical). Les congés ont été limités, et les plannings modifiés à la dernière minute.

Entre le 20 et le 22 août, 18 salariés ont été licenciés en raison d’un “manque de travail” au sein du studio et des ventes décevantes de Blades of Fire. Un argument difficile à accepter pour ceux qui sortaient de plusieurs mois de travail intensif.

Depuis septembre, le studio aurait renforcé sa surveillance en interne : suppression des canaux de discussion informelle, audits aléatoires. De quoi installer un climat de silence. “La peur s'installe et le silence se fait sentir”, décrit l’un des employés.