Ce film d’arts martiaux sorti en 1988 et réalisé par Newt Arnold est une œuvre emblématique qui a non seulement catapulté Jean-Claude Van Damme au rang de star internationale de l’action, mais a également ravivé l’intérêt pour le genre des arts martiaux en Amérique. Cette coproduction américano-hongkongaise culte, actuellement disponible sur la plateforme de streaming Prime Video d’Amazon, se distingue par son récit intense et ses séquences de combat qui ont marqué une génération de cinéphiles et d’artistes martiaux.
Au cœur du Kumite
L'histoire de Bloodsport s'attarde sur le capitaine de l'armée américaine Frank Dux, interprété par Jean-Claude Van Damme, un pratiquant d'arts martiaux qui, depuis son enfance, s'entraîne sous la tutelle du sensei Senzo Tanaka. Animé par le désir de perpétuer l'héritage de son clan après la mort du fils de Tanaka, Shingo, Frank Dux décide de participer au Kumite, un tournoi clandestin d'arts martiaux à Hong Kong où tous les coups sont permis. Son départ sans autorisation de l'armée le pousse à devoir échapper à deux agents du Criminal Investigation Command, Helmer (Norman Burton) et Rawlins (Forest Whitaker), chargés de le retrouver et de l'arrêter. À Hong Kong, Dux se lie d'amitié avec Ray Jackson (Donald Gibb), un combattant américain de Vale Tudo, et impressionne les organisateurs du Kumite en démontrant le touché mortel du Dim Mak. Le tournoi est jalonné de défis, notamment contre le champion en titre, Chong Li (Bolo Yeung), dont Dux bat le record du KO le plus rapide dès le premier jour.
La réalisation du film a été assurée par Newt Arnold, dont la carrière cinématographique s'est étendue sur quarante-cinq ans et qui avait déjà été récompensé deux fois par le Directors Guild of America Award pour son travail d'assistant réalisateur sur des films comme Le Parrain II. Le scénario, écrit par Christopher Cosby, Mel Friedman et Sheldon Lettich, est basé sur les affirmations du vrai Frank Dux, bien que bon nombre de ces récits aient été contestés après la sortie du film, y compris par le coscénariste Sheldon Lettich lui-même. Le tournage de Bloodsport s'est déroulé entièrement à Hong Kong, marquant le premier long-métrage américain réalisé dans la ville depuis 1969, et a même inclus des scènes tournées dans la désormais démolie Cité fortifiée de Kowloon. La bande originale du film, composée par Paul Hertzog, a également contribué à son ambiance caractéristique avec des chansons comme Fight to Survive et On My Own interprétées par Stan Bush.
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De la censure à la gloire
Bloodsport a connu un succès notable au box-office, engrangeant 50 millions de dollars au box-office mondial pour un budget de seulement 1,5 à 2,3 millions de dollars. Cependant, la réception critique a été défavorable. Sur Rotten Tomatoes, le film affiche un taux d'approbation de 50% de la presse qui y voit "un exercice recyclé de film d'action cliché et pratiquement sans intrigue". Puis le film n'a pas été sans controverses. Le chercheur en médias Jack G. Shaheen a critiqué Bloodsport dans son livre Reel Bad Arabs pour avoir renforcé des stéréotypes anti-arabes, dépeignant les Syriens comme "laids, sexuellement agressifs, inintelligents et trompeurs".
Malgré ces critiques et controverses, Bloodsport a exercé une influence considérable. Il est cité comme une source d'inspiration pour le jeu vidéo Mortal Kombat dont le personnage de Johnny Cage est une parodie de Jean-Claude Van Damme. Le succès du film a contribué à la résurgence du genre des films d'arts martiaux en Amérique et a engendré plusieurs suites, même si Jean-Claude Van Damme n'y a pas participé. Sa performance aurait même inspiré des artistes martiaux comme le croate Mirko "Cro Cop" Filipović à s'entraîner.