Certains créateurs laissent une empreinte si unique qu’il semble impensable de voir leur œuvre perdurer sans eux. À l’approche d’un nouveau chapitre très attendu, ce fondateur lève le voile sur son refus catégorique de transmettre le flambeau — quitte à tout laisser s’éteindre avec lui.
Il n'y a pas de doute que ce qui rend les jeux d’Hideo Kojima si singuliers, c’est avant tout sa propre vision. Peut-on vraiment transmettre une approche, une philosophie, ou encore une manière unique de concevoir le jeu vidéo à d'autres personnes — même au sein de son propre studio ? Pour le game designer japonais, la réponse est claire : non seulement ce serait une erreur, mais l’entreprise ferait faillite. Dans une récente interview accordée à GQ, à l’approche de la sortie très attendue de Death Stranding 2, le créateur de Metal Gear Solid n’a pas mâché ses mots : il ne compte pas transmettre son héritage à un éventuel successeur.
Je ne vais pas céder les rênes à qui que ce soit. Je préfère les briser… (Rires) Je n’ai pas besoin de léguer “Hideo Kojima” à quelqu’un d’autre. Si je demande à mon équipe de faire les choses à ma manière, l’entreprise échouera et fera faillite. Hideo Kojima

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Le style "Hideo Kojima"
Derrière cette déclaration qui pourrait paraître arrogante, se cache en réalité une volonté sincère : plutôt que d’encourager l’imitation, il préfère insuffler l’envie de créer autrement. Ce qu’il souhaite, c’est inspirer ses collaborateurs à forger leur propre style, à trouver leur voie — et non à reproduire la sienne. Son approche profondément personnelle, émotionnelle même, a marqué bien au-delà du cercle des joueurs. Régulièrement, des artistes, réalisateurs ou musiciens lui confient à quel point son travail a influencé leur propre parcours.
Ils ne me copient pas. Ils n’essaient pas de me ressembler. Ils ont reçu une étincelle de ma passion, et la nourrissent à leur façon. Hideo Kojima
Cette philosophie prend tout son sens alors qu’un remake de Metal Gear Solid 3 s’apprête à voir le jour, produit cette fois sans son créateur historique. Le résultat permettra peut-être de mesurer l’empreinte laissée par son style si particulier. En attendant, rendez-vous le 26 juin avec Death Stranding 2 sur PS5, un projet qui pourrait bien incarner une nouvelle fois l’essence de son art.