Elio, le dernier-né des studios Pixar, nous embarque bien au-delà des étoiles pour une aventure spatiale pleine de tendresse et d’humour.

Un an après les tumultes émotionnels de Vice-Versa 2, Pixar nous convie à une nouvelle aventure cinématographique, cette fois-ci nichée au cœur de l'espace. Son dernier long-métrage, Elio, nous introduit à un jeune garçon de onze ans qui, par un concours de circonstances des plus inattendus, se mue en ambassadeur de l'humanité auprès de l'univers. Ce récit initiatique promet une quête de soi vibrante, jalonnée de rencontres extraterrestres aussi fantasques que mémorables. Bien que sa sortie, prévue pour le 18 juin 2025, puisse sembler plus discrète que celle des blockbusters habituels du studio, Elio s'annonce déjà comme un ajout remarquable à la filmographie de Pixar.

Annoncé pour la première fois lors de la D23 Expo en septembre 2022, le projet Elio a connu une évolution créative plutôt intéressante. Initialement confié à Adrian Molina, co-réalisateur de l'acclamé Coco (2017), ce dernier a posé les fondations solides du film avant de passer le flambeau à Domee Shi (réalisatrice de Alerte Rouge) et Madeline Sharafian (qui avait précédemment œuvré sur le storyboard d'Elio). Le scénario est le fruit du travail collaboratif de Julia Cho, Mark Hammer et Mike Jones. Il est intéressant de noter qu'Elio est le premier film de Pixar à être dirigé par trois réalisateurs depuis Là-Haut, et le troisième à être piloté par une femme, après Rebelle et Alerte Rouge. En tant que 29e long-métrage d'animation de Pixar, Elio enrichit significativement le catalogue du studio dans les genres de la science-fiction et de l'opéra spatial, succédant à des œuvres marquantes comme WALL-E (2008) et Lightyear (2022).

Une odyssée intergalactique aussi amusante qu'émouvante

Au cœur d'Elio résonne une question existentielle profonde : "Et si ce que vous cherchiez vous trouvait en premier ?" Le film nous plonge dans l'univers du jeune Elio Solis (doublé avec brio par Nathan Dupont), un garçon de onze ans doté d'une imagination débordante et d'une passion inconditionnelle pour l'espace. Son sentiment de ne pas trouver sa place sur Terre est palpable, et son désir le plus cher est d'être enlevé par des extraterrestres, au point de s'allonger des heures sur la plage, des messages gravés dans le sable à leur intention. Ce souhait se réalise de manière totalement inattendue lorsqu'il est mystérieusement téléporté dans le Communiverse, une organisation interplanétaire tentaculaire, foisonnant de formes de vie extraterrestres excentriques venues d'innombrables galaxies. Suite à un malentendu aussi colossal que cocasse, le jeune Elio est par erreur identifié comme le leader de la Terre. Ce rôle inattendu le propulse dans une mission aux enjeux considérables, l'obligeant à nouer des liens avec des êtres extraterrestres singuliers, à naviguer au travers d'une crise aux proportions intergalactiques, et, in fine, à découvrir sa véritable identité et son rôle dans l'univers.

Une conception visuelle époustouflante et une immersion totale

Le chef décorateur chevronné Harley Jessup, en étroite collaboration avec la superviseuse des effets visuels Claudia Chung Sanii, a relevé le défi de créer une vision de l'espace franchement inédite. Leur univers se caractérise par des qualités translucides et luminescentes, ainsi qu'une gravité aux contours flous, conçue pour accueillir une diversité d'espèces extraterrestres. Leur processus créatif, audacieux, a impliqué la réalité virtuelle et la macrophotographie, allant même jusqu'à la capture d'huile et d'eau dans un verre ou un bol parsemé de paillettes pour obtenir un rendu aussi merveilleux qu'onirique. Pour l'élaboration des extraterrestres, l'équipe s'est astucieusement inspirée de plantes et d'animaux microscopiques, cherchant à insuffler une "ambiance étrange mais crédible". Cette attention méticuleuse aux détails infimes de la nature pour le Communiverse contraste avec les décors terrestres, qui puisent leur inspiration dans d'authentiques recherches militaires, se manifestant par une architecture bien plus austère et symétrique. Les avancées techniques sont également palpables et définissent l'esthétique singulière d'Elio. Le nouvel outil d'éclairage Luna de Pixar a permis à l'équipe de définir simultanément l'éclairage et la caméra, affinant l'esthétique dès les premières étapes de la production – une rupture significative avec l'animation CG traditionnelle. Et puis, la bande originale, électrisante et composée par Rob Simonsen (connu pour The Whale), contribue grandement à l'immersion, renforçant l'atmosphère unique du film.

Des personnages attachants et un joli message

On s'attache aisément aux personnages d'Elio, tour à tour empathiques, drôles et adorables, confrontés à des problématiques aussi touchantes qu'essentielles pour le jeune public. Certes, ce nouvel opus de Pixar aborde, une fois de plus, les thèmes chers au studio : se reconnecter à ses émotions, trouver sa juste place dans l'existence, apprendre à chérir ce que l'on possède plutôt que d'aspirer à davantage. Mais, il le fait avec une justesse et une tendresse charmantes, réussissant même à délivrer une poignée de scènes véritablement surprenantes. L'équipe de production a d'ailleurs mené des recherches approfondies, notamment en consultant des psychologues sur la solitude et le deuil chez les enfants, afin d'approfondir le cœur du récit avec une subtilité et une douceur remarquables. Attendez-vous donc à une pléthore de dialogues émotionnels, à l'instar de ces quelques mots qui ne manqueront pas d'attendrir les âmes sensibles : "Tu es unique et être unique peut parfois donner l'impression d'être seul." Inspirant et émouvant, Elio brille par sa capacité à susciter l'émerveillement et sa finesse narrative. C'est donc un grand oui pour ce nouveau Pixar qui, sans aucun doute, ravira en outre les jeunes amateurs de voyages dans l'espace et les cœurs en quête de sens.