L’un des grands atouts des plateformes de streaming, c’est qu’elles offrent la possibilité de découvrir des films que l’on n’aurait peut-être jamais regardés en salle, y compris de véritables pépites saluées par la critique et le public.

L'épopée du jeune Eneko

Le tout premier long-métrage du réalisateur basque Paul Urkijo fut Errementari, présenté en 2017 au Festival international du film fantastique de Sitges. Le film, inspiré d’un conte populaire basque et mêlant folklore et esthétique gothique, a été rendu disponible sur Netflix un an plus tard, permettant à un public international de le découvrir. Fort de ce premier succès, Urkijo a ensuite réalisé Irati en 2022, la plus grosse production jamais tournée au Pays basque.

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Ce deuxième long-métrage, mêlant mythologie, légendes anciennes et épopée fantastique, a été présenté dans plusieurs festivals internationaux où il a reçu un accueil chaleureux, aussi bien critique que public. Plus récemment, Irati a été ajouté au catalogue de Prime Video, concurrent direct de Netflix, poursuivant ainsi la diffusion de l’univers singulier et profondément enraciné d’Urkijo auprès d’un public plus large.

Irati (2022)

Le film prend place au VIIIᵉ siècle, dans un Pays basque encore profondément païen. Un groupe de guerriers, chrétiens et musulmans réunis par la même ambition, sillonne les montagnes pyrénéennes à la recherche d’un trésor légendaire : celui de Charlemagne, que l’on dit caché dans une grotte. Selon les récits des habitants des environs, ce lieu sombre et inquiétant serait habité par une princesse nommée Mari, figure mythique du folklore basque. Alors que le jeune Eneko part à la recherche du corps de son père disparu dans les forêts profondes des Pyrénées, il reçoit l’aide inattendue d’une mystérieuse jeune fille prénommée Irati, dont les origines semblent aussi anciennes que les légendes qui hantent ces montagnes.

La plus grosse production basque

Irati fut un véritable succès critique, récoltant l’unanimité auprès des professionnels sur Rotten Tomatoes. En effet, le film obtient 100 % d’avis positifs parmi les critiques recensées sur le célèbre site agrégateur, un score exceptionnellement rare, que même des classiques du genre comme Le Seigneur des Anneaux n’ont pas réussi à atteindre. Un score qui souligne non seulement la puissance visuelle et narrative du film, mais aussi la richesse de son ancrage culturel et mythologique, saluée à l’unisson par les critiques internationaux.

Grâce au soutien de nombreux investisseurs, dont le gouvernement basque, Paul Urkijo a pu bénéficier du plus gros budget jamais alloué à une production basque, avec un financement de 4,3 millions d’euros. Au box-office mondial, il réussit à rapporter plus d'un million de dollars. Ce film s’inscrit dans la continuité du travail de Paul Urkijo, qui explore la mythologie basque et l’imaginaire fantastique qui l’entoure. Cette fascination, profondément enracinée dans son œuvre, trouve en réalité ses origines dans l’enfance du réalisateur comme il le raconte chez aizu!.

Depuis tout petit. Quand nous allions à la montagne avec mes parents, ils nous racontaient que Mari y vivait. Les lamiak (un être fantastique de la mythologie basque), dans la rivière ; Basajaun (créature fantastique), dans la forêt… Nous, les Basques, avons une culture très liée à la nature et à la montagne. Il y avait aussi les histoires qu’on avait à la maison : la maison d’édition Elkar avait publié un recueil de contes basé sur les légendes recueillies par Barandiaran, et le premier s’intitulait Patxi l’Errementari. - Paul Urkijo

Le réalisateur basque s'apprête à sortir son troisième long-métrage prochainement, intitulé Gaua, qui puise une nouvelle fois dans l'univers fantastique des légendes basques. Si vous êtes curieux de savoir pourquoi Irati est noté 100 % sur Rotten Tomatoes, faites-vous votre propre avis en le regardant directement sur Amazon Prime Video.