Après plusieurs mois passés à revendre tout un tas de copies de films illégales, un homme de 66 ans a été interpellé. Lors des recherches, la police japonaise a fait des découvertes étonnantes et a même réussi à estimer les recettes réalisées via ce trafic de films cultes. Il avait fait appel à l’intelligence artificielle pour transformer l’esthétique de ces films, dont un qui est un immense classique !
Cet homme de 66 ans se servait de l’IA pour coloriser d’anciens films en noir et blanc
Si vous avez grandi dans les années 2000 avec l’émergence du format DVD, vous n’avez sûrement pas échappé au fameux message d’avertissement qui nous expliquait que « le piratage, c’est du vol… » Eh bien, de son côté, il faut croire que l’homme qui a récemment été interpellé ne l’a jamais vu. Le 17 juin dernier, la police japonaise procède à l’interpellation d’un certain Miyamoto Ippei, âgé de 66 ans et identifié comme suspect notable dans une affaire de piratage de films. Ce qu’on lui reproche, c’est la distribution de copies piratées du film Godzilla, sorti en 1954 et réalisé par Ishiro Honda, qu’il avait lui-même colorisées à l’aide d’une intelligence artificielle !

Forcément, en raison de sa sortie il y a presque 70 ans, le film était uniquement disponible en noir et blanc et n’a officiellement jamais été publié en version colorisée par la société de production Toho. Pour remonter le fil de cette vente illégale, la police japonaise a interrogé un homme ayant acquis l’une des copies de ces fameux DVD via un site web de marché aux puces, quelques mois plus tôt, en novembre. Alors que la police pouvait s’attendre à un réseau bien hiérarchisé et organisé, elle s’est aperçue que le suspect avait effectué ce travail entièrement seul à l’aide d’un ordinateur et d’un logiciel de conversion équipé d’une IA.
L’homme de 66 ans était seul aux commandes, et il a récolté près de 2 millions de yens !
Le plus fou dans cette histoire, c’est que Miyamoto Ippei ne s’est pas uniquement limité au film Godzilla de 1954. Sur son site web, il y avait toute une sélection d’autres longs-métrages en noir et blanc, soigneusement colorisés à l’aide de son dispositif, dont la fouchette de prix était très fluctuante. Certains ne coûtaient que 3000 yens (soit environ 18 euros) tandis que d’autres pouvaient être affichés pour un montant dix fois supérieur, à savoir 30 000 yens (soit 178 euros, environ). Avec cette juteuse affaire, Miyamoto Ippei a reçu à collecter pas moins d’1,7 million de yens, ce qui représente un peu plus de 10 000 euros en presque un an et demi.

À n’en pas douter, c’est peut-être la bande-annonce officielle colorisée du film Godzilla, présentée lors du Godzilla Festival Online 2020, qui a donné des idées à Miyamoto Ippei. De base, cette bande-annonce avait été pensée pour offrir un aperçu de ce à quoi le film de Honda pourrait ressembler si un tel projet de colorisation avait été approuvé. Quoi qu’il en soit, les autorités vont redoubler d’efforts pour appliquer la loi censée protéger ce type d'œuvre. D’ailleurs, la police a confirmé que la période actuelle de protection du droit d’auteur pour le film Godzilla de 1954 se prolongera jusqu’en 2031.