Russell Crowe incarne Hermann Göring dans "Nuremberg", un rôle controversé accueilli par des critiques mitigées au TIFF

Titre original : Russell Crowe prête ses traits à l’un des hommes les plus infâmes de l’Histoire dans ce film, et les premières critiques ne lui font pas de cadeaux…

Il y a quelque temps, on a pu découvrir les premières images du prochain rôle de l’acteur Russell Crowe (Gladiator, L.A. Confidential, American Gangster) au cinéma, et on a tout de suite compris qu’il allait s’agir d’un défi délicat et de taille ! Récemment présenté dans le cadre d’un festival et soumis au visionnage auprès de quelques médias, le prochain long-métrage de Russell Crowe divise : il est fortement applaudi… mais est loin d’être parfait !

Russell Crowe revient au cinéma avec un rôle particulièrement délicat…

Présenté en avant-première au Festival International du Film de Toronto (TIFF), le dernier long-métrage dans lequel apparaît l’acteur Russell Crowe, à savoir Nuremberg, fait déjà beaucoup parler de lui. En l’occurrence, le film met en scène l’acteur australien, tête d’affiche de Gladiator en 2000, dans un rôle particulièrement sensible : celui du commandant nazi Hermann Göring, figure centrale des procès de Nuremberg. L’annonce avait immédiatement attiré l’attention, certains allant jusqu’à évoquer une potentielle performance capable de décrocher un Oscar tant l’acteur semblait habité par ce personnage historique, bien qu’il ait avoué avoir eu du mal à trouver la bonne façon de l’incarner.

Russell Crowe prête ses traits à l’un des hommes les plus infâmes de l’Histoire dans ce film, et les premières critiques ne lui font pas de cadeaux…

Réalisé et écrit par James Vanderbilt, scénariste de Zodiac (2007) et Scream (2022), le film s’inspire du livre The Nazi and the Psychiatrist de Jack El-Hai. Il explore la personnalité d'Hermann Göring à travers ses échanges avec le psychiatre américain Douglas Kelley, figure clé des procès de Nuremberg. Pour porter ce récit, James Vanderbilt s’est entouré d’un casting solide : Rami Malek, oscarisé pour Bohemian Rhapsody, et Michael Shannon, double nommé aux Oscars, complètent la distribution. Pour Russell Crowe, ce rôle marque une nouvelle étape dans une carrière en dents de scie. Considéré comme l’un des plus grands acteurs du début des années 2000, l’interprète de Gladiator avait vu sa notoriété décliner ces dernières années. Son récent succès dans L'Exorciste du Vatican (76 millions de dollars de recettes pour un budget de 18 millions) avait toutefois relancé la machine.


Le film Nuremberg, applaudi au TIFF mais ciblé par les critiques de la presse

Si la projection au TIFF avait suscité l’enthousiasme, se concluant sur une standing ovation de quatre minutes, la réception critique s’est avérée beaucoup plus contrastée. Sur Rotten Tomatoes, Nuremberg affiche actuellement un score de 59 %. C’est correct, mais ça pourrait être mieux ! D’autant qu’avec un tel score, les chances d’obtenir l’une des grandes distinctions du 7ᵉ Art risquent de se réduire. Néanmoins, ce chiffre est à relativiser : il repose pour l’instant sur seulement dix-sept critiques (à l’heure où ces lignes sont écrites), ce qui laisse la porte ouverte à une évolution positive… ou non. Quoi qu’il en soit, en y regardant de plus près, les retours eux-mêmes traduisent un débat autour de l’approche du film, notamment au sujet de l’interprétation de Russell Crowe et du traitement du récit.

Russell Crowe prête ses traits à l’un des hommes les plus infâmes de l’Histoire dans ce film, et les premières critiques ne lui font pas de cadeaux…

Pete Hammond (Deadline Hollywood) salue « l’un de ses rôles les plus complexes », tandis que Robert Kojder (Flickering Myth) parle d’« une performance terrifiante et brillante ». À l’inverse, Owen Gleiberman (Variety) estime que le film n’explore pas assez « la nature du mal » au cœur de Göring, et Nick Schager (The Daily Beast) juge l’ensemble « professionnel, mais poussiéreux ». Chris Evangelista (Slashfilm) regrette un rythme sans surprise, quand Joey Magidson (Awards Radar) souligne que seule la fin reste marquante. Enfin, Kevin L. Lee (AwardsWatch) insiste sur « une leçon d’histoire qui doit encore être enseignée », défendant la portée du film malgré ses défauts.