Test de Like A Dragon : Infinite Wealth - Une suite réussie au cœur d'Hawaï avec des personnages attachants et un gameplay amélioré

Titre original : Test du jeu Like A Dragon Infinite Wealth est l'un des meilleurs jeux de rôle de sa catégorie...

Trois ans après le succès du précédent opus, la série Yakuza, désormais appelée Like A Dragon, fait son grand retour avec Infinite Wealth sorti… en 2024. Et oui, on a beau avoir plus d’un an retard, ce n’était pas une raison pour faire l’impasse sur les dernières aventures de Ichiban Kasuga et de Kazuma Kiryu. Alors, est-ce que ce nouveau volet est-il à la hauteur du précédent qui avait bouleversé les codes la franchise ? Définitivement oui, mais pas sur tout.

Oui, on sait, ce test arrive avec beaucoup de retard. On a même tellement de retard qu'un autre épisode de Like a Dragon (Like a Dragon : Pirate Yakuza in Hawaii) est sorti entre temps, c'est dire. Et pourtant, plus d'un an après son lancement, il est l'heure pour nous de donner notre avis sur Like a Dragon : Infinite Wealth, dernier opus numéroté en date de la franchise Yakuza renommée Like a Dragon depuis le précédent volet. Un changement de nom pour symboliser la métamorphose de la série principale passant de beat'em up au jeu de rôle au tour au tour tout en passant à un nouveau protagoniste. Infinite Wealth poursuit sur cette lancée et marque autant le retour d'Ichiban Kasuga, héros du précédent épisode, que de Kiryu Kazuma, protagoniste iconique de la licence depuis ses débuts. Alors est-ce que l'aventure est à la hauteur de cette promesse alléchante ? C'est ce qu'on va voir... plus d'un an après la sortie. Il était temps !

Like A Dragon Infinite Wealth est l'un des meilleurs jeux de rôle de sa catégorie...

Casting attachant, intrigue moins passionnante

Après les événements de Yakuza : Like a Dragon, nos héros retrouvent une vie paisible tandis qu'Ichiban tente de donner une seconde chance aux yakuzas qui quittent la profession. Malheureusement, leur quotidien est bouleversé par la vidéo d'une Vtubeuse qui les accusent à tort lui et ses amis de continuer une vie de crime, ce qui va leur faire perdre leur travail. Alors qu'ils n'ont plus rien, Ichiban est envoyé par son ancien capitaine à Hawaï pour retrouver Akane, sa mère qu'il n'a jamais connue et lui remettre une partie des cendres de son père. Sur place, il va vite se rendre compte que cette dernière est recherchée par toute la pègre de l'île et qu'elle semble être impliquée dans une affaire qui la dépasse. Heureusement, Ichiban va retrouver Kiryu à Hawaï qui cherche lui aussi Akane, ce qui va les conduire à découvrir ce qui se trame vraiment dans l'île. Comme d'habitude dans Yakuza, les enjeux deviennent de plus en plus importants à mesure que l'intrigue avance.

À l'image du précédent épisode, la plus grande force de Infinite Wealth réside dans ses personnages. Que ce soit Ichiban, Kiryu ou leurs compagnons, la série réussit une fois de plus à nous proposer des protagonistes incroyablement attachants. Cela est autant dû à leur caractère qu'à leurs trajectoires de vie crédibles grâce à la capacité de la saga à retranscrire le réel avec brio. Bon évidemment, elle n'oublie pas son aspect loufoque si iconique pour autant, mais c'est une autre histoire. Pour être plus spécifique, Ichiban réussit à être attachant par son côté à la fois idiot, mais terriblement gentil, ce qui donne l'impression d'avoir à faire à un personnage de shonen, mais de 40 ans. À côté de ça, Kiryu est loin d'être mis sur la touche, bien au contraire ! Il accapare presque toute l'attention principale passé un certain cap à cause de son état de santé. Et oui, dans Infinite Wealth, Kiryu est atteint d'un cancer et son arc narratif repose sur l'acceptation de ce deuil, mais aussi sur la nostalgie de tout ce qu'il a vécu à travers les différents jeux de la saga. Le joueur est ainsi amené à se remémorer certains moments iconiques de la saga à travers un système de points de souvenir bien pensé. C'est donc avec une grande justesse et une certaine mélancolie que le titre traite cette question tragique, ce qui en fait un épisode particulièrement touchant comme la licence sait si bien le faire.

