Un développeur a reçu pendant 7 ans le même courriel de Steam : « Aucun revenu cette période ». Valve perpétue ce rappel mensuel malgré tout, ravivant une frustration chez celui qui attend toujours ses gains… qui n’arriveront jamais.
Une routine implacable : un mail par mois
Sur Reddit, l’utilisateur Raicuparta raconte un scénario ubuesque : depuis 2017, chaque mois, Steam lui envoie un message l’informant qu’il n’a droit à aucun paiement car son jeu n’a généré aucun revenu. "Your September payout has not been processed due to low income", indique le mail, qui revient inlassablement, lui rappelant l’absence de gains.
Ce ping répétitif n’est pas un bug, mais bien conforme aux règles de Valve : la plateforme retient les versements tant que le seuil de 100 $ n’est pas atteint, afin d’éviter les frais bancaires disproportionnés. “Il vous serait préjudiciable que nous vous versions de petites sommes d'argent”, résume Valve. Au fil des années, ce message est devenu un véritable rappel de l’échec financier de son projet. Et la situation ne risque pas de changer, puisque son jeu (Curvatron pour les intéressés) est devenu gratuit il y a plusieurs années...
I make indie games and this literally happened to me (inspired by true events)
by u/Captain0010 in IndieGaming
Une persistance poussée à l’extrême
Pour Raicuparta, ce mail mensuel est une épine enfoncée dans la chair :
Je reçois cet e-mail tous les mois depuis 2017 parce que j'ai modifié mon jeu afin qu'il soit gratuit et que j’ai rien vendu sur Steam depuis. Il y a quelques années, j'ai demandé à Valve d'arrêter de m'envoyer ces messages et de simplement garder l'argent (qu’il reste, ndlr) ou de le donner à une œuvre caritative et ils ont dit non
Cette situation souligne l’éthique rigide de Valve : elle respecte mécaniquement ses propres règles, avec une froideur presque bureaucratique. Certains y verront une forme de transparence – aucun versement sans seuil franchi. Mais pour le développeur concerné, c’est davantage un rappel constant de l’absence de succès de son jeu dans ses premières années de sortie – une humiliation numérique qui n'en finit plus.