Fortnite : Epic Games poursuit deux créateurs pour fraude au moyen de 20 000 bots dans un scandale de manipulation de popularité

Titre original : Il a voulu gagner de l’argent facilement, mais tout ce qu’a remporté ce joueur, c’est un procès !

Deux créateurs ont cru devenir riche en contournant un système de rémunération des créateurs de contenu en utilisant des bots. Résultat ? Bannis et sous le coup de poursuite judiciaires, pas de bol…

Fortnite, ce n’est plus seulement des danses, des skins et des combats dans tous les sens. Depuis plusieurs années, Epic Games mise aussi sur son mode Créatif, où les joueurs deviennent des développeurs grâce à un éditeur à la Unreal Engine. Le système est plutôt cool : plus une île attire de monde, plus son créateur peut toucher une part du gâteau. Mais certains ont voulu tricher avec les règles du jeu...


Celui qui sait s'arrêter ne périclite jamais.

Selon Epic Games, deux créateurs, Idris Nahdi et Ayob Nasser, ont mis en place un stratagème pour gonfler artificiellement la popularité de leurs cartes. En utilisant plus de 20 000 bots, ils auraient fait croire à une affluence record sur leurs îles, récoltant ainsi plusieurs dizaines de milliers de dollars. Problème : la majorité des interactions, entre 88 et 99 %, n’étaient tout simplement pas humaines.

Epic n’a pas tardé à réagir. Une fois les anomalies repérées, les paiements ont été suspendus et les cartes concernées retirées du programme. Le studio a ensuite décidé de porter l’affaire devant la justice. « Les accusés ont programmé les comptes de bot pour interagir avec leurs propres îles Fortnite », précise le dossier déposé au tribunal. Pour Epic Games, cette affaire dépasse largement la question de l’argent. L’entreprise affirme vouloir « protéger l’intégrité de son programme de création », en rappelant que les développeurs honnêtes méritent d’être rémunérés selon l’engagement réel des joueurs. Derrière cette poursuite, il y a aussi un message clair adressé à la communauté : la triche, sous quelque forme que ce soit, n’a pas sa place dans l’écosystème Fortnite.


Quand il n'y a plus d'arbres, il n'y a plus de singes

Le studio va même plus loin en demandant aux tribunaux d’interdire aux deux accusés — ainsi qu’à leurs « héritiers et successeurs » — de créer de nouveaux comptes ou de jouer à Fortnite. Une formulation surprenante, qui souligne la détermination d’Epic à en faire un exemple. Ce n’est pas la première fois que le développeur de Fortnite montre les dents. Ces dernières années, Epic a poursuivi plusieurs créateurs de logiciels de triche et même des participants de tournois pour comportement frauduleux. À travers ces actions, la société entend rappeler que son univers repose sur la créativité et l’équité, pas sur la manipulation.

L’affaire Nahdi et Nasser illustre bien les dérives possibles d’un système basé sur l’engagement. Ce qui devait être un tremplin pour les créateurs passionnés s’est transformé, pour deux d’entre eux, en véritable piège judiciaire. Ils voulaient gagner gros, mais c’est Epic Games qui a eu le dernier mot.