L’actualité des dix derniers jours a largement été occupée par Nintendo, qui vient de lancer la Nintendo Switch 2. Rien d’étrange là-dedans, mais il ne faut pas oublier que les autres continuent d’avancer. Sony n’a évidemment pas manqué d’observer le lancement de la Switch 2, ni de rappeler que sa stratégie est toute autre.
Sony ne combat pas directement avec Nintendo
A la mi-mai, et à l'instar de nombreux autres acteurs de l'industrie du jeu vidéo, Sony a dévoilé ses résultats financiers. L'occasion d'apprendre que le chiffre d'affaire a atteint un nouveau record avec 2,5 milliards d'euros de bénéfice opérationnel et que la PS5 est proche des 80 millions d'unités vendues à travers le monde. Ses ventes ralentissent, mais rien d'alarmant pour une console qui va bientôt célébrer ses cinq ans. Quoi qu'il en soit, tout va bien pour la marque japonaise, même si les joueurs se plaignent d'une génération "de transition" avec peu d'exclusivités next-gen.
Comme d'habitude après la publication des résultats financiers est venue l'heure de répondre aux questions des investisseurs. Comme prévu, c'est Hideaki Nishino, PDG de Sony Interactive Entertainment, qui s'est prêté à l'exercice dans un échange assez long abordant de nombreux sujets. Parmi les multiples sujets mis sur la table est évidemment arrivé celui de la Nintendo Switch 2. Dans la retranscription fournie par Video Games Chronicles (VGC), on peut lire que le patron de la division a été interrogé au sujet de la console de Nintendo et du fait de savoir si Sony était inquiet de la concurrence offerte par Nintendo maintenant que l'entreprise basée à Kyoto dispose d'une console techniquement plus aboutie.
Dans un premier temps, Nishino a déclaré que la réussite du lancement de la Switch 2 était une bonne nouvelle pour l'industrie et les joueurs. Ce qu'il faut comprendre ici, c'est que Nintendo offre une alternative et évite à Sony de se retrouver dans le viseur des autorités de la concurrence. Ce qu'il faut également comprendre entre ces lignes, c'est que, non, Nintendo n'est pas une menace pour une simple et bonne raison : les stratégies des deux marques ne sont pas les mêmes :
Nous suivons de près l’ensemble de l’industrie du jeu vidéo, y compris les actions des autres acteurs du marché. De plus, les catalyseurs du marché sont bénéfiques pour l’ensemble de l’industrie, car ils stimulent l’engouement et la demande. C’est donc formidable de voir des nouveaux produits être lancés. Cependant, comme je l’ai mentionné précédemment, nous avons une stratégie différenciée. La PlayStation 5 est conçue pour une expérience de jeu immersive, notamment grâce aux fonctionnalités innovantes de la manette DualSense. Nous pensons que des performances comparables à celles de la PS5 sont nécessaires pour offrir une expérience exceptionnelle sur grand écran. (...)
Statut quo donc entre les deux géants japonais du jeu vidéo, qui s'observent et se toisent de loin sans vraiment s'opposer. Un duel à distance dans lequel chacun reste sur sa route.


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La question des portages et des sorties multiplateformes
Nishino évoque également le développement des stratégies de sorties multiplateformes. Il y voit une vraie opportunité pour les créateurs de jeux, tout en rappelant que son travail consiste à faire de la PS5 "le meilleur endroit pour jouer et publier". Autrement dit : oui, les sorties multiplateformes sont une bonne chose, mais Sony veut continuer à s'assurer qu'un maximum de titres coche la case "disponible sur PS4/PS5". Bien évidemment, cette discussion a dérivé en direction de la récente stratégie de Sony visant à publier certains de ses jeux sur PC ou ailleurs. Pour répondre à cette question, c'est Hermen Hulst, directeur des PlayStation Studios, qui a pris la parole.
Il est important de comprendre que nous accordons une grande importance à la sortie de nos licences en dehors de notre console pour toucher de nouveaux publics, et que nous adoptons une approche très mesurée et réfléchie. Nos titres phares, en particulier solo, sont un véritable atout. L’atout différenciateur de la console PlayStation, je dirais, réside dans la mise en avant des performances et de la qualité du matériel. (...) Nous réfléchissons attentivement à la manière de les proposer sur d’autres plateformes, et si oui, comment.
Sony maintient donc sa politique de cas par cas, évaluant l'intérêt commercial de chaque portage. Un état de fait confirmé par Nishino, qui a ajouté qu'il n'était pour le moment pas question de se rapprocher du modèle proposé par Xbox. Par là, il évoque le fait d'intégrer l'écosystème Xbox à un maximum d'appareils et d'offrir aux joueurs la possibilité de jouer à de nombreux titres et/ou de lancer les jeux exclusifs dès leur lancement sans frais supplémentaires par l'intermédiaire du Game Pass.