À côté de personnages autant réussis, il y a finalement de quoi être déçu par l'histoire et ses enjeux. Au-delà des thématiques intimes citées plus haut, l'intrigue principale de Infinite Wealth est loin d'être autant passionnante que celle de Like a Dragon qui traitait intelligemment de la question des marginaux tout en étant émouvante dans son dénouement. Si ces thématiques se font plus discrètes dans cet opus, on retrouve des enjeux criminels plus classiques qui ne font pas beaucoup progresser l'univers de la saga et qui donnent un sentiment de déjà-vu face au 7 et à Gaiden. On irait même jusqu'à dire qu'on se demande bien à quoi tout cela a servi quand on voit l'état du monde de Yakuza après Infinite Wealth. Et puis, comme tous les jeux de la franchise, l'intrigue prend du temps à se mettre en place, ce qui demande encore plus de s'accrocher. Un retour au point de départ un peu décevant donc, mais qui est largement compensé par la qualité d'écriture des personnages qui nous tient engagés tout au long de l'aventure. Heureusement que les quêtes secondaires sont toujours aussi bien écrites et personnelles !

Que les défauts du gameplay de Yakuza 7 semblent loin

Au-delà de son histoire, Infinite Wealth réussit à être meilleur que Like a Dragon sur tous les autres aspects. Avant même de parler de gameplay, il est évident que les développeurs ont entendu la majorité des reproches faits au précédent épisode pour les corriger. Personnage plus maniable, donjons moins longs, plus de points de sauvegardes, combats facilement esquivables, niveau recommandé affiché, voyage rapide plus accessible : l'expérience est remplie d'ajouts de confort de jeu pour ajuster tous les petits aspects agaçants de l'expérience originale. Résultat, la prise en main n'en devient que plus fluide et agréable pour encore mieux profiter de tout le reste, à commencer par le système de combat qui a été largement amélioré. Bon par contre, on a toujours des soucis de caméra qui ne suit pas l'action assez vite lors des affrontements, ce qui rend difficile de garder les coups ennemis dans une expérience où les timings sont plus importants que jamais.

Comme Like a Dragon, on retrouve des combats au tour par tour dynamiques où l'on doit appuyer au bon moment pour renforcer ses attaques et parader les frappes adverses (oui, comme Clair Obscur : Expedition 33 !). Cela reste un bon compromis compte tenu du passé de beat'em up de la série car le joueur doit rester réactif en combat. Infinite Wealth va encore plus dans la logique en introduisant une dimension de placement qui change la donne. En fonction d'où on se trouve face à un ennemi, on peut faire plus de dégâts, le faire rebondir contre un élément du décor ou contre un allié pour le frapper une fois de plus. Cet aspect presque tactique bouleverse la façon d'aborder les combats pour les rendre encore plus satisfaisants. Cela est d'autant plus vrai que les attaques de base permettent désormais de réupérer des "points de magie" pour utiliser constamment des compétences. Avec les nombreux jobs barrés du titre, toutes ces idées finissent par s'emboîter intelligemment pour proposer un système de combat aussi malin que gratifiant.

Like A Dragon Infinite Wealth est l'un des meilleurs jeux de rôle de sa catégorie...

Toujours des tonnes de mini-jeux, quitte à être noyé ?

La grande nouveauté d'Infinite Wealth, c'est de proposer un cadre inédit en nous plongeant en plein dans l'île d'Hawaï. Pour la première fois de la saga, on quitte le Japon... sans pour autant trop sans éloigner. Si vous ne le savez pas, l'état américain reste une destination de vacances privilégiée par les touristes japonais. Entre le soleil et les palmiers, le titre propose un monde ouvert particulièrement agréable à explorer par la tonne de choses à faire. Saluer les passants, récolter des objets, combattre des ennemis : impossible de faire deux mètres sans trouver une interaction à faire. Si cela peut paraître oppressant à l'écrit, c'est tout le contraire manette en main. Infinite Wealth offre un monde ouvert qu'on a vraiment envie d'explorer à pied alors qu'on peut se déplacer plus vite en gyropode. Il faut dire que tous les différents systèmes proposés s'imbriquent de façon maline. Saluer les passants fait augmenter nos stats sociales, ce qui permet de débloquer de nouveaux jobs et donc de devenir meilleur en combat par exemple.

