Final Fantasy VI : Le chef-d'œuvre du RPG entaché par une traduction controversée

Titre original : C'est le meilleur jeu vidéo de la série, il est noté 19/20 et il se fait massacrer par les joueurs à cause de ça…

Ce jeu extrêmement culte aurait pu être un véritable flop en Europe et aux Etats-Unis à cause de cette contrainte technique

Un RPG culte qui a failli être gaché

Final Fantasy VI est aujourd’hui considéré comme un classique culte du RPG japonais. Salué pour son scénario profond, ses personnages mémorables et sa bande-son exceptionnelle, il a reçu un accueil enthousiaste aussi bien à sa sortie qu’au fil des années. Les fans et la critique applaudissent régulièrement ce jeu pour sa narration riche et son gameplay innovant, qui continuent d’influencer les jeux de rôle modernes. Toutefois, ce détail technique aurait pu complètement ruiner sa réputation.

C'est le meilleur jeu vidéo de la série, il est noté 19/20 et il se fait massacrer par les joueurs à cause de ça…

Un traduction qui pose problème

Quand Ted Woolsey a pris en charge la traduction de Final Fantasy VI (commercialisé en Amérique du Nord sous le titre Final Fantasy III), il a dû '''réduire de plus de moitié les dialogues originaux''']pour les faire tenir dans une cartouche de 32 Mo. Sauf que forcément, cela ne pouvait pas rendre hommage et retranscrire correctement les intentions narratives des développeurs. Il explique : « Final Fantasy VI était l’un des titres les plus chers de la Super Nintendo… c’était un frein à l’achat pour une large part du public », d’où l’impératif de compresser le texte pour contenir le script, cite Pangea, spécialiste de la traduction. Parmi les exemples les plus célèbres de cette décision, on peut citer la traduction d’un des personnages principaux, Terra.

En japonais, on retrouve la phrase :

« Cette jeune femme... ses pouvoirs étranges dépassent l'entendement. Elle a été élevée dans le seul but de tuer. »

Dans la version anglaise, on voit bien que cela a été drastiquement raccourci et donc que cela a perdu de la poésie et du contexte :

“This woman’s name is Terra. She’s brimming with magic…” (Cette femme s’appelle Terra. Elle déborde de magie…)

En parallèle, Woolsey devait aussi se conformer à des règles strictes imposées par Nintendo of America : les références à la violence, à la mort, à la religion ou à la sexualité étaient censurées ou reformulées. Ainsi, des phrases comme « Tuez-les tous ! » devenaient « Attrapez-les ! ».


Un style innimitable

Cependant, malgré ses déboires, Woolsey a introduit un style linguistique unique, les fameux “Woolseyisms”, qui ont injecté personnalité et humour dans les dialogues pour rattraper le coup. C’est notamment cette astuce qui a rendu des personnages comme Kefka si mémorables en Occident.

C'est le meilleur jeu vidéo de la série, il est noté 19/20 et il se fait massacrer par les joueurs à cause de ça…

Prenons un dialogue comme “Attendre ? Ne te moque pas de moi !” en version japonaise pour le méchant Kefka. Ici, on perçoit son impatience et son côté sombre. En Europe par contre, on lui donne de l’humour et un côté excentrique : “Wait! He says ‘wait!’ Do I look like a waiter?!” (« Attends ! Il me dit d’attendre ! Est-ce que j’ai une tête de serveur ?! »). Woolsey confesse : « Je voulais transmettre autant de drame que possible, pour essayer de préserver l’impact des événements les plus choquants du jeu ». Les fans, conscients des contraintes techniques et temporelles (texte à traduire en un mois, souvent sans contexte visuel), saluent aujourd’hui son travail comme un "miracle". L’un d’eux résume : « Réussir à produire un texte qui colle au ton et à la narration… c’est quasiment mission impossible. »