En 2025, la plateforme de streaming Netflix a lancé un projet ambitieux, un film de science-fiction doté d’un budget colossal de 320 millions de dollars. Ce montant en fait l’un des films les plus coûteux jamais réalisés. Malgré cet investissement considérable et la présence de stars reconnues, la production n’a pas réussi à captiver les critiques, en atteste son score décevant de 14% sur Rotten Tomatoes.
Une vision dystopique et robotique des années 90
The Electric State se déroule dans une version alternative des années 1990 où une guerre dévastatrice entre humains et robots a plongé le monde dans le chaos. Le film explore un futur rétro-futuriste marqué par la technologie Neurocaster qui permet aux humains de transférer leur conscience dans des drones. Cette innovation a aidé l'humanité à triompher des machines, mais a aussi conduit à une vie semi-végétative pour beaucoup. C'est dans ce contexte que la jeune Michelle incarnée par Millie Bobby Brown (Stranger Things) se lance dans une quête périlleuse pour retrouver son frère Christopher, un enfant prodige porté disparu. Accompagnée d'un robot mystérieux, Cosmo, et d'un contrebandier cynique nommé Keats, interprété par Chris Pratt (Les Gardiens de la Galaxie), elle découvre une vaste conspiration.
La réalisation de ce long-métrage a été confiée à Anthony et Joe Russo, célèbres pour leur travail sur des films du Marvel Cinematic Universe, notamment Avengers : Endgame. Au grand dam des fans du roman graphique, les frères ont choisi de s'éloigner de l'oeuvre de Simon Stålenhag pour élaborer une histoire entièrement nouvelle. Ils ont ainsi intégré des éléments esthétiques des années 90 et l'idée de robots animatroniques développant une intelligence artificielle et revendiquant des droits. Cette approche a nécessité l'utilisation intensive d'effets visuels, tous les robots étant créés en CGI, une décision justifiée par les réalisateurs comme étant plus économique que l'utilisation d'animatroniques. Le casting digne d'un blockbuster inclut des talents comme Ke Huy Quan, Jason Alexander, Giancarlo Esposito, Stanley Tucci, Woody Harrelson et Anthony Mackie.

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Un film de SF à 320 millions !
The Electric State n'a pas su convaincre la critique... C'est même tout l'inverse. De nombreux observateurs ont fustigé l'interprétation libre du matériau source, estimant qu'elle trahissait l'esprit de l'œuvre originale. Elisabeth Vincentelli du New York Times a affirmé que là où le livre était "elliptique dans sa narration, aux couleurs douces et à l'humeur mélancolique", le film s'avérait "évident et tape-à-l'œil". Courtney Howard de Variety a critiqué le "concept générique centré sur la liberté, le commentaire moralisateur sur les préjugés et un conflit réducteur et routinier entre l'humanité et les robots". Et les performances des acteurs principaux, Millie Bobby Brown et Chris Pratt, n'ont pas échappé aux critiques. C.M. Ramsburg de Comic Book Resources a jugé que leurs interprétations restaient "plates et unidimensionnelles", manquant de profondeur et de substance.
Plusieurs critiques sont également perplexe quant au fameux budget de 320 millions de dollars, estimant qu'il avait été gaspillé. Sam Adams de Slate a qualifié le film de "désastre", tandis que Johnny Oleksinski du New York Post a évoqué un "manque d'originalité" flagrant. Lindsey Bahr de l'Associated Press a conclu que le film "manquait d'étincelle et d'âme", le trouvant "assez ennuyeux". Malgré une distribution prestigieuse, des ressources financières colossales et une direction assurée par des réalisateurs reconnus, le film n'a pas réussi à convaincre. The Electric State restera finalement une tentavive ambitieuse, bien qu'infructueuse et la preuve que Netflix voit les choses en grand. La sortie en novembre prochain du Frankenstein de Guillermo del Toro avec en tête d'affiche Oscaar Isaac pourrait permettre au service de renouer avec le succès critique pour ce qui est du 7e Art.