Qui ne s’est jamais mis à siffloter le thème de Jurassic Park, Star Wars, Harry Potter, Le Parrain, E.T. L’Extra-terrestre ou d’un autre grand classique du cinéma ? Même si l’on a cité des thèmes musicaux iconiques, il y en a un qui trône au-dessus de la mêlée. Créé il y a 49 ans de cela, c’est encore aujourd’hui la mélodie la plus célèbre de l’histoire du Septième Art, et tout le monde est capable de l’identifier !
La musique de ce film culte est sûrement la plus connue au monde
Dans l’histoire du cinéma, il y a des mélodies qu’on est capable d’identifier de manière quasiment instinctive, et ce, dès les premières notes. Iconique, le thème principal du film Le bon, la brute et le truand, composé par Ennio Morricone, reste encore aujourd’hui l’un des symboles les plus forts du cinéma mondial. Créée il y a quarante-neuf ans, cette mélodie a depuis franchi toutes les frontières, devenant un véritable langage universel associé au duel, à la tension et à l’imaginaire du Far West. À l’époque de sa création, Ennio Morricone avait déjà collaboré avec Sergio Leone sur plusieurs films, spécialement Il était une fois dans l’Ouest, mais c’est bien ce thème précis qui a cristallisé la reconnaissance internationale de leur duo.

Le sifflement qui ouvre la composition, inspiré du hurlement d’un coyote, donne le ton du morceau : un mélange d’étrangeté et de sauvagerie qui colle parfaitement à l’atmosphère de ce western culte. Introduite lors de la scène d’exécution de Tuco, la musique installe d’emblée un climat à la fois ironique et dramatique, typique de la patte artistique de Sergio Leone. Qui plus est, le morceau repose sur une instrumentation volontairement atypique. D’un côté, des guitares électriques. De l’autre, des flûtes. Sans oublier les percussions et voix humaines qui s’entremêlent dans une tension constante. Cette approche sonore a finalement contribué à graver la mélodie dans la mémoire collective, à tel point que même ceux qui n’ont jamais vu le film la reconnaissent instantanément.
Toute une partition pour créer la musique du film de western Le Bon, la Brute et le Truand
Aujourd’hui, avec le recul, on comprend que ce qui a contribué à rendre cette bande-originale si singulière, c’est la méthode de travail qui a uni Sergio Leone et Ennio Morricone. Contrairement à la pratique habituelle du cinéma, la musique a en réalité été composée avant le tournage. Sergio Leone, fidèle à sa manière de diriger, confiait à son compère Ennio Morricone une idée du ton général et du contexte, sans entrer dans les détails du scénario. De là, le compositeur imaginait alors des thèmes que le réalisateur diffusait ensuite sur le plateau, lors les prises de vue. En fin de compte, il y avait un objectif clair derrière cette démarche à contre-courant des standards habituels, à savoir de faire en sorte que la musique et les images soient pensées ensemble, et non séparément.
Ennio Morricone avait pour habitude d’expliquer que, selon lui, le son et l’image ont une importance égale au cinéma. C’est donc cette philosophie, appliquée à la lettre dans Le bon, la brute et le truand, qui explique en grande partie la cohérence entre la mise en scène et la bande originale. D’ailleurs, un secret de tournage voudrait que le compositeur ait même attribué un instrument distinct à chaque personnage principal : le sifflement pour « Le Bon », la flûte pour « La Brute », et une voix grave pour « Le Truand », ce qui renforce la personnalité de chacun et donne à la musique une dimension narrative assez rare. Près de cinq décennies plus tard, cet air continue de résonner dans la culture populaire, inspirant d’innombrables hommages, parodies ou reprises.