Resident Evil 7 : L'Impact Traumatiseur de la Réalité Virtuelle sur l'Immersion

Titre original : Resident Evil : "Cet épisode m'a traumatisé à cause d'un détail extrêmement dérangeant"

Il est devenu un de mes épisodes préférés de Resident Evil, aux côtés du remake GameCube et de Code Veronica, car il m’a fait redécouvrir ce qu’était la peur dans un jeu vidéo. Grâce à lui, j’ai été contraint de regarder l’horreur… droit dans les yeux !

Débat et Opinion

Cet article étant un billet d’opinion, il est par nature 100 % subjectif. L'avis de l'auteur est personnel et n'est pas représentatif de celui du reste de la rédaction de JV. Bonne lecture !

Premiers émois

Fin octobre 2016 : je reçois l’invitation d’un ami qui organise une soirée chez lui. Sur le groupe Facebook où l’événement est organisé, il annonce avoir “une petite surprise”. Après être allé faire un tour à la Paris Games Week, les démos accessibles sur le stand de Sony ont eu raison de lui : il a craqué pour le PSVR de la PlayStation 4. Une fois que je suis chez lui, il s’empresse de me faire essayer Kitchen, une expérience interactive se déroulant dans l’univers de Resident Evil 7. À cette époque, je n’ai pas encore rejoint l’équipe de JV et je n’ai pas eu l’opportunité de me frotter au fameux casque de réalité virtuelle pensé pour les joueurs sur PS4. À vrai dire, même sur PC où j’ai essayé quelques jeux VR peu convaincants sur Oculus Rift, je n’ai pas vraiment creusé la réalité virtuelle.

Resident Evil : "Cet épisode m'a traumatisé à cause d'un détail extrêmement dérangeant"

Je suis donc assis sur une chaise, “pour une meilleure immersion”, m’assure mon ami. Le canapé confortable n’est pourtant qu’à quelques centimètres derrière moi, mais bon, je l’écoute. Il pose ensuite le PSVR sur ma tête et me donne diverses indications pour régler l’appareil et avoir une image nette. Quand tout est bon, il me donne les écouteurs et me donne la DualShock. La sensation d'inconfort causée par l’imposant accessoire de Sony – câblé de partout – qui comprime mon crâne est accentuée par ce que j’ai devant les yeux. Une caméra est posée sur un trépied au milieu d’une petite salle inquiétante. Je baisse la tête, je vois que le personnage que j’incarne est assis sur une chaise, les mains attachées. Je comprends alors la phrase de mon ami lâchée précédemment. J’appuie sur “Nouvelle partie”.

Resident Evil : "Cet épisode m'a traumatisé à cause d'un détail extrêmement dérangeant"

Le reflet de l’âme

À deux mètres de moi, je vois un homme allongé par terre. Je tends les bras : cela fait chuter la caméra de la pièce lugubre. Le bruit engendré a pour conséquence de sortir l’individu étendu sur le sol de sa torpeur. Il se précipite vers moi et tente de me libérer. C’est à ce moment précis que je découvre une force de la VR que je n’avais pas soupçonnée : celle de retranscrire la puissance d’un regard. Dans un jeu vidéo classique affiché sur un écran, les animations faciales aident à se sentir plus impliqués dans un monde virtuel, mais en VR, les regards changent totalement la donne. Nous n’avons plus seulement à faire à des PNJs crédibles : on a l’impression d’être face à de vrais êtres, qu’ils soient humains ou non. La rencontre avec le personnage hostile pendant l’expérience Kitchen enfonce le clou, sans mauvais jeu de mots. Son agressivité, sa folie, son imprévisibilité n’ont plus de limites grâce à la disparition des bords de l’écran qui étaient jusque-là des protections contre l’insanité des pires méchants de nos univers virtuels.

Resident Evil : "Cet épisode m'a traumatisé à cause d'un détail extrêmement dérangeant"

Après cette démo qui m’a retourné le cerveau, j’ai attendu que Resident Evil 7 sorte au mois de janvier 2017 pour me prendre le PSVR et y jouer intégralement avec le casque de Sony. L’expérience a été traumatisante et a dépassé la hauteur de mes espérances en matière de terreur. Je me souviens avoir pris quelques minutes avant d’oser passer la première porte du jeu, alors que ça ne m’aurait pas pris plus de deux secondes si j’avais joué de manière classique au jeu.

Resident Evil : "Cet épisode m'a traumatisé à cause d'un détail extrêmement dérangeant"

Beaucoup de scènes de RE7 m’ont marqué et si je devais n’en citer que trois, il s'agirait une fois plus des séquences où les regards échangés sont importants. La première, c’est évidemment le moment où Ethan doit participer au “repas de bienvenue” chez les Baker. La tension monte au fur et à mesure que les participants deviennent de plus en plus instables. La deuxième, c’est le passage où le policier vient nous sauver. On a envie de le supplier de nous sortir de cet Enfer, et lorsqu’on pense que le plan se déroule sans accroc, on voit la mort arriver en face (vidéo ici, attention spoiler). La troisième, c’est lorsque Marguerite se jette soudainement sur nous en haut des escaliers, nous agrippe, puis nous jette. En VR, mon cerveau a analysé cette irruption violente comme une véritable agression. C’est le jumpscare qui m’a le plus impressionné de toute l’histoire du jeu vidéo (à voir par ici).

Voir PlayStation 5 édition standard sur E.Leclerc


Le Resident Evil dont vous êtes le héros la victime

Oui, cela peut sembler être d’une banalité confondante d’écrire que la réalité virtuelle améliore le sentiment d’immersion. Grâce à elle, on ressent vraiment la taille des choses, on a peur de chuter dans le vide, on se sent plus en danger que dans un titre joué de manière classique sur un écran. C’est on ne peut plus logique ! Ce à quoi je ne m’attendais pas, c’était de découvrir des PNJs que mes yeux ont rendus plus humains, ou inhumains, par le simple fait de devoir soutenir un regard virtuel pour la première fois de ma vie. Ça a été une découverte forte, je dirais même marquante, bien plus intense que le simple fait de déambuler dans le monde d’une licence connue – que j'apprécie beaucoup – à hauteur d’homme.

Resident Evil : "Cet épisode m'a traumatisé à cause d'un détail extrêmement dérangeant"

Capcom a bien compris l’importance des regards dans les versions VR de Resident Evil et améliorera encore ce point dans le mode VR de Resident Evil Village. Maintenant, je n’ai plus qu’à poser des cierges dans l'Église du village pour que l’éditeur japonais autorise la réalité virtuelle dans le futur Resident Evil Requiem. Je veux encore faire face à l’horreur… et voir les autres membres du casting de RE de mes propres yeux !