L’un des éléments les plus emblématiques de Goku a disparu en cours de route. Mais Akira Toriyama avait une très bonne raison de le faire.

Un héritage de “La Pérégrination vers l’Ouest” devenu encombrant

À ses débuts, Dragon Ball n’était pas encore le manga d'action que nous connaissons aujourd’hui. Akira Toriyama s’inspirait surtout de La pérégrination vers l’Ouest, un célèbre conte chinois, et Goku était une version librement inspirée du roi singe Sun Wukong. C’est donc tout naturellement que le héros portait une queue de singe, l’un de ses traits visuels les plus marquants.

Mais rapidement, l’auteur s’est retrouvé agacé par la présence constante de cette queue dans les dessins. Comme il l’a confié dans une interview relayée par le média Vida Extra, dans les premiers croquis du manga, Goku était un vrai singe et son éditeur voulait qu’il garde sa queue, car sans, on perdait tout lien avec le personnage du conte chinois.

Ce souci purement pratique et artistique a donc poussé Toriyama à imaginer un moyen crédible de s’en débarrasser dans le scénario, d’abord temporairement puis définitivement.

Une disparition justifiée dans l’histoire… puis vite oubliée

Dans Dragon Ball, la queue de Goku joue un rôle important lors de ses transformations en singe géant (ou Oozaru en japonais) sous la lumière de la pleine lune. Mais une fois ce ressort scénaristique exploité, Toriyama a dû trouver un autre moyen de se débarrasser cette queue de signe. Il le fit notamment lorsque Kami (un Dieu) coupa la queue de Goku pour restaurer la lune, offrant enfin une raison pour cette suppression pour l’univers de Dragon Ball.

Mais ce choix s’est retourné contre lui avec l’arrivée de nouveaux personnages : Gohan, Raditz, Vegeta… eux aussi dotés d’une queue, ce qui l’a forcé à revenir temporairement sur cette décision. Cependant, il ne tarda pas à se débarrasser rapidement de ces queues également, sans trop s’encombrer de justification scénaristique cette fois.

Au final, la disparition de la queue de Goku n’est donc pas le fruit d’un grand plan narratif, mais plutôt d’une volonté de simplifier le travail de l’auteur. Cette anecdote est emblématique du style de travail de Toriyama. Il n’a pas peur de modifier son univers ou ses personnages en fonction de ses besoins pratiques. Ce rapport libre à son œuvre est une des raisons pour lesquelles Dragon Ball a pu évoluer autant au fil du temps, quitte à abandonner certains éléments en route. Et la fameuse queue de Goku en est un parfait exemple.