Cette actrice, dont la carrière s’étend sur plus de cinq décennies, s’est imposée comme une figure incontournable du cinéma mondial, captivant les cinéphiles par son talent indéniable et ses interprétations mémorables. À 75 ans, cette comédienne emblématique, qui a participé à plus d’une centaine de films et de séries, ainsi qu’à près de quarante productions théâtrales, est célébrée pour sa force à l’écran. Pourtant, malgré une filmographie riche et des rôles fabuleux qui lui ont valu de nombreuses distinctions, une anomalie persiste dans son palmarès : l’absence de la prestigieuse statuette dorée des Oscars, et ce, malgré trois nominations. Ce paradoxe soulève la question de la reconnaissance de l’Académie envers des genres tels que la science-fiction et la comédie, dans lesquels Sigourney Weaver excelle avec brio.
Une pionnière des héroïnes d'action
Sigourney Weaver s'est révélée auprès du grand public en 1979 lorsqu'elle a incarné Ellen Ripley dans le film de science-fiction Alien, le huitième passager de Ridley Scott. Ce rôle, initialement envisagé pour un homme, a été transformé par sa performance, établissant Ripley comme l'une des figures féminines les plus marquantes de l'histoire du cinéma et propulsant Weaver au rang de pionnière des héroïnes d'action dans le genre de la science-fiction. Elle a repris ce personnage emblématique dans trois suites, Aliens, le retour (1986), Alien 3 (1992), et Alien, la résurrection (1997), même si les deux dernières n'ont pas rencontré le même accueil critique. Sa prestation dans Aliens, le retour, dirigé par James Cameron, lui a d'ailleurs valu une première nomination à l'Oscar de la Meilleure actrice, un fait rare pour un film de science-fiction à l'époque.
Au-delà de l'univers d'Alien, la carrière de Weaver présente une diversité impressionnante. Elle a brillé dans des comédies à succès dont la franchise Ghostbusters où elle a interprété Dana Barrett à plusieurs reprises, de 1984 à 2021. Elle a également tenu des rôles dramatiques exigeants, notamment celui de la primatologue Dian Fossey dans Gorilles dans la brume (1988) et de la redoutable Katharine Parker dans Working Girl (1988). Ces deux performances lui ont valu une reconnaissance sans précédent et ont fait d'elle la première actrice à remporter deux Golden Globes la même année pour deux rôles différents. Sa collaboration avec James Cameron s'est poursuivie avec Avata* (2009), l'un des films les plus rentables de tous les temps, où elle a incarné la Dr. Grace Augustine, un rôle qu'elle reprend dans les suites de la saga. Weaver a également prêté sa voix à de nombreux projets animés et documentaires, tels que WALL-E (2008), Le conte de Despereaux (2008), Le Monde secret des baleines (2021) et la série Planet Earth.

Une gloire sans Oscar
Le talent de Sigourney Weaver a été reconnu par l'industrie du 7e Art tout au long de sa carrière. Ses performances dans la science-fiction ont été saluées par deux Saturn Awards, notamment pour Aliens, le retour et Avatar. En 2011, elle a même décroché un Grammy Award pour le Meilleur album parlé. De plus, son empreinte durable sur le cinéma a été honorée par une étoile sur le Hollywood Walk of Fame en 1999, un Lifetime Achievement Award au Festival international du film de Chicago en 2001 et un Donostia Award au Festival international du film de Saint-Sébastien en 2016. Elle a récemment reçu le Lion d'or pour l'ensemble de sa carrière au Festival international du film de Venise en 2024 ainsi que le Goya International Award par l'Académie espagnole du cinéma la même année.
Pourtant, la relation de Sigourney Weaver avec les Oscars reste une énigme. En plus de sa nomination pour Aliens, le retour en tant que Meilleure actrice en 1987, elle a été doublement nominée en 1989, une prouesse rare dans l'histoire des Academy Awards. Elle était en lice pour la Meilleure actrice dans un rôle principal pour Gorilles dans la brume et la Meilleure actrice dans un second rôle pour Working Girl. Malgré l'intensité de ses performances, elle s'est inclinée, respectivement, face à Marlee Matlin pour Les Enfants du silence, Jodie Foster pour Les Accusés et Geena Davis pour Voyageur malgré lui. Certains observateurs regrettent que l'Académie ait privilégié des rôles dramatiques au détriment de ses interprétations dans des films d'action ou des comédies, genres souvent boudés lors de ces cérémonies.

Sigourney Weaver, surnommée "The Sci-Fi Queen" ou "The Actress's Actress", continue de marquer les esprits et son empreinte sur le septième art est indéniable. Elle est attendue dans plusieurs projets majeurs, notamment les suites d'Avatar, où elle incarnera Kiri et fera un caméo en Dr. Grace Augustine, ainsi que dans The Mandalorian and Grogu en 2026. Son retour sur scène en 2025 pour The Tempest de William Shakespeare à Londres témoigne également de son engagement continu et de sa quête de nouveaux défis artistiques. L'absence d'Oscar n'entache en rien la grandeur de sa carrière ni l'admiration que lui porte un public fidèle, qui la considère, à juste titre, comme l'une des actrices les plus influentes et respectées de son temps.