Évidemment, comme tout Yakuza qui se respecte, Like a Dragon a mis le paquet sur le contenu annexe avec des tonnes de mini-jeux. D'un côté, on retrouve les activités typiques de la franchise comme le baseball, les fléchettes, le karaoké, le mahjong et autres bornes d'arcade. Mais à côté, on a droit à des nouveautés franchement amusantes comme les livraisons ou encore les dates à la Tinder. Pourtant, ce qui risque le plus d'absorber votre temps, ce sont les Sujimon et surtout Dondoko Island. Pour le premier, il s'agit de combats de Pokémon où, à la place de mignonnes petites créatures, on capture les marginaux qu'on tabasse dans la rue pour leur faire affronter d'autres personnes tout aussi étranges. C'est loin d'être le seul titre Nintendo dont s'inspire Infinite Wealth tant il est clair que le mini-jeu de Dondoko Island est une parodie d'Animal Crossing. Dans cette île en mode bac à sable, notre but est de rendre sa beauté d'origine au lieu en le débarrassant des déchets et des pirates qui cherchent à vider leurs ordures dessus. Clairement, Dondoko Island est un véritable jeu dans le jeu qui a de quoi vous absorber pendant des heures si vous vous y investissez. Et si vous n'avez pas envie, le jeu ne vous y oblige pas passé ses tutos obligatoires. Tout le monde est gagnant comme ça !

Un moteur graphique capable du meilleur comme du pire

Difficile de terminer ce tour d'horizon d'Infinite Wealth sans évoquer la question des graphismes. Créé pour Yakuza 6, le Dragon Engine est depuis 2016 le moteur attitré de la franchise. Lors des cinématiques importantes, cet outil est capable d'un rendu impressionnant sur la peau et les expressions faciales des personnages. Clairement, la sensation de réalisme est plus palpable que jamais lors de ces séquences. Si on peut également apprécier les effets visuels en combat, pour tout le reste c'est plus compliqué. Que ce soit pour les graphismes du monde ouvert ou les animations lors des moments mineurs, le Dragon Engine semble accuser le nombre des années. Ce rendu parfois daté fait même tâche face aux cinématiques majeures qui réussissent à donner vie à ces personnages qu'on aime tant. On espère que pour Yakuza 9, les équipes de RGG auront donné un petit coup de polish au moteur qui en a bien besoin.

Conclusion

Points forts

  • Plus accessible et ergonomique, une suite qui améliore l’excellente base du jeu original
  • Un incroyable casting de personnages charismatiques et attachants, Ichiban et Kiryu en tête
  • Un système de combat encore plus satisfaisant par la gestion de l'espace
  • Un cocktail toujours aussi savoureux entre moments graves et passages loufoques
  • Hawaï, un monde ouvert rempli d'activités qu'on a vraiment envie de faire
  • Des tonnes de mini-jeu super fun, surtout Dondoko Island et les Sujimon

Points faibles

  • Un moteur de jeu qui accuse les années à plusieurs occasions
  • Une intrigue principale lente au démarrage et moins passionnante que Like a Dragon
  • Une caméra parfois pénalisante dans les combats

Note de la rédaction

18

En un mot comme en cent, Infinite Wealth est un modèle en termes de suite réussie, il reprend toutes les forces de son prédécesseur pour corriger la majeure partie des défauts. Avec cette expérience fluidifiée, on profite dans les meilleures conditions de son système de combat plus efficace et de son monde ouvert rempli d'actitivés qu'on a vraiment envie de faire. Mais plus que tout, ce sont ses personnages incroyablement attachants qui rendent cet épisode marquant, autant dans les moments graves que dans les passages loufoques typiques de la série. Ce qu'on reproche finalement à Infinite Wealth, c'est son moteur de jeu qui commence à accuser les années, mais surtout son intrigue principale assez lente qui n'est pas à la hauteur de ses promesses initiales. Mais bon, pas de quoi gâcher le plaisir de ce huitième volet qui continue de faire de Yakuza l'un des grands noms du jeu vidéo japonais.

16.1

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