L’heure est à la contre-attaque chez Tencent ! Après avoir été accusé par Sony de plagier leur licence mythique, le géant chinois se défend et pointe du doigt la firme nippone, arguant qu’elle chercherait à bâtir un monopole.
Le feuilleton judiciaire de l’été reprend de plus belle ! Il y a de cela quelques mois, Sony a intenté une action en justice en Californie, affirmant que Light of Motiram, le jeu du géant chinois Tencent, était une copie éhontée de sa célèbre série Horizon. Les éléments contestés par Sony incluaient notamment une héroïne rousse, une faune robotique et des paysages post-apocalyptiques, dépeignant le soft comme un clone cherchant à exploiter le succès d’Horizon Zero Dawn et Forbidden West. A présent, c'est au tour de Tencent de sortir les crocs ! Et l’entreprise chinoise n’y va pas de main morte.
"Sony cherche à obtenir un monopole illicite"
En réponse aux accusations de Sony, Tencent a demandé au tribunal de rejeter l’affaire, arguant que la plainte va bien au-delà de la protection de la propriété intellectuelle. L'entreprise chinoise soutient que "Sony cherche à obtenir un monopole illicite" en s’appropriant des conventions narratives de genre qui ont été utilisées par des dizaines d'autres jeux depuis des années.
Selon Tencent, Sony voudrait transformer des "ingrédients de genre omniprésents en actifs propriétaires", entendant par là que la firme nippone pourrait s'octroyer des droits exclusifs sur des concepts tels que les héros aux cheveux roux, les civilisations en ruine et les monstres mécaniques, des éléments que l'on retrouve, toujours selon eux, dans des titres et licences variés comme The Legend of Zelda, Far Cry, Outer Wilds, Enslaved ou encore Biomutant.
Horizon à gauche, Light of Motiram à droite

Pour le géant chinois, la défense de Sony stipulant qu’Horizon Zero Dawn serait “un monde de fiction sans précédent” ne tient pas. Une affirmation qui, à leurs yeux, est "surprenante" et "catégoriquement contredite" par les développeurs de Sony eux-même, ne se cachant pas de s’être inspirés d'œuvres déjà établies. Le dossier de Tencent insiste sur le fait que l'entreprise japonaise cherche avant tout à court-circuiter la concurrence, s’appuyant sur des hypothèses de ceux à quoi le jeu pourrait ressembler, “les infractions présumées n’ayant pas eu lieu et pourraient même ne jamais avoir lieu.” D’autant plus que Light of Motiram est à peine en phase de développement et ne devrait pas sortir avant la fin de l'année 2027.
Copier sur le voisin, Sony l’aurait déjà fait
Tencent pourrait même renverser la vapeur avec son argument clé, qui réside dans les déclarations des développeurs de Horizon Zero Dawn. Le directeur artistique du jeu, Jan-Bart Van Beek, aurait publiquement reconnu que le concept central du jeu, une femme rousse intrépide évoluant dans un monde envahi par des machines, avait déjà été exploré. Il aurait notamment comparé cela à Enslaved: Odyssey to the West, un titre de 2013 présentant des thèmes et des visuels similaires, allant jusqu'à émettre des doutes lors du développement de Zero Dawn.

Sony aurait initialement mis le projet de côté pour éviter les risques, avant de le relancer en toute connaissance de cause. La communauté des joueurs avait d'ailleurs relevé la ressemblance frappante entre Horizon Zero Dawn et Enslaved lors du lancement en 2017. Un retour de bâton en vue pour la firme nippone, ou une tentative désespérée de sauver les meubles après s’être fait épinglé du côté de Tencent ? Seul le temps nous le dira.
La stratégie de Sony, si elle est avérée, rappelle étrangement le dernier brevet déposé par Nintendo au sujet de sa licence phare Pokemon, impactant l’industrie vidéoludique tant les mécaniques de jeux que la firme cherche à s’approprier sont vagues. On prie pour que PlayStation ne prenne pas la même voie.