On est allé à Los Angeles et on est tombé sur des zombies ! Et je parle pas des crackhead, mais de Resident Evil Requiem. On a vu 20 minutes de gameplay et voici ce qu’on en a pensé.

Annoncé en conclusion de la conférence du Summer Game Fest, Resident Evil Requiem (neuvième épisode de la série) s’annonce comme une “nouvelle ère du survival horror”, en tout cas d’après Capcom. Mais pour le moment, cette nouvelle ère, on n’en sait pas grand chose ! Le premier trailer nous dévoile seulement Grace Ashcroft, analyste au FBI (et d’ailleurs fille d’Alyssa Ashcroft), ainsi qu’un Racoon City, la ville où “tout a commencé”, dévasté.

Heureusement, pendant les Play Days du Summer Game Fest, on a eu le droit à un aperçu exclusif de Resident Evil Requiem. On n’y a pas joué, mais on a vu une vidéo de gameplay montée (il y avait quelques coupures) d’environ 20 minutes, capturée sur PS5 Pro. Nous ne l’avons vu qu’une seule et unique fois, sans moyen de vous rapporter des images, si ce n’est les quelques screenshots dispo dans cet article. La démo faisait suite à un passage de la première bande-annonce du jeu, où Grace est ligotée la tête en bas. Il s’avère que l’héroïne se réveille dans une sorte de “manoir hôpital”, sur un brancard. Bien sûr, elle n’a aucune idée de ce qu’elle fait là. Son seul objectif : s’échapper.

Grace Ashcroft et la pièce où elle est retenue prisonnière dans la démo

Quoi de neuf ? Vous allez flipper

Quand Grace sort de la pièce confortablement éclairée où elle prisonnière, l’ambiance de la démo renoue immédiatement avec le “pire” - ou le meilleur, c’est selon - de Resident Evil. Autrement dit, ça fait peur. De mon côté, j’ai tout de suite pensé au Manoir Beneviento de RE8, soit le moment le plus flippant du jeu. On est à la première personne, les sources de lumière sont rares, il fait parfois noir complet et on entend des trucs pas très rassurants : le souffle de Grace en panique, déjà, et d’autres choses qui nous font dire qu’un monstre est dans les parages. Le tout était de plus renforcé par l’absence totale d’interface (Grace n’avait pas de flingue, et à l’écran, il y avait donc ni de réticule, ni de compteur de munitions), dans la lignée des derniers épisodes.

J’ai donc noté un super boulot sur le son, mais aussi sur le visuel. Le RE Engine, le moteur de la série depuis Resident Evil 7, s’en sort encore une fois à merveille pour rendre des environnements réalistes, crédibles, avec de très beaux jeux d’ombre et de lumière. Il m’a juste semblé voir du “bruit” sur certains jets de lumière, vous savez, cet effet qui fait apparaître du grain au lieu de dessiner une ligne droite et nette. Mais je peux me tromper. Après tout, on était sur PS5 Pro, et c’était peut-être juste un filtre pour salir l’image et lui donner plus de cachet.

Des poncifs pas très gênants

Je vais pas vous décrire tout ce que j’ai vu - pour ça, je vous renvoie à ma vidéo preview -, mais ce que je peux vous dire, c’est que l’ambiance était tenue de bout en bout (à nuancer toutefois, comme il y avait de petites ellipses). J’ai surtout été marqué par un passage : à un moment, Grace allume la lumière, et tout au bout d’un long couloir, on distingue une forme pas super rassurante. À cette distance, impossible de dire ce que c’est, mais c’est la thèse du monstre qui l’emporte. Bien sûr, on est obligé d’aller vers ce “machin”, et on comprend progressivement qu’il s’agit en réalité d'une inoffensive statue de cheval. C’est peut-être bête dit comme ça, mais j’ai trouvé ça élégant et plutôt original comme manière de titiller le joueur.

Je vous jure que, dans la démo, on n'aurait pas dit un cheval

En revanche, sur le papier, le reste de la séquence reposait sur des poncifs du genre : un fusible à retrouver pour ouvrir une porte ; son homologue qui, une fois débranché, éteignait les lumières de la pièce où Grace se trouvait ; Grace qui trouve un briquet en guise de source de lumière sommaire. Mais franchement, c’était pas du tout gênant. Peu importe si c’est quelque chose de vu et revu, dans la démo qui nous a été montrée, l’ambiance a systématiquement pris le dessus. Par exemple, pour le briquet, la diffusion de la lumière était très réussie. Parfois, on avait l’impression de distinguer une forme inquiétante à l’horizon, alors que c’était juste le reflet de la flamme sur le mur (j’ai d’ailleurs repéré des reflets sur des taches de sang pas foufous).

J’ai pas non plus été déçu par l’apparition du fameux monstre, parce qu’évidemment que oui, il y en avait un. Son reveal s’est fait en deux temps : d’abord un jump scare avec un zombie mort qui tombe la tête la première quand Grace ouvre une porte, puis l’arrivée de la fameuse créature, qui venait se repaître goulûment du cadavre. Son design était aussi plutôt réussi : on aurait dit la femme d’El Gigante de Resident Evil 4 - une sorte de troll - en plus petit, avec un pagne. Au-delà de son design, c’était sa manière de se déplacer qui était malaisante. En fait, le bordel était si grand qu’il devait se replier sur lui-même pour passer l’encadrement des portes (le niveau était essentiellement composé de couloirs et de passages étroits).

Un jeu qui ne nous dit pas tout

Bien sûr, après l’arrivée du monstre, Grace n’a pas trop voulu rester dans les parages (pour rappel, elle a zéro moyen de se défendre). S’en est suivi un jeu du chat et de la souris qui semblait assez scripté, où la créature réapparaissait parfois sans prévenir, quitte à défoncer un mur. L’héroïne s’est d’ailleurs faite croquée plusieurs fois, ce qui a fait apparaître son niveau de santé, en bas à gauche de l’écran, symbolisé par le traditionnel électrocardiogramme.

La démo s’est achevée là. Enfin… pas tout à fait. Capcom avait encore une chose à nous montrer : tout à coup, on a vu le menu des options s’ouvrir, et en appuyant sur un bouton, le jeu est passé de la première à la troisième personne. Vous avez bien lu, Resident Evil 9 proposera dès le départ deux caméras, et on pourra passer de l’un à l’autre quand ça nous chante. Alors, c’est pas tout à fait une nouveauté. Un an et demi après sa sortie, RE8, un jeu que l’on pensait pourtant 100% à la première personne, a accueilli une caméra épaule via la Winter’s Expansion (pour l’aventure de base et pour le DLC Les Ombres de Rose).

Pour le moment, c’est compliqué d’émettre un avis sur le sujet. Comme ça, on peut se dire que s’il y a deux caméras, l’une sera forcément moins réussie que l’autre, ou en tout cas moins “impactante”. Mais faudrait pas négliger l’expertise de Capcom. Le développeur japonais a plus d’une fois prouvé qu’il s’avait aussi bien faire du Resident Evil moderne à la troisième personne (RE2 et RE4 Remake) qu’à la première personne (RE7, RE8), donc on verra. À titre personnel, je me réjouis de savoir que je pourrai profiter de cet épisode en caméra épaule. Si la séquence qu’on a vu est représentative du jeu au global - en tout cas au niveau du curseur de l’horreur -, je m’y serai jamais frotté en vue FPS.