Aujourd’hui, il faut que je vous parle d’un jeu vidéo qui, d’après moi, bat Animal Crossing à plates coutures dans la catégorie des jeux vidéo cosy et des titres qu’on savoure en toute détente. Depuis toujours, Animal Crossing me laisse indifférent. Pire, il me fait bailler parce qu’il n’arrive pas à m’impliquer dans son expérience ! À l’inverse, j’ai découvert une pépite il y a quelques semaines… et je dois lui présenter mes excuses : je me suis moqué de lui lors de sa révélation alors qu’il est devenu l’un de mes coups de cœur de 2025 !
Animal Crossing m’a toujours ennuyé au plus haut point, y compris New Horizons sur Nintendo Switch
Malgré de nombreuses tentatives, il n’y avait plus qu’un seul constat possible : je n’aime pas Animal Crossing, alors que c’est probablement le jeu vidéo cosy par excellence. Cependant, c’est plus fort que moi : je trouve ça ennuyant comme pas possible et je n’arrive jamais à me motiver pour accomplir les quelques activités proposées par le jeu. Il y a presque 20 ans, au moment de la sortie de l’épisode Wild World sur Nintendo DS, j’aurais pu devenir l’un des fervents adorateurs de la licence. Mais déjà à cette époque, ça partait très mal… Une ellipse plus tard, nous voici en 2020. Alors que le monde entier est frappé par la pandémie, tous les joueurs autour de moi s’activent sur LE jeu vidéo du confinement : Animal Crossing New Horizons. Il est vrai qu’un jeu vidéo aussi réconfortant est le palliatif idéal à la morosité ambiante mais, malgré ce contexte, la sauce ne prend toujours pas. Et il faut dire que j’ai d’autres priorités vidéoludiques puisque deux sorties majeures s’enchaînent sur mon calendrier : Final Fantasy VII Remake et The Last of Us Part 2. Bref, revenons-en à Animal Crossing !

Comme je le disais, la boucle de gameplay d’Animal Crossing ne parvient pas du tout à me passionner, même si les activités qu'elle propose sont parfaites pour se détendre lors d’une session de jeu. Dans les faits, il y a énormément d’éléments qui viennent se greffer à cette boucle : il y a la pêche, la collecte de fruits, le plantage et l’abattage des arbres, la possibilité de décorer sa maison et d’aménager son île, la fouille de l’île pour trouver des fossiles et des insectes (et des poissons, aussi) pour le musée, les interactions avec les habitants, la création de motifs pour les vêtements ou encore la récolte de clochettes pour rembourser ce capitaliste de Tom Nook ! En fait, ce qui me manque dans Animal Crossing, c’est un cap et des tâches qui me permettent de me fixer des objectifs précis et guidés lors de chacune de mes sessions de jeu. Et puis, s’il peut y avoir un tant soit peu d’éléments scénaristiques à travers une vraie quête principale, c’est encore mieux ! Pendant longtemps, j’ai cru que je n’allais jamais trouver chaussure à mon pied - ou plutôt cartouche à ma console - mais, il y a quelques années, j’ai eu le malheur de me moquer d’un titre qui me fait amèrement regretter mes paroles en ce moment même.
C’est le jeu cosy que j’ai attendu toute ma vie, et je regrette de m’être moqué de lui
Avant de parler du jeu en question, il faut que je vous explique pourquoi je regrette mes propos. À l’époque, en plein Nintendo Direct (diffusé le 8 février 2023), mes yeux se posent sur l’une des bandes-annonces de l’événement. Jusque-là, j’étais un peu déçu des annonces de l’éditeur japonais, m’attendant à une grosse surprise qui, finalement, n’arrivera jamais. Malheureusement pour le titre en question, c'est sur lui que je déverse toute ma frustration, laissant échapper un « Mais qu’est-ce que c’est, ce machin ?! » Ce que je ne réalise pas, sur le coup, c’est qu’il s’agit, d’une part, d’un titre développé par le studio Level 5 - société derrière le huitième épisode de la saga Dragon Quest, l’un de mes meilleurs souvenirs de la PlayStation 2 - et du grand retour de la saga Fantasy Life. Eh oui, le terme « grand retour » n’est pas galvaudé car, à cette époque, le studio revient de très loin ! Au début des années 2010, le studio peut se vanter d’être l’une des dix plus grandes compagnies dédiées au jeu vidéo de l’archipel japonais. Cependant, ce statut a fini par s’éroder. En octobre 2020, les ventes ont fortement diminué, à tel point que Level 5 ferme ses branches nord-américaines, et certains joueurs craignent que la situation ne s’envenime davantage.

