Piratage de jeux vidéo : Comment certains joueurs passent de la copie illégale à l'achat légal après une expérience de jeu positive

Titre original : Ils ont piraté ce jeu vidéo, mais il ne leur a fallu qu'une poignée de secondes pour qu'ils décident de l'acheter...

Pirater une œuvre, quelle qu’elle soit, est parfaitement illégal et peut amener à des amendes voir à des peines de prison dans les cas les plus graves. Beaucoup s’en défendent invoquant le fait d’essayer, de rejouer à de vieux titres, un manque de moyens ou simplement la volonté de ne pas donner d’argent à un studio, un éditeur, un auteur ou une personne en particulier. Il arrive cependant qu’après avoir commis un piratage, certains joueurs décident de passer à la caisse.

Piratage : un compagnon d'infortune historique du jeu vidéo

Tout comme le cinéma ou la musique, le jeu vidéo n'échappe pas au piratage. Depuis ses débuts ou presque, le média a été copié et partagé. On se souvient des puces à installer sur la PS1, des fameuses cartouches R4 sur Nintendo DS ou encore des logiciels tels que Ryujinx et Yuzu pour émuler des jeux Nintendo Switch. Dans la plupart des cas, on est sur des particuliers, téléchargeant un jeu piraté. Mais dans d'autres, on est sur de vraies affaires conduisant les responsables devant les tribunaux. Souvenez-vous notamment de Gary Bowser de la Team Xecuter, condamné à trois ans de prison pour avoir vendu des composants et des programmes permettant de pirater les consoles Nintendo.

De nombreux sites hébergeant des ROM, à savoir des copies numériques piratées des jeux, ont également été fermés au cours des dernières années. Dans tous les cas, la pratique du piratage est totalement interdite et seule l'émulation à partir d'une unique copie privée de sauvegarde est vaguement tolérée en France si le logiciel original est défaillant. Mentionnons également certaines pratiques assumées du côté de l'industrie telles que celle proposée par GOG. La plateforme de vente de jeux a décidé que, sur son store, il n'y aurait pas de protection anti-copie et anti-piratage, autorisant les joueurs à récupérer les fichiers exécutables pour les copier et les partager.

Ils ont piraté ce jeu vidéo, mais il ne leur a fallu qu'une poignée de secondes pour qu'ils décident de l'acheter...

Partout ailleurs, eh bien, c'est en fonction de la législation locale. En 2024, une étude menée par William Volckmann, chercheur associé à l’Université de Caroline du Nord estime que la perte de revenus lié au piratage serait de l'ordre de 20 % au cours de la première semaine de commercialisation. Cette année, l'un des jeux les plus en vue n'est autre que Clair Obscur : Expedition 33, développé par Sandfall Interactive du côté de Montpellier. On ne va pas refaire l'histoire de sa création ni de ses créateurs, c'est un sujet qui a largement été creusé depuis la sortie du titre.

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Clair Obscur Expedition 33 inciterait les pirates à acheter une copie

En revanche, on sait que le jeu a été vendu à plus de trois millions d'unités, et que des joueurs du monde entier ont été séduits par la proposition. Au point d'avoir piraté le jeu puis décidé de l'acheter ? Oui. Sur la chaîne YouTube officielle de Sandfall Interactive se trouvent de nombreuses vidéos dont celle du clip de la chanson "Alicia" de Lorien Testard et Alice Duport-Percier. Visionnée 2,7 millions de fois, elle est accompagnée de nombreux commentaires dont certains ont retenu l'attention. Il y a environ un mois, un certain FlynnFromTaiga a posté :

Je dois bien l'avouer : j'ai piraté ce jeu. Je l'ai lancé. J'ai entendu ce thème. J'ai fermé le jeu. Je le l'ai acheté.

Plusieurs dizaines de commentaires viennent confirmer qu'il s'agit d'une petite tendance. De nombreux joueurs indiquent avoir également piraté le jeu avant de finalement l'acheter, séduits par l'approche du titre et sa bande originale. Évidemment, on ne peut pas vérifier si toutes les personnes affirmant avoir fait cela disent vrai, mais on a presque envie de les croire sur parole. D'autres, et c'est également intéressant, disent avoir commencé à jouer par l'intermédiaire du Game Pass de Xbox, avant de finalement décider d'acheter le jeu voire même de l'offrir à quelqu'un.

Les studios et éditeurs luttent activement contre le piratage de leurs productions, mais c'est une bataille qu'il est bien difficile de mener. S'il est impossible de faire disparaître l'ensemble des copies piratées et qu'elles restent accessibles à qui sait chercher, l'idée est de rendre la chose le plus difficile possible. Un certain nombre de joueurs ont également indiqué que le Game Pass et les diverses offres par abonnement les ont détournés du piratage, permettant d'essayer un tas de jeux avant, éventuellement, d'acheter une copie de façon légale.