Sorti en 2016, ce GTA-like devait être le grand retour d’une saga culte, dans un décor du Sud des États-Unis des années 60. Le jeu n’a pourtant pas réussi à s’imposer dans la mémoire collective. Mais une séquence devenue virale…

Quand un simple extrait devient un monument du web

Tout part d’une vidéo anodine, enregistrée par un joueur en pleine session de Mafia III. On y entend une mère s’adresser à son fils, lui rappelant à plusieurs reprises — avec une insistance mêlant exaspération et inquiétude — d’aller aux toilettes. Rapidement surnommé “Go to the bathroom”, le clip est devenu un mème international, circulant sur YouTube, Reddit et TikTok, remixé à l’infini par des internautes fascinés par son ton surréaliste.

Ce court extrait a traversé les années, continuant de ressurgir dans les compilations de “moments cultes du jeu vidéo”. Ce phénomène illustre à quel point certains contenus échappent à leur contexte initial : Mafia III est presque oublié, mais cette vidéo demeure, devenue un symbole involontaire de la culture Internet des années 2010.

Mafia III, un retour manqué pour une série ambitieuse

Lorsque Mafia III paraît en octobre 2016, les attentes sont immenses. Développé par Hangar 13 et édité par 2K Games, le jeu promettait une expérience narrative mature, dans un univers inspiré de la Nouvelle-Orléans de 1968. Malgré une histoire saluée pour sa mise en scène et son propos social, le titre déçoit techniquement : bugs, répétitivité des missions et intelligence artificielle limitée ternissent rapidement son image.

Les critiques oscillent entre l’enthousiasme pour son ambiance et la frustration face à son gameplay. Avec une moyenne de 68 sur Metacritic, Mafia III n’a pas rencontré le succès espéré, même si ses ventes initiales furent correctes grâce à la notoriété de la licence. Depuis, la saga a connu une édition “Definitive” en 2020, avant qu’un nouvel opus soit évoqué sans jamais être confirmé officiellement.

Neuf ans plus tard, Mafia III reste un jeu inégal, coincé entre ambition et exécution imparfaite. Mais paradoxalement, c’est un moment d’improvisation totale, capturé par hasard, qui lui a offert l’éternité numérique — preuve que sur Internet, l’histoire ne retient pas toujours ce que les studios avaient prévu d’écrire.