Gearbox Software dégaine à nouveau sa franchise phare en 2025 après une pause (nécessaire) de quelques années afin de décider de la direction à prendre. Borderlands 4, annoncé en août dernier lors de la gamescom, nous a enfin autorisé à le prendre en main. Voici nos premières impressions après 2 heures et demie de jeu sur PC.
Lors d’un événement organisé par 2K Games dans ses locaux londoniens, la rédaction de JV a pu découvrir Borderlands 4 sur PC le temps d’une session durant approximativement 2h30 suivie d’un entretien de 10min avec le directeur narratif et le directeur exécutif du projet développé par Gearbox Software.
L'Ordre & le Chaos
Borderlands 4 est bel et bien la suite de Borderlands 3, même s’il n’est pas nécessaire d’avoir terminé (ou joué) au troisième volet pour en profiter pleinement. Au-delà de quelques clins d’oeil appuyés et d’un postulat de départ incluant la sirène Lilith, cette saga vidéoludique de science-fiction quitte en 2025 Pandore pour se rendre sur une toute nouvelle planète nommé Kairos, rendue accessible suite à la destruction de sa barrière protectrice par la téléportation de la lune Elpis. Toutefois, ce nouvel astre n’a rien d’un havre de paix… bien au contraire. Kairos est une planète placée sous la domination d’un être répondant au nom de Gardien du Temps, à même de contrôler les foules, et de son ordre “parfait” semant le chaos.
Borderlands oblige, vous incarnez ici l’un des quatre nouveaux Chasseurs de l’Arche (des présets) en quête de richesse et de gloire et qui finiront par s’opposer à la tyrannie du dictateur autoproclamé. Deux de plus complèteront le casting après le lancement. Afin de conter au mieux cette histoire dystopique, Gearbox Software change radicalement de ton. Ce nouvel épisode se distingue de ses prédécesseurs par un humour plus terre à terre (“grounded”), comprendre ici moins gras, et basé sur les jeux de mots. Reste à savoir si les plumes du studio seront capables de transposer ces traits humoristiques en français sans perdre au passage ce qui en fait le sel. Pour ce qui est de la mise en scène, Borderlands 4 répète ses gammes entre cinématiques et échanges en jeu, tout en promettant une narration environnementale tout juste entraperçue durant notre session de mai 2025.

Un nouveau monde à explorer
Une autre différence majeure avec les précédents épisodes réside dans la structure même de Borderlands 4 qui tente de briser les frontières séparant les différentes zones du jeu. Au nombre de 4, elles sont connectées entre elles afin de constituer un monde “ouvert”. Seuls les Vaults (et d’autres zones ?) nécessitent encore des temps de chargement. Il est à noter que ce nouvel opus bénéficie des avancées technologiques de l’Unreal Engine 5, notamment pour ce qui est des distances d’affichage, des éclairages et des textures pour un rendu toujours plus fin.
La direction artistique, si spécifique de la saga, n’a jamais été aussi détaillée, bien qu’inspirée du 9e Art et des comic books plus précisément. Ce n’est pas le jeu vidéo le plus abouti techniquement du marché, mais il assure le spectacle et ajoute plusieurs features qui faisaient cruellement défaut à la saga : un cycle jour/nuit et une météo dynamique qui rendent Kairos toujours plus vivante et plaisante à explorer. L’exploration est d’ailleurs l’un des axes majeurs sur lequel Gearbox Software a travaillé tant la planète devrait proposer son lot d’activités, de quêtes annexes et de mystères.

Un jeu de tir agressif et généreux
Gearbox Software cherche avec Borderlands 4 à gommer la frontière séparant sa série des autres jeux vidéo de tir, notamment les plus agressifs, et le studio est en passe de parvenir à ses fins. Borderlands 3 s’est attelé à améliorer ostensiblement le “gunplay”, mais cela n’était pas suffisant pour faire du quatrième épisode un FPS (pour First Person Shooter) dans la plus pure tradition. Les développeurs ont logiquement repensé les mouvements des Chasseurs de l’Arche afin de gagner en agilité et en vélocité.
Il est question ici de glisser, de grimper, de nager (l'hydrophobie des héros n’est plus à l’ordre du jour), mais aussi d’utiliser le double-saut sans oublier le grappin. Ce dernier permet entre autres de se déplacer rapidement dans l’environnement, de profiter de la verticalité des niveaux et de récupérer des projectiles à relancer sur les ennemis. Tout un programme bien que cela reste malheureusement limité à ce stade. Puis l'ajout "kits de soin" (Repkits) dynamise toujours plus les affrontements. Borderlands entame ainsi sa révolution ludique en 2025 et ce n’est pas terminé… sauf pour ce qui est de l’IA des ennemis qui reste toujours aussi perfectible, compensant l’intelligence pure par le nombre.
Parmi les améliorations notables se trouvent également le système de personnalisation revu et corrigé ainsi qu'un inventaire repensé, même si les habitués retrouveront très vite leurs marques. Entre les compétences à débloquer, les armes, les gadgets, les boucliers et autres “Action Skill”, deux mêmes Chasseurs de l’Arche diffèrent par bien des aspects ludiques et cosmétiques. Borderlands 4 demeure donc un Borderlands dans son ADN, et cela passe notamment par la possibilité de vivre l’aventure en coopération jusqu’à 4 joueurs en ligne et 2 joueurs en écran partagé (sur PlayStation 5 et Xbox Series X).

Gearbox Software promet “le plus ambitieux Borderlands à ce jour” et il faut reconnaître que Borderlands 4 est plus beau, plus généreux et plus agressif que ses illustres aînés. La franchise parachève sa révolution vidéoludique en offrant aux fans un monde “ouvert”, un gameplay nerveux, des mécaniques de customisation avancées sans jamais renier sur ses grands principes, à commencer par la coopération. Borderlands 4 pourrait sonner le retour en force des Chasseurs de l’Arche en 2025.