Du côté de la communauté Fantasy Life - pourtant galvanisée par le premier opus sorti Nintendo 3DS en décembre 2012 -, on tremble et on s’inquiète. Les mois et années s’écoulent et toujours aucune nouvelle d’un deuxième épisode. L’ambiance est d’ailleurs si morose dans les rangs que la communauté paraît résignée : la franchise n’accueillera jamais un nouveau jeu. Pourtant, ce Fantasy Life sur 3DS a connu un joli succès. Un score de 35 sur 40 accordé par le magazine japonais Famitsu, 300 000 copies vendues sur le territoire nippon et une base de fans qui s’est étoffée au fil du temps. Depuis la révélation de Fantasy Life i : la Voleuse de Temps, j’ai forcément creusé le sujet, notamment parce que j’en ai entendu beaucoup de bien autour de moi… Un mélange entre jeu de rôle et simulation de vie où l’on développe à la fois une classe offensive et tout un tas de métiers, une mécanique de craft pour certaines catégories de métier, une histoire ponctuée par de l’exploration, des combats et des donjons, des musiques composées par Nobuo Uematsu (!!) et de l’optimisation de personnages avec des équipements. Face à tous ces arguments, il n’en fallait pas plus pour que j’attende avec impatience la sortie de ce titre pour mieux comprendre le phénomène autour de cette création de Level 5. Après plusieurs dizaines d’heures, j’ai eu la confirmation que j’avais jugé trop vite cette bande-annonce : c’est l’Animal Crossing dont j’avais toujours rêvé !

Fantasy Life i : la Voleuse de Temps couche toutes les cases du jeu « chill » et j’attends cette nouveauté avec impatience
Preuve que le hasard fait bien les choses, Fantasy Life i : la Voleuse de Temps a planifié sa date de sortie - après de multiples reports - au 21 mai dernier, à une période où je me trouvais de l’autre bout du monde sur les terres du studio Level 5 : l’occasion parfaite pour le récupérer en version physique ! Depuis quelques semaines donc, je n’arrive plus à lâcher cette nouvelle aventure. Après avoir enchaîné tout un tas de jeux vidéo, embrayer sur un titre aussi cosy m’a fait un bien fou et, en cette période estivale et ses fortes chaleurs. Plus que ça, Fantasy Life i : la Voleuse de Temps m’a offert le rafraîchissement que j’étais en droit d’espérer car il coche toutes les cases qu’Animal Crossing n’a jamais réussi à valider. Mine de rien, ce n’est pas grand chose mais prendre le temps de développer une multitude de métiers de récolte et d’artisanat procure une vraie satisfaction, d’autant qu’on peut désormais passer de l’un à l’autre à la volée. Au-delà d’abattre des arbres ou d’enchaîner les coups de pioche, il y a tout un tas de petits objectifs à remplir pour améliorer le rang du métier et qui font office de petites quêtes à accomplir à notre bon vouloir. Dans un sens, ça me rappelle presque l’époque où je prenais des heures à développer les métiers de mon personnage sur Dofus. C’est certainement ce petit effet Madeleine de Proust qui permet d’apprécier autant ce nouveau Fantasy Life.

À côté de ça, il y a plein de choses qui permettent d’égayer ses sessions de jeu sur le nouveau titre de Level 5, et c'est ça qui me plaît. On peut prendre le temps de répondre aux requêtes des habitants, se fixer un cap en mettant la focale sur tel ou tel métier, partir en quête de ressources pour développer les métiers de fabrication ou, plus simplement, aller vaincre quelques monstres pour augmenter son niveau maximal dans notre classe de combat de prédilection. Et encore, ce n’est que la partie visible de tout ce que l’on peut y faire. Si Fantasy Life i : la Voleuse de Temps a pris autant de temps à sortir, c’est parce qu’il a revu sa copie pendant de nombreux mois, essayant de s’inspirer à droite à gauche de productions acclamées par les joueurs. Oui, il y a du Animal Crossing avec cet aspect de gestion de base avec des bâtiments à construire, une zone à aménager et décorer, des intérieurs à meubler, des habitants à loger, mais il y aussi un peu de Zelda : Breath of the Wild et Tears of the Kingdom dans l’idée. En parallèle du scénario, on peut même explorer un vaste continent sur lequel on retrouve tout un tas de ressources, des sanctuaires à explorer pour débloquer de nouveaux compagnons et des recettes de craft spéciales, des coffres à dénicher. Enfin, on peut aussi partir à la recherche des Feuils, des sortes de korogus cachés dans le décor !

Alors oui, Fantasy Life i : la Voleuse de Temps n’est clairement pas un prétendant au titre de jeu de l’année mais c’est peut-être le titre le plus apaisant de cette année tant il vous promet des session de jeu en toute détente… avant de se transformer en un vrai gouffre dans lequel vous allez plonger pendant un nombre d’heures incalculable. D’ailleurs, Level 5 ne compte pas en rester là car les équipes du jeu travaillent déjà sur un DLC gratuit (!) qui offrira de nouvelles perspectives dans l’exploration du Giganterrarium - le continent en monde ouvert à parcourir - à travers l’ajout d’une version enrichie basée sur un système comportant des éléments de roguelike, un type de jeu que j’affectionne particulièrement. Rien que pour toutes ces perspectives variées et les nouveautés à venir, ce Fantasy Life i : la Voleuse de Temps ne laisse aucune chance à Animal Crossing.