Rockstar veut bouleverser les codes du monde ouvert : GTA 6 ne promet pas seulement une carte immense, mais une ville vivante où chaque PNJ et chaque rue réagissent à vos choix. Vice City devient une métropole organique, conçue comme une entité à part entière.
Une ville qui respire... différemment
Mike York, ancien de chez Rockstar entre 2012 et 2017 (crédité sur GTA 5 et GTA Online), a partagé sa vision de Grand Theft Auto VI il y a quelques mois maintenant, lors d'un entretien pour Kiwi Talkz. Selon lui, si les deux trailers de GTA 6 ont impressionné par leur mise en scène, l’expérience sera encore plus marquante manette en main. Car le véritable défi du jeu n’est pas la taille de la carte, mais la capacité à transformer Vice City en un organisme vivant.
Contrairement à d’autres mondes ouverts, ici les passants ne seront pas de simples figurants. Chaque PNJ pourrait avoir ses propres réactions : un badaud qui s’étonne d’une bagarre, une personne ivre sortant de boîte, ou encore un pêcheur faisant sa routine quotidienne. Ces petits morceaux de vie donneraient l’impression que la ville n’existe pas uniquement pour le joueur, mais qu’elle poursuit son activité indépendamment de lui. Mike York évoque une approche "organique", où les événements naissent naturellement plutôt que de suivre des scripts figés. Le joueur pourra tomber sur une altercation improvisée, croiser un groupe de fêtards ou observer une scène de rue imprévisible. Cette spontanéité créerait une expérience différente à chaque partie. L’ambition est claire : que Vice City devienne un personnage à part entière.

La comparaison avec The Witcher 3 : Wild Hunt revient souvent, non pour son univers médiéval, mais pour la richesse de son monde. Rockstar souhaite pousser ce concept encore plus loin : chaque coin de rue pourrait raconter une histoire différente selon l’heure, la météo ou vos choix. Ce n’est plus seulement un décor, mais une ville “humaine”, dont l’énergie et les interactions composent le cœur du gameplay.
Défis techniques, ambition budgétaire : Rockstar sur le qui-vive
Un tel projet implique forcément des contraintes. Mike York rappelle que, durant la création de GTA 5, les équipes testaient le jeu durant de longues journées pour éliminer les bugs. Avec GTA 6, cette exigence est encore plus cruciale : une foule qui réagit mal, un PNJ qui se bloque ou une animation ratée suffiraient à briser l’illusion.
Les performances constituent un autre enjeu. Selon les informations disponibles, la version console de lancement ne ne tournerait pas à 60 fps. Ce niveau de fluidité serait plutôt attendu sur PC ou lors d’une réédition ultérieure. Preuve que la richesse de l’univers met déjà à rude épreuve les machines actuelles.
Vient enfin la question du budget. Red Dead Redemption 2 avait déjà coûté environ 800 millions de dollars. GTA 6, lui, s’annonce comme un mastodonte encore plus onéreux, avec un investissement estimé entre 1 et 2 milliards. Rarement un jeu vidéo n’aura mobilisé autant de moyens humains et financiers. Ce pari reflète la volonté de Rockstar de hisser la licence au sommet, en proposant bien plus qu’une simple suite.
En combinant densité urbaine, comportements réalistes et ambition technique démesurée, Rockstar entend transformer Vice City en un terrain de jeu inédit. L’objectif n’est pas seulement de prolonger l’héritage de GTA 5, mais de redéfinir ce que signifie “vivre” dans un monde ouvert.